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Feb 22, 2022 • 108 tweets • 25 min read • Read on X
🇫🇷 Lors d’un rapport devant la @AN_Defense « sur la préparation à la haute intensité », les députés @MIRALLESMP et @JL_Thieriot ont indiqué que « l’aviation de chasse française pourrait être réduite à néant en cinq jours » dans un engagement « haute intensité ». THREAD 👇 Image
Au terme d’une cinquantaine auditions, les rapporteurs dressent un panorama des menaces actuelles et s’attachent à caractériser la haute intensité (HA). [...] et ont analysé la probabilité que survienne un conflit conventionnel de grande ampleur.
En proposant trois scénarios schématiques de conflits de haute intensité, les rapporteurs montrent qu’un dérapage, une erreur d’appréciation, ou des pratiques dissimulées peuvent conduire à des conflits militaires d’ampleur.
En proposant trois scénarios schématiques de conflits de haute intensité, les rapporteurs @JL_Thieriot / @MIRALLESMP montrent qu’un dérapage, une erreur d’appréciation, ou des pratiques dissimulées peuvent conduire à des conflits militaires d’ampleur.
Les tendances identifiées dans les livres blancs sur la défense et le sécurité nationale depuis 2008 se sont toutes, depuis, accentuées ou réalisées.
.@ElieTenenbaum estime qu’il faut distinguer l’intensité militaire de l’intensité politique d’un conflit. La compréhension de la haute intensité est selon lui obscurcie par les exemples historiques des guerres napoléoniennes, ou des deux guerres mondiales.
Les conflits asymétriques montrent que la haute intensité politique n’implique pas nécessairement la haute intensité capacitaire : les guerres d’Indochine ou d’Algérie étaient des guerres totales, avec des moyens très limités, même au regard des capacités militaires de l’époque.
Selon les rapporteurs, l'une des questions fondamentales est de savoir, pour la France, quels sont les « enjeux majeurs voire existentiels » qui justifieraient l’engagement de la force armée sans pour autant déclencher une riposte nucléaire.
Comme l’a souligné @BrunoTertrais (@FRS_org), il n’existe a priori pas de scénario vraisemblable dans lequel une grande puissance s’en prendrait à un pays couvert par l’article 5 du traité de l’Atlantique-Nord (#OTAN).
Un affrontement de haute intensité pourrait survenir dans trois cas de figure :
1/ Miscalculation
2/ Escalade non maîtrisée
3/ Dissimulation
Le conflit de haute intensité occupe donc une place ténue dans le triptyque compétition - contestation - affrontement, juste avant le seuil des « intérêts vitaux de la Nation », qui, eux, entrent dans la dialectique de la dissuasion nucléaire.
Le conflit de haute intensité occupe donc une place ténue dans le triptyque compétition - contestation - affrontement, juste avant le seuil des « intérêts vitaux de la Nation », qui, eux, entrent dans la dialectique de la dissuasion nucléaire.
Un futur engagement de haute intensité commencerait probablement dans le domaine cybernétique, l’espace ou le milieu informationnel. Il ne serait pas facile d’en lire les prémices. « La guerre des perceptions a déjà commencé en réalité ».
Le conflit se prolongerait vraisemblablement par des pratiques hybrides, sous le seuil du conflit armé : déstabilisation, utilisation des flux migratoires, chantage, intimidations, attaques cyber contre les systèmes de fourniture de services tels que l’énergie ou banques.
C’est dans ce « brouillard de la guerre » épaissi, qui n’a plus rien, en réalité, de clausewitzien, que peut survenir et durer un conflit de haute intensité.
Depuis la guerre du Golfe, qualifiée par les USA de "première guerre spatiale", l’importance du spatial dans les combats de HA est connue. Les satellites de télécom., de géolocali., d’imagerie sont devenus essentiels à notre mode de vie et à de nombreux aspects de notre économie.
Sera-t-il possible de savoir quand aura commencé et quand finira un conflit de haute intensité ? « Il n’y a plus de déclaration de guerre ou de décision de faire la guerre. Tout l’enjeu est de détecter le passage du seuil entre la contestation et l’affrontement » selon le CPCO.
