Après le fiasco Pécresse au Zenith, lors duquel chacun a pu constater qu’elle est aussi bonne oratrice que Gérard Larcher est un ascète, elle s’est efforcée aujourd’hui de minimiser la chose et sa portée, se démarquant des « beaux parleurs » et se proclamant « faiseuse ».
Outre qu’elle n’a rien fait de mémorable en tant que ministre, je ne dirai rien sur son bilan de « faiseuse », douteux, car ce n’est pas le sujet. Et passons sur l’artifice consistant à faire de son défaut la preuve d’une qualité : « je sais pas convaincre = je suis compétente ».
Mon propos est que l’éloquence n’est pas qu’une qualité requise d’un bon candidat, mais aussi d’un bon chef d’Etat, et de tout politique de haut niveau, tout spécialement face à un peuple de « gaulois réfractaires », plutôt rétif à l’autorité.
Car lorsqu’on est aux responsabilités, on doit en permanence justifier de sa politique, parfois expliquer des mesures impopulaires, prendre position sur un sujet délicat, faire preuve de répartie en interview, etc.
Si nos gouvernants passent leur temps à communiquer (trop de temps d’ailleurs, puisqu’ils passent plus de temps à faire de la pédagogie et de la propagande qu’à agir), c’est bien que cela est une nécessité.
Les carences à ce niveau, qu’elles se traduisent en confusions, cafouillages ou autres boulettes, ont parfois des conséquences concrètes sur la politique, du moins sur sa réception par l’opinion.
Qu’on se souvienne par exemple des interviews lunaires de Mme PENICAUD pour expliquer la loi travail. Alors vous me direz que sa nullité n’a pas empêché cette loi scélérate d’être adoptée. Certes. Mais rien ne dit que le Parlement restera toujours aussi godillot.
Les discours peuvent parfois sauver l’image d’un gouvernement, voire redorer l’image d’un pays aux yeux du monde entier. A cet égard, le discours de Villepin contre la guerre en Irak en 2003 reste un motif de fierté pour la France.
Il est clair qu’on ne peut rien attendre de VP dans un exercice comparable. Elle est déjà incapable d’être crédible avec un discours préparé, lu, relu & répété dans une salle acquise à sa cause, alors face à des dirigeants étrangers inamicaux ou des journalistes taquins… cata.
Anecdote : la guerre des 6 jours, entre Israël et 1967, a été favorisée entre autres par le discours tremblotant de Levi Eshkol, premier ministre israélien, quelques jours avant le début du conflit. Voix anxiogène pour la population, ce qui a poussé l’état-major 🇮🇱 à attaquer.
(Si ça vous intéresse, l’historien Tom Segev a écrit un super livre sur le sujet : 1967).
Je ne dis pas que la nullité de VP nous promet la guerre, car la détonation nucléaire est + dissuasive que ses intonations loufoques, mais il n’y a rien à espérer de sa parole, ni vis-à-vis du peuple 🇫🇷, ni vis-à-vis des instances internationales ou des dirigeants étrangers.
Plus préoccupant encore que ce que son non-charisme implique en termes de limites, il y a ce qu’il révèle en termes de sincérité. La sincérité, VP l’a brandie en argument à peine sortie de son Titanic oratoire : elle était contente de l’avoir exhibée aux Français.
Outre qu’il est douteux sur le fond de prétendre à la sincérité en plagiant les concepts, les programmes voire la com’ (le fait d’avoir « fendu l’armure » en parlant de sa vie privée façon MLP) de ses concurrents…
… il est hardi de jouer cette carte quand les rictus forcés, les minauderies incessantes, les accès de grandiloquence malvenus, les tonalités faussement tragédiennes mais vraiment tragiques, bref quand tout dans la forme ne souligne que la fausseté.
Et c’est là toute la différence avec Zemmour. Il n’est pas un tribun. Il bégaye parfois, il commet des lapsus, par moments il balance son corps un peu comme un culbuto. Il n’est pas au niveau de Mélenchon sur ce point, qui le surpasse comme orateur.
Et pourtant, il est infiniment plus convaincant que Pécresse. Pour une raison simple : il croit ce qu’il dit. Il le croit intimement, il ne nous ment pas.
Et s’il peut se tromper, ce n’est jamais en nous trompant. Il est habité par son discours et vice versa.
Et on touche là à la qualité première que doit avoir un candidat à la magistrature suprême. Non pas l’éloquence, ni même la sincérité. Mais l’amour du pays. Le patriotisme est aujourd’hui perçu comme un luxe suranné, un accessoire désuet, comme un vieux pin’s.
