« Bateau russe, allez-vous faire f… ! » La réplique des 13 soldats de l’île des Serpents aux semonces de la marine de Poutine est devenue un meme dans la vie réelle. On le trouve affiché aux arrêts de bus à Jytomyr. 
Malgré les frappes quotidiennes sur les cibles militaires, les hurlements des sirènes et le bruit des avions menaçants, la ville est loin d’être à l’arrêt. Pendant la journée, les gens circulent, font leurs courses, s’arrêtent au feu rouge et le tram fonctionne.
La ville est en équilibre sur un fil, les Russes sont à 100 km au nord, derrière la frontière biélorusse, 50 km à l’est vers Kiev, et l’aéroport de Vinnitsa au sud a été détruit aujourd’hui. Ce n’est pas l’enfer de Kharkiv ou de Marioupole, ça pourrait le devenir.
« Est-ce que Poutine utilisera l’arme nucléaire contre nous ? Je ne crois pas, sauf s’il pense que tout est perdu pour lui. Là, il en serait capable », nous a dit Konstantin.
Konstantin a 51 ans. Il avait 15 ans lors de l’accident de Tchernobyl et vivait là-bas. Il a été irradié. Il a passé des semaines avec des migraines. Il n’a plus de cheveux, plus de sourcils, il a des problèmes de thyroïde et ses os sont fragiles. "Je connais le sujet".
Il est quand même en tenue de combat :"Tout sera fini avant septembre. Les Russes ne peuvent pas gagner. Pour nous, c'est l'esclavage, la mort ou la victoire. "
Konstantin se désole de la décision de l’OTAN de ne pas instaurer de « No fly zone » en Ukraine, mais relativise : « Les Russes n’ont pas peur de nos armes, ils ont peur de notre état d’esprit. »
La volonté de combattre des Ukrainiens est impressionnante. Tous les reporters ici sont bluffés. Je me demande si quelqu'un dans l'Etat-major russe a mis Poutine au courant.
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