Mener une campagne de HA n’exige pas uniquement la mobilisation de puissantes capacités initiales, mais aussi l’aptitude à régénérer le potentiel de combat. En d’autres termes, le caractère de haute intensité d’un conflit est avant tout une affaire militaire et logistique.
La question est posée : notre l'outil de défense français, bien qu’en pleine réorientation, saurait-il faire face à un conflit de haute intensité ?
L’AdT qui comptait 15 divisions à la fin de la Guerre froide (300k militaires), n’a plus que l’équivalent de 2 divisions concentrées sur le segment médian, cad polyvalentes, capables de survivre dans un enviro. contesté mais suffisamment légères pour demeurer expéditionnaires.
Selon l’ancien commandant des FAS, avec 117 #Rafale et un taux de disponibilité qui peut difficilement dépasser 0,7, l’armée de l’Air et de l’espace n’a en réalité que 80 avions de chasse « bons de guerre ».
Dans le cas d’un conflit de HA, compte tenu du taux de dispo et de la sanctuarisation des AdC nécessaires pour la dissuasion et la posture permanente de sûreté aérienne, seule une trentaine d’AdC environ seraient véritablement dispo pour mener le combat conventionnel au début.
Selon l’ancien CDT des FAS, le général Bruno Maigret, « dans un conflit de haute intensité, avec un taux d’attrition proche de celui des Malouines en 1982 (8 %) l’armée de l’Air n’aurait plus d’avions en 10 jours et vraisemblablement plus de missiles au bout de deux jours. »
Les forces navales ont été considérablement réduites depuis 1985, le nombre de marins passant de 75 000 à 35 000 environ et la flotte se réduisant de 147 vaisseaux à 80 aujourd’hui.
En dépit de son caractère échantillonnaire, la FR reste une puissance militaire crédible. Bien que le soutien US reste indispensable pour de nombreuses opé, la recherche d’un modèle d’armée complet, garantie d’une capacité à entrer en 1er sur un théâtre, reste un guide constant.
La France dispose en effet de plateformes de renseignement électromagnétique lui permettant de localiser les adversaires et les émetteurs radars, de capacités d’imagerie satellitaire ou de reconnaissance optique de haute altitude et de munitions guidées.
La France ne dispose en revanche ni de capacités de brouillage aéroportées, ni de munitions antiradars, ce qu’elle surmonterait vraisemblablement au prix de risques accrus pour ses pilotes.
L’armée française est enfin considérée à bon droit comme l’une des plus aguerries du monde occidental, notamment grâce à la variété et à a fréquence de ses engagements depuis plus de 20 ans, en Afghanistan, en Syrie, en Libye, au Sahel, au Liban, dans le ciel des États baltes...
Stéphane Bouillon, secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), au cours de son audition, « la haute intensité, pour nous, c’est de la haute interministérialité ! »
Un représentant du COS déplorait pour sa part que les armées soient insuffisamment acculturées au #marketing : « c’est la base de toute entreprise privée qui fait du commerce ! Les armées auraient besoin de psychologues guerriers, en somme. »
Face aux stratégies indirectes de nos compétiteurs, l’outil militaire doit rester crédible mais gagner en agilité, et rester le bras armé de toute une Nation. « Un conflit, ce n’est pas que l’affaire de l’État, c’est l’affaire de tout un peuple », a résumé le SGDSN.
L’hypothèse d’engagement majeur prévue dans le contrat opérationnel ne prend pas non plus suffisamment en compte la consommation des munitions et l’attrition prévisible en cas de conflit de HA. Il serait nécessaire de repenser un modèle en repartant d’hypothèses politiques.
Il est hautement improbable que la France se trouve isolée dans un conflit de haute intensité, aussi est-il vital d’être assurés de pouvoir conduire des opérations efficacement avec des partenaires sûrs.
L’interopérabilité des futurs standards du #Rafale avec les F‑35, et plus largement, la poursuite de l’interopérabilité des équipements français avec le monde F‑35 (capteurs, ravitailleurs, échanges d’information) est un sujet de préoccupation constant.
