Thread by @AlexyMeteo

[A DEROULER] Pourquoi et comment en arrive-t-on à mesurer 41°C en Bretagne en juillet ? 🚨Une tentative de réponse à travers ce thread qui décrit une partie des processus responsables de cette #canicule et des températures historiques relevées  ! 👇

https://twitter.com/lachainemeteo/status/1549078455035334659

Depuis début juillet, synoptique bloquée à l’échelle de l’hémisphère Nord avec 5 à 6 ondes de Rossby de grande amplitude, stationnaires à grande échelle. Pas de véritable blocage anticyclonique pour autant mais déferlements récurrents de tourbillon anticyclonique 💫 sur l’Europe.

C’est le contexte de la vague de chaleur. Le courant jet subit une cassure, s’amplifie et forme dans ses méandres un oméga de hautes pressions sur l’Europe. Les tourbillons anticycloniques qui circulent alors très au Nord piègent et ré-alimentent une goutte froide Portuguaise 🇵🇹

La dépression présente au large du Portugal n’est pas la seule responsable de l’accumulation de chaleur au sol en France. Et pour cause, l’air qui survole Rennes ce lundi vient de l’Atlantique. C’est contre-intuitif. Pas de quoi imaginer une masse d’air caniculaire? Et bien si …

En réalité, ce dôme anticyclonique situé au-dessus de la France agît comme une cocotte-minute 🥘: la pression augmente, la subsidence s’opère et un phénomène de compression adiabatique se met en place. Comme pour une pompe à vélo🚴‍♂️, l’air en descendant s’échauffe et gagne en T°C.

Ce phénomène de compression adiabatique est particulièrement marqué lorsque la parcelle d’air circule sur l’Europe continentale. Dans un mouvement anticyclonique, elle subit une forte subsidence passant en 48h d’une altitude de 3000 à 500m et permettant un chauffage considérable.

A cela, il faut rajouter le transport horizontal via un phénomène d’advection de masse d’air brulante venue de Peninsule Iberique. Cela conduit au fameux mode « piling up » (pour reprendre @cassouman40 👍🏻) avec une hausse graduelle du thermomètre.

Notez d’ailleurs la part relativement faible de ce transport horizontal d’air chaud. Il n’est pas le facteur prépondérant. L’affaissement est crucial confirmant le caractère « dôme de chaleur » de cette canicule ♨️. Cela rejoint une étude datée de 2019 --> rmets.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.10…

Autre élément venant amplifier au sol l’effet de masses d’air déjà exceptionnellement chaudes : la sécheresse🌵. L’indice d’humidité des sols connaît des niveaux records. Une plus grande fraction du rayonnement solaire ☀️ est alors utilisée pour réchauffer l’atmosphère

https://twitter.com/francois_jobard/status/1548257241555341312

Ainsi, une étude récente à montrer qu’en l’absence de sécheresse en 2003, les températures auraient pu être jusqu’à 4 à 5°C inférieures à celles observées. Il en est très probablement de même avec cet épisode —>
pnas.org/doi/10.1073/pn…

⏰En bref…cette canicule résulte d’un faisceau de circonstances qui conjointement ont contribué à provoquer un évènement exceptionnel au regard de la climatologie. Dôme de chaleur avec subsidence, advection d’air chaud, accumulation de chaleur dans la couche limite, sécheresse.

En considérant cet évènement isolément du contexte climatologique dans lequel on se trouve, on sait qu’il est complexe de le relier au réchauffement climatique. Aurions-nous pu le vivre au sein de la variabilité naturelle de la planète ?🌍@cassouman40 une idée sur la question ?🙃

Ce qui est certain (et prouvé #giec) c'est que fréquence, intensité et précocité de ces évènements augmentent. Preuve en est, ce graphique des vagues de chaleurs observées au cours des dernières années.On peut d'ores et déjà ajouter un nouveau gros cercle⭕️. Le deuxième pour 2022

https://twitter.com/SergeZaka/status/1548669837991448576

Alors oui, par le passé, certains étés ont été plus chauds que d’autres. C’est le principe même de la variabilité naturelle de la planète. Mais on parle ici de records, parfois centenaires, pulvérisés. Par définition, ce n’est donc pas normal et même si l’on est en été. ❌

https://twitter.com/MaximCombes/status/1548187925401047043

Je rejoins à travers ce fil le mouvement « C’est l’été mais ce n’est pas normal » relayé par la communauté. Notre adaptation pourra commencer lorsque nous prendrons la pleine mesure de ce que nous vivons et vivront encore à l’avenir.@WxNB_ @FabienDel69 @StevenTual_off @SergeZaka

La question de notre adaptation et de notre inaction face à ce contexte de plus en plus délétère se pose. Devant l’accélération des effets du réchauffement ces dernières années, elle devra trouver une réponse rapidement. Sinon, les records ne seront plus uniquement des records.

https://twitter.com/clemence_guette/status/1548357214523441156