Airbus a réussi à faire voler pendant trois heures un avion sans carburant fossile. Jusqu'à présent, les essais avaient porté sur des mélanges de kérosène et de carburants non fossiles.
Ce succès rend-il pour autant l'aviation durable ?
Tout d'abord, cette annonce est une bonne nouvelle car même dans 20 ou 30 ans, on aura encore besoin d'avions (défense, transport longue distance...) donc si on veut atteindre la neutralité carbone, ceux-ci devront voler avec autre chose que des carburants fossiles.
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Cependant, le gisement de ces carburants (agrocarburants, carburants issus d'huiles usagées, de graisses animales voire plus tard peut-être électrocarburants produits à partir d'hydrogène électrolytique...) est limité, surtout si on veut qu'il soit véritablement "durable".
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Cela suppose par exemple d'éviter les carburants produits à partir d'huiles issues de cultures dédiées, qui entrent en compétition avec les cultures alimentaires, participent à la déforestation et à l'artificialisation des sols.
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Ces carburants ne représentent une partie de solution que s'ils sont accompagnés de mesures visant à réduire fortement le secteur aérien afin de le faire converger vers le gisement mobilisable de ces carburants non fossiles.
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Il faut aussi garder à l'esprit que ce gisement doit être partagé avec d'autres secteurs, notamment la marine, la mobilité terrestre lourde et demain aussi l'industrie chimique en remplacement du #pétrole.
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L'avenir de l'aviation, si on est sérieux quant à nos objectifs climatiques, n'est donc pas celui d'un secteur en croissance, et doit se concentrer sur les vols longs courriers où sa plus-value est maximale car non substituable simplement par le #train.
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Une fois qu'on a dit ça, il est plus pertinent d'utiliser ces carburants dans l'aviation que dans les voitures, qui peuvent être électrifiées (contrairement aux gros avions).
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En conclusion, il s'agit effectivement d'une bonne nouvelle pour la décarbonation de l'aviation, mais qui ne doit pas occulter les efforts majeurs de #sobriété (et #efficacité) à fournir pour aligner ce secteur avec nos objectifs climatiques.
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Le président de la Commission de régulation de l'énergie (@CRE_energie), Jean-François Carenco, appelle à des économies d'énergie (gaz et électricité) pour alléger un peu les tensions attendues l'hiver prochain.
En effet, tout ce qu'on pourra économiser maintenant permettra de mieux remplir nos stocks de gaz dans les mois à venir.
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Ca concerne aussi l'électricité car les centrales à gaz sont les dernières appelées sur le réseau électrique.
Même si l'essentiel de l'électricité française est bas carbone, ce sont des centrales à gaz dont vous limiterez la production en ↘️ votre demande d'électricité.
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Alors que V. Poutine fait preuve d'une agressivité renforcée vis-à-vis de plusieurs États européens, je ne suis pas certain que le moment soit le mieux choisi pour appeler à un abandon par l'Europe de ses armes nucléaires.
Les relations entre États, que ça plaise ou non, sont en bonne partie des rapports de force. Le droit international passe en second, surtout lorsque les pays les plus forts sont impliqués.
C'est regrettable mais c'est la réalité.
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Les négociations internationales de désarmement doivent évidemment se poursuivre mais on doit rester réaliste : ni la Russie, ni les États-Unis, ni la Chine n'abandonneront leur armes nucléaires.
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Je vois passer pas mal de messages accusant les Etats antinucléaires d'être à l'origine de la dépendance au gaz russe.
La réalité doit être sérieusement nuancée.
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Certes le rejet de l'énergie nucléaire dans certains pays européens entraîne une dépendance durable au gaz (russe) dans le secteur électrique.
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Cela dit, l'essentiel du gaz utilisé en Europe l'est pour se chauffer et dans l'industrie. Et sur ce point, tous les Etats sont coupables de bien maigres efforts pour réduire leur consommation (France incluse).
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En réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les Etats-Unis ont annoncé, outre des sanctions économiques, une limitation drastique des exportations de matériels technologiques à destination de la Russie.
Or, les extractions pétrolières russes sont probablement +/- à leur maximum et un déclin dans les prochaines années était attendu. La Russie a besoin de technologies de pointe (notamment 🇺🇸) pour freiner ce déclin en mettant en exploitation de nouveaux gisements complexes.
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Il est donc probable que la situation actuelle ne vienne accentuer le déclin des extractions pétrolières russes, ce qui devrait en retour aggraver la pénurie pétrolière mondiale qui était d'ores et déjà attendue dans les prochaines années.
A mes contacts belges : je vous invite à signer la pétition ci-après initiée par plusieurs scientifiques et chefs d'entreprises, appelant le gouvernement belge à prolonger au moins deux réacteurs nucléaires.
Le gouvernement belge doit en effet se prononcer sur cette question en mars. Or, la situation énergétique a changé depuis la décision de sortie du nucléaire en 2003 :
- les extractions gazières norvégiennes et hollandaises sont entrées en déclin ;
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- l'Europe est de plus en plus dépendante de la Russie pour le gaz, un levier que Moscou nous a clairement montré ces derniers mois être prêt à utiliser ;
- alors que la dépendance 🇪🇺 à la Russie augmente, la Russie travaille activement à réduire sa dépendance à l'Europe ;
Pour le moment, les gisements de gaz de Sibérie occidentale et ceux de Sibérie orientale ne sont pas connectés.
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Carte : Gazprom
Ainsi, la Russie ne peut pas massivement vendre le gaz de ses gisements occidentaux (qui alimentent l'Europe) à la Chine, elle-même approvisionnée par les gisements de Sibérie orientale.
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La Russie peut exporter du gaz des gisements de l'ouest vers l'Asie par navire sous forme liquéfiée, mais le potentiel reste limité.
Cette dépendance représente encore une certaine garantie d'approvisionnement (hors crise comme actuellement) pour l'Europe.
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