Dans le domaine des munitions, le prochain changement du calibre standard américain pour les fusils d’assaut, qui passera de 5,56 mm à 6,8 mm à partir de 2023, pourrait avoir des conséquences majeures sur les normes #OTAN et donc sur le marché des munitions.
Comme l’a très justement souligné un officier de l’EMA, il ne faut pas que l’hypothèse d’un conflit de haute intensité devienne le prétexte à « une course aux armements qui nous mènerait à l’escalade, à un épuisement et augmenterait voire effacerait le seuil de la dissuasion. »
« Il vaut mieux rechercher un avantage comparatif en identifiant des niches sur lesquelles nos compétiteurs ne sont pas encore ou en étant en mesure de combiner les effets dans tous les champs et milieux »
« Il vaut mieux rechercher un avantage comparatif en identifiant des niches sur lesquelles nos compétiteurs ne sont pas encore ou en étant en mesure de combiner les effets dans tous les champs et milieux » selon @ChamussyN (@Nexter_Group).
À court terme, il est difficile de jouer sur le format des armées mais la préparation à la HA doit tout d’abord passer par un renforcement des capacités effectives des forces françaises en étoffant les stocks d’équipements de mission, de munitions, ravitaillement divers.
Pour l’ancien CDT des FAS, « le niveau de munitions n’est pas non plus crédible. Le raid Hamilton (en Syrie) a consommé des munitions à un niveau qu’on n’aurait pas pu tenir beaucoup plus de quelques jours d’affilée. Les US ont tiré 200 Tomahawks dans les 48 premières heures. »
Se référant au conflit du Haut-Karabagh, « il est à craindre que certains de nos adversaires soient capables de nous épuiser à la fois dans nos stocks et dans notre ressource humaine. »
« 180 #Rafale en 2035, cela paraît très long. 117 rafale aujourd’hui, c’est peu. On aura du mal à faire mieux que 0,7 de taux de disponibilité. Ça ne fait que 80 avions » a déploré le général Maigret.
Comme l’a rappelé le général de corps d’armée Christian Jouslin de Noray, directeur central de la @MCO_Terre, depuis la Guerre de Sécession, soit la guerre se gagne en quelques jours, soit c’est le pays qui a l’industrie la plus puissante qui finit vainqueur.
Le DC SIMMT a ajouté que la France disposait d’un modèle de maintenance terrestre remarquablement performant pour faire face à la haute intensité parce qu’il allie l’agilité, l’innovation et la puissance du privé à la résilience et à la réactivité de la maintenance étatique.
Au-delà des considérations capacitaires, les RH sont celles qui présentent en réalité le plus de défis. La France rencontre pour l’instant moins de difficultés de recrutement que d’autres nations occidentales mais ces difficultés sont patentes pour certaines spécialités.
Selon un représentant du COS, les armées comme le COS sont en retard dans le domaine des systèmes d’information et de commandement.
« L’interopérabilité est en réalité un moyen de suprématie technologique et commerciale US. Il va nous falloir un concept de type C3PO : un module qui parle estonien, espagnol, ATO de forces aériennes, etc. Grâce à l’IA, c’est une chose qui sera accessible dans 2, 3 ou 5 ans. »
Dans la prochaine loi de programmation militaire, il faudra réinvestir dans des capteurs permettant de faire du renseignement à distance, très discrets ou très protégés (blindage, protection NRBC, etc.).
Il faudra aussi remplacer les capacités embarquées sur les aéronefs tels que le pod Reco NG, dont l’obsolescence est survenue plus vite que prévu et dont le remplacement n’est pas prévu, en dehors du système d’aviation de combat du futur (#SCAF), et du programme Archange.
Comme le souligne le rapport de la RAND Corporation précité, la crédibilité des forces françaises est altérée par son manque de « readiness », comprendre : de disponibilité des matériels et de préparation opérationnelle.
Dans la perspective d’un conflit de haute intensité, il faut garantir aux personnels – et à tous les personnels – un haut niveau d’entraînement et donc des heures de fonctionnement sur les différents engins de combat.
