Vous avez forcément vu passer cette infographie de #OurWorldInData. Elle peut sembler réjouissante de prime abord, mais non, elle est en fait trompeuse car elle zoome sur une sélection d'espèces emblématiques et empêche d'avoir une vue d'ensemble ⬇️
1⃣ L'infographie oublie de préciser que toutes les espèces listées n'ont pas forcément la même historique depuis 1960. Il peut s'agir de réintroductions, programmes de conservation ... mais aussi de gestion cynégétique ou encore facteurs agroécologiques / climatiques favorables !
2⃣ Le bilan européen n'est pas forcément le reflet des populations nationales ou locales. Par exemple pour le Lynx boréal ou "européen" l'infographie laisse à penser que pour sa conservation, la partie est gagnée. C'est loin d'être aussi simple dans la réalité, surtout en France.
3⃣ L'échelle temporelle avec seulement deux points de comparaison est elle aussi limitée, par exemple pour le Lynx ibérique dont la conservation est récente, mais un succès, c'est la période 2000-2020 qui est vraiment pertinente.
4⃣ La sélection met du baume au cœur, c'est le fameux biais de sympathie des espèces "proches" taxonomiquement de la nôtre. Mais elle ne reflète pas en détails à un rang taxonomique supérieur la situation des Mammifères, qui ne peut se limiter à juste quelques exemples suivis.
5⃣ D'ailleurs #OurWorldInData propose de s'initier à un indicateur de l'état des populations sauvages, le Global Living Index (GLI), évolution des effectifs des populations faunistiques, qui permet de se rendre compte que la situation taxonomique est forcément ... complexe.
6⃣ Et justement, à l'échelle européenne, le GLI montre que l'abondance moyenne des populations rapportées n'est pas si folichonne que ça : 24% de déclin depuis 1970. Donc la "faune sauvage fait son retour en Europe", permettez-moi d'y mettre un gros, gros bémol.
7⃣ Pour connaitre l'état de la faune dans des habitats spécifiques, il est important de suivre un cortège d'espèces représentatives. C'est ce que fait le programme STOC pour le suivi des oiseaux par milieux spécifiques ou généralistes. Et là non plus, ce n'est pas la fête.
8⃣Bref, cette infographie se présente comme une bonne nouvelle car elle pointe du doigt d'excellents chiffres sur des espèces "vedettes", mais il s'agit bien de l'arbre qui cache la forêt. Non, la biodiversité en Europe n'est pas dans une forme olympique. Merci de votre lecture !
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Le 19 mai 1833, Darwin entreprend l'ascension de la Sierra de las Animas. Cette colline de 501 m d'altitude surplombe la pampa uruguayenne alentours. Un site géologique également chargé d'histoire et de légendes. #VoyageDarwinBeagle
Levés tôt, Darwin et son guide local entament une randonnée qui va les mener jusqu'au somment de ce relief. S'il est imposant, il le doit surtout à la pénéplaine environnante du craton de Rio de la Plata. Mais géologiquement parlant, cette colline dénote aussi dans le paysage.
En effet, la Sierra de las Ánimas est sillonnée de roches volcaniques intrusives, datant probablement du Protérozoïque et témoignant d'une intense activité volcanique passée : basaltes, trachytes, porphyres, rhyolites.
Les jachères peuvent rendre de précieux services pour lutter contre le déclin des #oiseaux ! Encore faut-il correctement les intégrer dans le paysage agricole. Pour cela, une étude 🇩🇪 propose une méthode alliant statistiques spatiales et données #ornitho.
Si ce n'est pas la première étude à se pencher sur les services écosystémiques des jachères, cet article de Klimek et al. (2023) apporte quelques éléments de réponse à la mise en relation récente entre déclin des oiseaux et intensification agricole.
On notera aussi - bien que ce thread ne soit pas un état de l'art - que concilier pratiques agricoles et biodiversité aviaire est un sujet fréquemment abordé dans la littérature scientifique. Ici Barbaro et al. (2021) dans "Journal of Applied Ecology" :
Le 18 mai 1833, le retour de chevauchée dans la pampa uruguayenne se poursuit. Toujours accompagné de ses deux guides gauchos, Darwin a traversé Las Minas et font halte dans la demeure du señor Sebastian de Pimiento. #VoyageDarwinBeagle
Dans cette charmante propriété que Darwin juge bien mieux meublées que les précédentes visitées, les jeunes filles de leur hôte lui font un chaleureux accueil. Ne vous y trompez pas, nous parlons ici de bonne éducation !
La coutume, lorsqu'une jeune fille souhaite vous complimenter à table, consiste à vous donner la plus belle part de viande depuis leur assiette. Darwin doit être bien vu parce qu'elles le resservent sans interruption ! Et hors de question de refuser, ce serait très malpoli.
Au cours de son séjour à Maldonado en mai-juin 1833, Charles Darwin explora aussi bien la pampa et les ripisylves de l'arrière-pays que la côte sauvage. Parmi ses observations figurent de nombreux reptiles. Ophiophobes, s'abstenir ! #VoyageDarwinBeagle
Commençons tout d'abord avec un lézard qui évoque furieusement l'orvet. Mais attention, il s'agit de Ophiodes vertebralis, qui appartient quant à lui à la famille des Diploglossidae.
Philodryas patagoniensis est un serpent venimeux que Darwin annote d'un simple "Coluber", ancien nom de genre de ce reptile qu'il ne parvient pas à identifier. Un rendez-vous manqué, puisque l'espèce sera décrite pour la première fois par le zoologiste Charles Girard en 1858 !
Le déclin des populations d'oiseaux européens serait lié aux pratiques agricoles, facteurs majeurs selon Rigal et al. (2023) dans un article parue dans #PNAS. Un coup de tonnerre en pleine polémique de #pause des normes environnementales 🇪🇺 #Macron#ornitho#biodiversité (1/n)
Ce papier relance une vieille polémique autour de la quantification des facteurs anthropiques responsables du déclin des oiseaux européens. En suivant 170 espèces différentes sur 20.000 sites européens (28 pays), les chercheurs se sont intéressés à 4 pressions différentes : (2/n)
1. L'intensification des pratiques agricoles 2. L'augmentation de la couverture forestière 3. L'urbanisation / artificialisation des milieux 4. Le réchauffement climatique
Hier soir, je poursuivais la chevauchée de Darwin et ses deux guides gauchos à travers l'arrière-pays de Maldonado. Mais je ne vous ai que trop peu parlé de l'avifaune rencontrée.
Nous avions déjà parlé de ses fameuses "autruches" qui firent sensation dans ses récits de voyage ! Bien entendu, il ne s'agissait pas d'autruches mais de troupeaux de nandous d'amérique.
Nous avons mentionné hier soir la surprenante technique de chasse à cheval de la Perdrix des gauchos. Dans ses "Notes zoologiques" Darwin décrit leurs comportements avec un regard naturaliste et cynégétique : elles courent plus qu'en 🇬🇧 et ne se cachent pas à portée de fusil.