Or, ce devrait être la condition sine qua non pour briguer l’Elysée : aimer ce pays. Marre des young leaders, des déconnectés, des vendus mondialistes ou européistes, des apparatchiks maastrichtiens, des internationalistes béats, des « anywhere ». Nous voulons un « somewhere ».
Le patriotisme de Z n’est pas la garantie qu'il soit un bon président. Mais c’est le critère essentiel. Car aimer son pays est la prémisse nécessaire au désintéressement, au dévouement des gouvernants, à leur prise en compte de l’intérêt général.
Aimer son pays est la condition première et nécessaire pour prendre le contre-pied de ce que Christopher Lasch a appelé la révolte des élites, et ainsi cesser de voter par conformisme irréfléchi pour porter aux pouvoirs des gens qui nous méprisent et nous emmerdent.
En clair, si Zemmour est convaincant quand il tient un discours patriote, ce n’est pas car il est un tribun né. C’est parce qu’il EST patriote. Il n’a ainsi qu’à dire les choses, sans forcer ni un rictus ni sa voix, et sans surjouer, lui.
Pécresse n’a que des éléments de langage marketés à la va-vite, des mots creux et des slogans éculés balancés à la chaîne. Valérie Girouette n’a pas de convictions, et n’en a jamais eues : elles évoluent avec la société, i.e. au gré des vents médiatiques et sondagiers.
Elle quitte LR, puis y revient, truque les primaires et change d’avis plus souvent que Kurt Zouma cogne son chat. Ajoutez le regard semi-bovin d’une précieuse versaillaise et vous obtenez la berezina déclamatoire d’hier.
En conclusion & résumé, le charisme négatif de VP est important à deux égards :
-Il est une carence incompatible avec la fonction ;
-Il est révélateur d’une insincérité totale, dont les Français ont trop soupé.
P.S.: dernier argument de la doxa : « vous la fustigez car c’est une femme ». Non ! Elle est nulle. Et si c’était un homme, nous ne serions pas plus tendres. Et j’y peux rien si Hidalgo et Taubira sont des femmes aussi😁. Je ne m’abaisse pas à répondre à ces arguties de caniveau.
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Abstentionniste, pas spécialement à droite, et franc-maçon membre du Grand Orient de France, j’ai décidé d’adhérer à #RECONQUETE.
Thread de demi-coming out. 🔽
Tout d’abord, notre compte est celui d’un groupe d’amis politiquement proches et je n’écris ici qu’à titre individuel, mon cas n’étant pas celui des autres membres du groupe.
Je tiens à garder l’anonymat eu égard au coût social que mon choix politique impliquerait, tant quant à mon appartenance au GODF (obédience de gauche), que vis-à-vis de la majorité de mes amis, de gauche voire très à gauche.
Pourquoi il faut préférer Zemmour à MLP.
Thread patriote🔽
Nombre d’électeurs patriotes, + ou - proches du RN, sont séduits par la candidature de Zemmour.
EZ ne fait certes pas une campagne parfaite et il y aurait beaucoup à redire sur sa com’, sa stratégie, son équipe et son entourage, ses propositions sur leur forme et sur le fond. 1/n
Nous tenterons de montrer pourquoi, malgré tout, Zemmour est un meilleur candidat que MLP.
Nous ne discuterons pas sondages : les méthodologies varient selon les instituts, ils ont fait la preuve de leur faillibilité et l’échéance est trop lointaine. 2/n
Thread.
Le pb des gauchos, c'est qu'ils s'entêtent à décrire, contre toute évidence, la peur ou le refus de devenir culturellement minoritaire, l'insécurité quotidienne et le terrorisme comme : 1. des "obsessions" 2. "d'extrême-droite"
Double entêtement, et double erreur. 1/N
1. Des obsessions?
Ce terme désigne de façon péjorative une focalisation excessive voire pathologique sur un objet donné.
Implicitement = vous exagérez avec le terrorisme, voire vous délirez complètement.
Bref, avant même de commencer à débattre, vous êtes quasi fou à lier. 2/n
Les gauchos n'ont certes pas le monopole des connotations orientées et il est trop de termes chargés d'un sens qui les dépasse pour que leur usage soit criticable en soi.
Mais la pathologisation du débat, si elle n'est pas l'apanage exclusif du gauchisme, en est une habitude. 3/n