La nécessité de reconstituer les stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant pour permettre un entraînement suffisant a été évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions des rapporteurs.
L’effort de réparation poursuivi par LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 Mds€ entre 2021-2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opé des 3 armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 Mds€ + 350 M€/an pour l’entretien de ces stocks
Il faudrait 2,4 milliards d’euros sur une loi de programmation, soit 400 millions d’euros supplémentaires par an, pour atteindre les normes d’entraînement fixées en LPM pour les forces terrestres et tenir le contrat opérationnel dans l’hypothèse d’engagement majeur :
650 M€ pour augmenter le potentiel des matériels terrestres, notamment pour la constitution de stocks de pièces de rechange suffisants au titre des AIP, pour résoudre certaines obsolescences et organiser la maintenance étatique des matériels #Scorpion
300 millions d’euros pour augmenter le potentiel des hélicoptères de l’aviation légère de l’armée de Terre dont les contrats de maintenance, désormais « verticalisés », sont plus efficaces mais plus coûteux
700 millions d’euros pour le financement de l’activité d’entraînement proprement dite, parmi lesquels les grands exercices interalliés
500 millions d’euros au titre des infrastructures d’entraînement ;
200 millions d’euros de munitions (inclus dans les 3,5 milliards d’euros précités).
Après Warfighter 21.4 et Polaris 21, #Orion23 est le prochain grand exercice divisionnaire qui fera la démonstration des capacités françaises et sera l’occasion d’un état des lieux.
L’ambition du @CEMAT_FR est de tenir effectivement à cette occasion l’ensemble du contrat opérationnel : 10 000 hommes sur le territoire national en quelques jours et un engagement de 15 000 hommes dans une coalition. #Orion23
Poursuivre la modernisation engagée passe par :
1/ Préparer les futurs standards du Rafale en attendant un hypothétique #SCAF
2/ Financer le prochain PANG et se préparer à sauver les projets de lutte anti-mines, de futurs missiles de croisière et de la patrouille maritime
3/ Renouveler le segment lourd et développer la robotisation dans les forces terrestres
4/ Poursuivre la numérisation des soutiens et de la maintenance
Toutes les défaites sont avant tout des défaites intellectuelles. Préparer l’avenir ne requiert pas uniquement des investissements financiers mais aussi des évolutions doctrinales – comme celle qui ont été publiées dans le domaine cyber ou l’espace.
Dans la perspective d’un conflit de haute intensité, la coordination des moyens civils et militaires, la connaissance par les hauts fonctionnaires et les élus du fonctionnement militaire et des enjeux de la défense sera plus que jamais indispensable.
Les rapporteurs préconisent le lancement d’une mission d’information parlementaire sur le sujet des sociétés militaires privées dès le début de la prochaine législature.
Si l’idée de recourir à des mercenaires fait l’objet d’un rejet unanime au sein de la commu. militaire et diplo., l’emploi, par les US ou RU, de sociétés privées mérite d’être étudié pour en connaître les potentialités et les limites et rechercher un meilleur encadrement.
Les rapporteurs @MIRALLESMP / @JL_Thieriot préconisent aussi de lancer une mission d’information parlementaire sur la guerre d’influence ou guerre cognitique.
Les rapporteurs retiennent aussi de l’audition de plusieurs officiers que la décentralisation de la prise de décision sera un enjeu croissant dans les conflits futurs pour améliorer la réactivité des forces.
Compte tenu de l’attrition prévisible en cas de conflit de haute intensité et des besoins de munitions, une mobilisation urgente de l’industrie serait nécessaire ainsi que le passage à une économie de guerre avec la réquisition (indemnisée) d’installations civiles.
D’après les industriels, l’ouverture en urgence de nouvelles chaînes prendrait entre 18 et 36 mois pour la plupart des matériels et équipements et jusqu’à cinq à six ans pour les plus complexes.
Comme l’a confirmé la @DGA et l’ont déploré la plupart des industriels, il n’existe pas aujourd’hui de cellule de planification de la remontée en puissance au ministère des Armées ou de plan déjà négocié.
