Thread by @SuisEnRetard

Parce que demain c'est #Greve13Janvier, un fil sur les raisons, pour déconstruire certaines infox, idées reçues. Notamment sur le thème de "les revendications des différentes organisations ne sont pas les mêmes", que je vois fleurir. On y va ? (1/25)

Au niveau du @SNALC_National, on a trois grandes catégories de revendications, qui je crois sont reprises par l'ensemble des syndicats, mais aussi de l'essentiel des parents :
- respect
- aspect sanitaire
- aspect pédagogique
(2/25)

1-Le respect d'abord, car c'est je crois ce qui a fait déborder le vase. La communication est défaillante, non professionnelle, erratique, et il n'est pas tenu compte de la réalité de nos métiers sur le terrain. (3/25)

OK, on veut bien entendre que la prise de décision n'est pas évidente, mais c'est lié avant tout à un manque d'anticipation (voir point 2). Et on ne peut pas balancer des protocoles non discutés en amont du jour au lendemain. (4/25)

Car à l'arrivée, ce sont les personnels qui s'adaptent, et non les décisionnaires. C'est nous qui devons appliquer dans l'urgence, expliquer, et nous prendre parfois l'énervement légitime des familles dans la figure. (5/25)

On ne pouvait pas rester sans réagir face à ce concept de "l'intendance suivra". Nous sommes beaucoup à ne pas pouvoir suivre, et c'est le rôle d'un syndicat que de le porter. Et on l'a porté par le "dialogue" depuis longtemps… (6/25)

… mais comme ça s'est empiré, c'est qu'il faut visiblement autre chose que le dialogue pour que le message passe. (7/25)

Le fait que le Premier ministre aille au charbon montre bien d'ailleurs que le message est mieux passé en moins d'une semaine par l'appel à la grève que pendant des mois d'échanges finalement très peu efficients. (8/25)

Toujours sur le respect, il est essentiel de faire savoir que ce qui se passe dans nos écoles et établissements est anormal. Les directions d'école, l'ensemble des PE, les vies scolaires, les personnels infirmiers… sont devenus des minis ARS. (9/25)

Avec souvent MOINS de personnels (car pandémie), on doit faire le contact tracing, toute la paperasse, toute l'information, du tableur excel toute la journée parfois… On fait le boulot des autorités sanitaires, en fait. Gratuitement. (10/25)

C'est essentiel de faire cesser ce délire avant qu'on ajoute des épuisements professionnels aux cas de covid.
Je pense pouvoir dire que ces constats sont unanimes chez les syndicats. (11/25)

2- L'aspect sanitaire. Où il peut y avoir des nuances, certes, mais où ce qui nous rapproche est de très loin supérieur à ces nuances.
Il n'y a pas de COHÉRENCE, et c'est ça le problème n°1 sur le plan sanitaire. (12/25)

D'un côté, on nous parle de "raz-de-marée", on doit mettre le masque dans la rue, c'est la folie… De l'autre, chaque nouveau protocole est un allègement objectif du précédent. Plus ça va mal, plus c'est la fête du slip à l'Éducation nationale. (13/25)

On fermait à 1 cas, puis à 3 cas, puis on n'a plus fixé de seuil de fermeture. Il fallait un "vrai" test avec un vrai résultat, mais maintenant tout est sur l'honneur. Le seul endroit probablement où l'on fait reposer une politique de santé publique sur l'honneur des gens (14/25)

Et au-delà de ce conjoncturel, il y a le structurel. Un an et demi maintenant qu'un arc intersyndical quasi complet (dont le @SNALC_National) + la @FCPE_nationale revendique un collectif budgétaire pour l'École. Que s'est-il passé ? Rien. (15/25)

Les fenêtres ? Bloquées. Les cantines ? Inchangées. La qualité de l'air ? Non testée. Les masques des personnels ? En tissu. La vaccination ? Non prioritaire. (16/25)

Au-delà de l'opinion de chacun sur cette pandémie (et dieu sait qu'il y a une belle variété d'opinions), le fait que l'École soit une variable d'ajustement sanitaire, où les seuils ne sont pas transparents, et les décisions pas expliquées, est un point d'accord (17/25)

Et je le redis : des masques EN TISSU. En tissu ! Avec lesquels on peut faire de la buée sur les miroirs.
Pour résumé : si la situation est grave, on prend des mesures qui correspondent à une situation grave. (18/25)

Et si en réalité le gouvernement s'en moque de laisser circuler le virus à l'École, alors on arrête de nous soûler avec des protocoles délirants, et chacun prend ses responsabilités. (19/25)

3- L'aspect pédagogique. Déjà, c'est la 3e année scolaire en mode covid. Il y a des épreuves de spécialité pour le bac GT qui commencent le 14 mars. Ça ne peut pas rester en l'état. Tous les syndicats représentatifs le disent. (20/25)

Il peut y avoir différentes propositions — la majorité des syndicats dont @SNALC_National demande le report en juin — mais il faut qu'il se passe quelque chose, et vite. (21/25)

Au-delà des examens (il n'y a pas que le bac GT, d'ailleurs), il faut aussi faire savoir que le dogme de l'"école ouvert" et le faux-débat posé par le ministre entre ouvristes et fermistes est insupportable. (22/25)

Je ne connais pas de fermistes : nous avons tous vécu la "continuité pédagogique" (sur matériel personnel), et nous savons que l'École, c'est en présence. Mais ça ne justifie pas de ne rien faire pour que le présentiel se passe convenablement. (23/25)

Et ça ne justifie pas de raconter n'importe quoi pour défendre le dogme. Faut arrêter la petite musique sur "les enfants ne sont pas contaminants" — oui, je te parle, @sf_pediatrie. (24/25)

J'arrête là, et je souhaite évidemment la plus forte mobilisation possible pour la #Greve13Janvier. Du respect (humain, mais aussi financier), de la cohérence, des décisions qui correspondent aux remontées de terrain : ce serait déjà une sacrée étape. (25/25)