Le @HCEfh a sorti aujourd’hui son rapport annuel sur l’état du sexisme en France.
Les résultats sont accablants. Il y a un décalage immense entre la réalité des violences et la capacité à agir pour lutter contre les violences. #SexismePartout
Un thread ⬇️
Le rapport présente le premier "Baromètre Sexisme", sondage sur un échantillon de 3000 personnes réalisé par l’institut Vivavoice.
Le @HCEfh rappelle que malgré la « deuxième vague #Metoo » en 2021, l’impunité des agresseurs reste de mise :
78% des femmes ont vécu un acte sexiste.
13% des femmes ont subi un viol ou une agression sexuelle - taux qui monte à 20% pour les 18-24 ans.
Donc, si l’on rapporte ça à la population française : près de 8 femmes sur 10 ont déjà vécu un acte sexiste en France.
8 sur 10. Ça représente 28 millions de femmes en France.
2 jeunes femmes sur 10 victimes de viol, soit environ 500 000 jeunes femmes de 18 à 24 ans.
500 000.
Pourtant, 77% des répondants estiment que le sexisme reste impuni en France.
Ainsi 86% des femmes mettent en place des "stratégies d’évitement" pour ne pas être victime : ne pas s’habiller de telle ou telle manière, éviter certains lieux la nuit, ne pas boire…
Le @HCEfh rappelle que les violences sexistes et sexuelles ont augmenté d’un tiers (source : @Interieur_Gouv), ces violences ne sont pas que dues à la libération de la parole : il y a une augmentation réelle des violences et de nouvelles formes de violences : les cyberviolences.
13% des répondantes ont déjà reçu des commentaires ou des remarques sur leur physique ou comportement sur les réseaux sociaux, soit plus d’une femme sur dix en France.
C’est 27% pour les 18-24 ans : plus d’une femme sur 4.
Le @HCEfh rappelle que le revengeporn est courant.
Autre constat du rapport : la majorité des femmes victimes ne déposent pas plainte (entre 2 et 16% par an).
Pourtant, le rapport insiste sur le mouvement #DoublePeine : il y a des dysfonctionnements majeurs dans l’accueil et la prise en charge des victimes au commissariat.
Rappel : 66% des répondantes à l’enquête #NousToutes font état d’une mauvaise prise en charge par les forces de l’ordre.
Le baromètre sexisme fait écho avec ces constats : 80 % des femmes considèrent que le sexisme est impuni en France. L’impunité des agresseurs reste la norme.
Pour seulement 6% des femmes, les lois et sanctions suffisent et sont appliquées.
2 femmes sur 3 de moins de 34 ans ne se sentent PAS protégées par les politiques existantes de lutte contre le sexisme.
Sur le plan économique, le @HCEfh rappelle que plus d’une femme sur conf a vécu un écart de salaire pour un poste égal à compétences égales : 74% des répondantes estiment que les femmes ne sont pas traitées comme l’égal des hommes au travail. C’est plus de 7 femmes sur 10.
Le sexisme au travail ne diminue pas : le baromètre révèle que 46% des femmes ont été victimes d’actes ou propos sexistes. #SexismePartout
Le plafond de verre persiste au travail. Pourtant, ça fait 50 ans que la loi d’égalité salariale existe. Elle n’est pas appliquée #8mars
Enfin, le @HCEfh rappelle que le stereotypes persistent dans les médias, en politique et dans l’éducation :
Le manque d’éducation est accablant : pour 56% des jeunes de 18 à 24 ans, un homme qui gifle sa conjointe n’est pas un acte sexiste. #SexismePartout
Pire encore, plus d’une jeune femme sur deux de moins de 34 ans a été victime d’actes ou propos sexistes dans la sphère éducative, 20% d’entre elles d’agressions ou de viol. #SexismePartout
Pour 36% des répondants, « menacer une personne pour qu’elle accepte d’avoir des relations sexuelles », ce n’est PAS un viol.
36%. C’est énorme.
Un quart des 18-24 ans estime que lorsqu’une femme dit « non » ça veut dire « oui ». #SexismePartout
Ça va même plus loin, le baromètre révèle que 41% des hommes de 18 a 24 ans ne considèrent PAS comme un viol le fait de forcer sa partenaire à avoir un rapport alors qu’elle refuse.
41% des hommes de 18 à 24 ans c’est environ 1,25millions d’hommes. #SexismePartout
L’éducation, la prévention et la formation manquent cruellement pour lutter contre les violences.
Il y a un déni immense face à la réalité des violences. Le décalage est immense entre la réalité et la perception des violences qu’on se fait. Pourtant, au moins :
1 femme toutes les 7min est victime de viol en France en 2022.
C’est 250 par jour, 94 000 par an. #Metoo
Le @HCEfh tire les mêmes conclusions que les associations et collectifs féministes : il faut garantir une éducation réelle à l’égalité et la sexualité.
Il faut assurer une « culture de la protection judiciaire des victimes » : il faut former obligatoirement et systématiquement TOUS.TES les professionnel.les en contact avec les victimes. #DoublePeine
Les associations et collectifs féministes se mobilisent depuis des années, il est temps de les écouter et les prendre en compte. Il faut que les institutions et les politiques sortent du déni.
Les agent•es ne savent pas décrypter les comportements des victimes et les assimilent à une victime « peu crédible » car elle ne correspond pas au profil d’une « vraie victime ».
C’est grave, il n’y a pas de bonne ou mauvaise victime.
Les agent•es ne comprennent pas les rapports de domination qui se jouent dans les violences au sein du couple.
Citation d’un•e agent•e « J’apporte une certaine méfiance pour les femmes qui viennent déposer plainte en situation de rupture, pour la première fois par exemple »