Comme l’a résumé avec une remarquable efficacité le PDG de @Nexter_Group, @ChamussyN , pour remonter en puissance, il faudra réunir les quatre éléments suivants :
– du personnel (qualifié, formé) ;
– des machines ;
– des matières premières ;
– des espaces.
Compte tenu de l’attrition probable des matériels mais surtout des ressources humaines, et du temps de formation des pilotes ou des équipages, la perspective d’un conflit de haute intensité impose de reconsidérer nos formats d’armées actuels dès aujourd’hui.
Changer les formats des forces navales et aériennes passe par :
1/ Augmenter le format de l’aviation de chasse
2/ Augmenter le format des forces navales à moindre coût
3/ Utiliser tout le potentiel de la robotisation pour acquérir de la masse
Les rapporteurs estiment que la France devrait se donner l’objectif d’avoir 18 frégates de premier rang dès que possible. Cet objectif n’est cependant atteignable qu’après 2030, en raison des capacités industrielles.
Dans le domaine aéroterrestre, un conflit de haute intensité imposerait de reconstituer des capacités aujourd’hui échantillonnaires ou abandonnées mais de manière innovante. Le renforcement de ces capacités représente entre 0,5 et 1 milliard d’euros pour chacune d’elles.
Le général Michel Delion, directeur du centre de doctrine et d’enseignement du commandement (CDEC) de l’armée de Terre l’a volontiers reconnu : « nous manquons de portée, de systèmes d’acquisition. Il faudra un renforcement considérable en feux »
Pour corriger ces lacunes, [...] il faudrait investir dans un « high-low mix », c’est-à-dire panacher des capacités de haute technologie avec des solutions plus rustiques et moins coûteuses, à l’instar de ce que recherchent les Américains.
Un effort d’acquisition - dans la défense sol-air - est absolument nécessaire dans ce domaine dans les années à venir, pour combler cette faille devenue majeure dans la protection des forces aéroterrestres.
Les capacités du génie sont aujourd’hui insuffisantes pour un engagement de grande ampleur. Le franchissement connaîtra une amélioration relative si le programme SYFRALL est réalisé.
Les capacités de minage mécanique, indispensables pour arrêter une offensive ennemie d’ampleur, et les capacités de bréchage, permettant aux forces terrestres de franchir sous le feu les obstacles adverses, nécessitent une remontée en puissance.
Selon les rapporteurs, avant d’envisager l’entrée dans un conflit de haute intensité, la France devrait aussi compenser des décennies de sous-investissement dans les soutiens interarmées.
Accompagner l’augmentation des risques par des évolutions du soutien santé. Compte tenu de l’attrition probable dans un conflit de HA, le soutien santé devrait se réformer profondément bien qu’il dispose déjà en réalité de nombreux atouts, notamment d’une expérience de 300 ans.
Les effectifs du @santearmees, même en y ajoutant les 4 000 réservistes, sont déjà sursollicités et ne seront pas suffisants pour faire face à un conflit de haute intensité.
L’objectif pour la prochaine loi de programmation militaire est d’obtenir véhicules de la gamme #Scorpion pour le soutien sanitaire, afin de pouvoir suivre la manœuvre santé au niveau tactique.
Le SSA devra pouvoir compter sur le système de santé publique. En cas d’un afflux massif de blessés, et, en général, d’une mise sous tension intense et prolongée de la chaîne de soins du SSA, le risque de saturation rapide des hôpitaux des armées est bien réel.
Les rapporteurs @JL_Thieriot / @MIRALLESMP ont également appris que les Britanniques pourraient louer ou vendre leurs flottes d’hélicoptères de transport #Chinook à la France.
Dans la perspective d’un conflit de haute intensité, la défense opérationnelle du territoire (DOT) doit être remise au goût du jour, notamment en intégrant sa dimension #cyber.
Pour le général Delion (CDEC), « il faudra penser à sécuriser la base spatiale de Kourou, les points d’entrée et de sortie des câbles sous-marins… les besoins sont énormes ! »
Les forces de sécurité intérieure, et plus particulièrement la @Gendarmerie, devront relever ces nombreux défis. Les armées risquent en effet de voir leurs effectifs intégralement mobilisés sur les théâtres d’affrontement.
