L’énergie est un élément crucial du débat écologique. Une question est particulièrement importante : comment l'utiliser efficacement pour subvenir aux besoins humains ? Pour y répondre, petit thread sur un article de @JefimVogel et al. (2021) 🧵
Pour y répondre, les auteurs s’attaquent à quatre questions : 1. Aujourd’hui, quelle conso d’énergie est nécessaire à la satisfaction des besoins humains ? 2. Comment la relation entre la conso d’énergie et la satisfaction évolue-t-elle selon différents facteurs sociaux ?
3. Quelles configurations de facteurs sociaux sont socio-écologiquement (in)efficaces ? 4. Dans quelle mesure des pays avec des configurations efficaces peuvent-ils allier la satisfaction des besoins à une conso d’énergie soutenable ?
D’abord un point méthodo : les auteurs s’appuient sur un modèle économétrique que je vous épargne ici, qui associe la conso d’énergie et la satisfaction des besoins, en fonction de différents facteurs sociaux
Comme dans les articles dont on a parlé la semaine dernière (
), l’objectif est de trouver des pays dans l’« Espace Juste et Sûr » de l’Humanité (satisfaction des besoins et utilisation soutenable d’énergie). Dans le petit carré en haut à gauche donc.
Les variables de satisfaction sont les suivantes : espérance de vie en bonne santé, suffisance alimentaire, accès à l’eau potable, un accès à l’assainissement, l’éducation et le revenu minimum
Les facteurs sociaux retenus sont nombreux (voir tableau), mais on peut noter l’accès à l’électricité, la qualité démocratique, les inégalités de revenu, la croissance économique ou le degré d’extractivisme de l’économie.
Hélas, 77 pays ne satisfont pas ou pas assez les besoins de leurs habitants, et les 29 qui le font dépassent de loin le niveau d’énergie/habitant soutenable (27 GJ/an/hab) 😰 Mais au-delà de ce constat, que peut-on dire de l’effet des facteurs sociaux ?
C’est là que ça commence à devenir intéressant 😃! Les facteurs sociaux peuvent être classés en deux groupes : ceux qui permettent d’améliorer l’efficacité 📈de la conso énergétique et ceux qui la réduisent 📉
📈Dans le premier groupe on trouve des éléments comme une grande qualité des services publics, une démocratie forte, de faibles inégalités de revenu, l’accès à l’électricité, la qualité de la couverture de soins…
📉Mais qu’est-ce qui est néfaste alors ? 🤔Pour les auteurs, la tendance à l’extractivisme et la croissance économique, particulièrement passés certains seuils de revenus !
Il existe donc potentiellement des moyens d’améliorer l’efficacité de la consommation d’énergie dans la satisfaction des besoins humains ! Cela passe par l’abandon de la recherche effrénée de croissance économique et de la mentalité extractiviste.
Cela passe par la réduction des inégalités, le renforcement de la démocratie, l'accès pour toutes et tous à une énergie décarbonnée, et tant d’autres choses !
Les auteurs mettent toutefois en garde. Aucun pays, aujourd’hui, n’a atteint cet « Espace Juste et Sûr », il s’agit donc ici de spéculation sans base empirique solide. On extrapole à partir de situations très différentes⚠️
Cette étude permet néanmoins de montrer quels facteurs influencent positivement ou négativement notre capacité à satisfaire les besoins des gens sans dépenser inutilement nos ressources énergétiques. (Et appellent à transitionner vers la #décroissance😉)
L’organisation économique mondiale est face à un double échec : non seulement elle ne permet pas à tou·te·s de vivre décemment, mais en plus elle bousille la planète.
Mais est-ce que c'est seulement possible de concilier les deux au fait ?🤔
En reformulant la question : est-ce qu'il est possible d'offrir une vie décente à tout le monde tout en restant sous les limites planétaires ?
Pour plus de précisions sur le concept de limites planétaires, j'en parlais ici
Pour y répondre, on va regarder deux articles: un de @DrDanONeill et al. (2018) et un de @jasonhickel (2019), le second étant une élaboration du premier.
Dans une telle situation, le prix de marché commence à refléter le coût réel du carbone. Le Marché permet au prix du carbone de refléter son externalité négative : la pollution ! Et c'est bien normal puisqu'à terme le Marché fournit via le prix une information parfaite.
Donc toutes les entreprises inefficaces (c'est-à-dire celles qui ne pourront pas encaisser cette hausse du prix faute d'équipement/de processus de prod. adéquats) vont disparaître 😮 ce qui laissera la place aux autres, les plus "efficaces" de croître.
La sortie du rapport #Transitions2050 de l'ADEME hier présentait 4 scénarios pour la France de 2050.
D'autres scénarios (très) connus de qui s'intéresse aux quest° climatiques: ceux du GIEC, le SSP. D'où viennent-ils et qu'est-ce qu'ils représentent ? 🧵 #LectureHebdo n°3
Un peu d'histoire. Les scénarios climatiques "mainstream" existent depuis presque 30 ans (1992), lorsque le GIEC a publié 6 scénarios d'émissions (Legget et al., 1992). Ils donnaient des estimat° pour 6 GES: CO2, CO, CH4, N2O, NOx et SO2.
Avec le temps d'autres scénarios ont été développés par le GIEC, avec l'objectif de les généraliser en scénarios de dvlpt sociétaux, qui intégreraient à la fois des dimensions quantitatives et qualitatives.