Thread by @Cobra_FX_

Je viens de passer quelques semaines au nord de l’Afrique.

Je n’y étais pas retourné depuis le Covid, et j’appréhendais un peu ses effets collatéraux.

Et bien, disons le sans ambages : la décroissance est une idéologie criminelle.
#thread

Les premières populations touchées furent bien sûr celles qui vivaient du tourisme.

De nombreux commerçants ou petits restaurateurs, faute de pouvoir payer leur loyer, perdirent leur commerce.

Une foultitude de petits métiers se trouvèrent sans clients : guides, taxis, bagagistes, femmes de chambres, gardiens de parkings… plus le moyen de subsistance paraissait dérisoire, plus son absence fut douloureuse.
Et certains veulent mettre fin au transport aérien…

Mais c’est aussi tout un artisanat qui s’est retrouvé sans débouchés.
Et dans des contrées où l’on n’a que la terre à cuire ou la laine à tisser, on ne peut accéder aux produits « essentiels » qu’en en vendant qu’autres qui le sont beaucoup moins.

Bien sûr, comme la majorité de l’économie est informelle, les aides furent inexistantes.
Ou ridicules, et versées après plusieurs mois de retard.
Souvent, ce sont des envois d’argent de la famille installée en Europe qui ont permis de survivre.

Conséquence de l’augmentation des prix du carburant, j’ai vu un retour des chevaux et des carrioles à bras.
L’occasion de rappeler que si nous voulons interdire les véhicules thermiques en 2035, dans certaines régions, la voiture la plus courante, ça reste la Renault 12.

Surtout, j’ai vu une explosion du nombre d’indigents.

Ces pauvres hères à l’intolérable misère, ne survivant que par l’aumône d’un reste de sardine ou de quelques fruits gâtés.
Des êtres que tout espoir a quitté, écrasés par la chaleur et l’hébétude de leur definitive condition.

Constat d’autant plus douloureux que ces dernières décennies avaient vu la pauvreté résolument reculer.
La mondialisation était un bienfait pour beaucoup, et la promesse que leurs enfants vivraient bien mieux qu’eux mêmes.

Malgré la corruption des gouvernements et le carcan des conservatismes, souvent, l’espoir s’infiltrait.
J’ai eu cette amère impression de revenir une décennie en arrière…

A ceux qui veulent limiter les échanges internationaux, de personnes comme de marchandises, à ceux qui veulent décider de ce qui est essentiel ou pas, à ceux qui pensent qu’agir c’est forcément interdire…

…ayez bien à l’esprit que chaque décision a d’innombrables conséquences, dont certaines, à plusieurs milliers de kilomètres, peuvent être ni plus ni moins qu’une bascule entre la vie et la mort.

Un produit qu’on interdit, une frontière qu’on ferme, c’est un espoir qu’on brise.
#fin