Il ressort de tout ce qui précède que les efforts consentis pour préparer l’appareil de défense à la haute intensité seront vains si les Français ne sont pas davantage informés des enjeux de défense et impliqués dans les choix structurants à faire pour le pays.
La singularité militaire est menacée, tout comme la pérennité de nos industries de défense, du fait des évolutions d’une société qui ne comprend plus la défense.
Le @snujemengage est un outil intéressant sur lequel l’État peut s’appuyer pour alimenter l’esprit de résilience au sein de la jeunesse en l’approfondissant encore, à condition de faire l’objet d’un financement ad hoc.
Les rapporteurs ont le sentiment que la solution ne peut pas venir des militaires eux-mêmes qui font déjà beaucoup pour communiquer, pour s’ouvrir à la société et, en particulier, à la jeunesse.
À l’issue de leurs travaux, les rapporteurs @JL_Thieriot et @MIRALLESMP sont cependant convaincus que la France dispose de solides atouts pour relever ces défis.
Le modèle d’armée français reste un modèle de cohérence, de crédibilité et a su conserver en son sein, en germe, toutes les compétences nécessaires à une vigoureuse remontée en puissance.
Notre base industrielle et technologique de défense (#BITD), parmi les meilleures au monde, continue d’investir dans les innovations qui garantiront notre supériorité opérationnelle à l’avenir. @Gican_InduNav @GICAT_FR @GifasOfficiel
Il convient maintenant de poursuivre les efforts engagés par la LPM 2019-2025. @JL_Thieriot estime que cet effort représente un montant supplémentaire compris entre 40 et 60 milliards d’euros sur deux LPM.
Concernant les "trous capacitaires" @JL_Thieriot distingue deux grandes lacunes. Le premier, qui touche toutes nos armées, est le manque de stocks de munitions, qu’elles soient simples ou complexes. Le second est relatif au manque de moyens pour l’entraînement.
Pour l’AdT, quelques trous capacitaires ont été clairement identifiés. Premier élément, les capacités de frappe dans la profondeur, en clair les lance-roquettes unitaires et les canons #Caesar, avec toute l’architecture permettant la gestion des feux dans le combat collaboratif.
Deuxième élément, la défense sol-air basse couche, puisque nous ne sommes plus certains d’avoir la supériorité aérienne et qu’à cela s’ajoute la menace générale des drones.
Enfin, je citerai les capacités de minage-bréchage, que nous avons quasiment abandonnées, ainsi que la chaîne logistique et le système d’armes du maintenancier selon @JL_Thieriot
Concernant ensuite l’armée de l’Air, nous sommes préoccupés de la taille de notre flotte de #Rafale, amputée – et on s’en félicite – par les ventes à l’export. Il faut remédier à la situation actuelle qui est extrêmement tendue.
"Les avions ravitailleurs, les MRTT, sont en nombre insuffisant. Nous manquons d’avions de cargo de taille intermédiaire. Nous avons nos #A400M mais nos CASA arrivent en bout de course et une solution devra être trouvée."
"J’ajoute que nous n’avons plus du tout d’hélicoptères lourds, dont on a pourtant vu l’intérêt pour l’opération #Barkhane. Aucune production européenne n’existe dans ce domaine."
"Enfin, pour la Marine, les lacunes sont de deux ordres : premièrement, la densité de l’armement de nos bateaux et quelques capacités insuffisantes ; deuxièmement, le format de la flotte de surface."
"Nous devons aussi avancer rapidement sur le successeur de l’Exocet, un excellent missile mer-mer mais dont la conception date des années 1970. Nous avons besoin d’une allonge de plus de 100 kilomètres aujourd’hui."
Suite à une question budget. @JL_Thieriot "Les marches de 3 Mds€ par an jusqu’en 2025 sont vitales. Le plus dur est devant nous. Avec un budget qui atteindra 50Mds€ en 2025, cela représente, au doigt mouillé, un effort à hauteur de 2,5 % du produit intérieur brut (PIB)."

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