Saisissant constat du @washingtonpost : FDR définit l'identité démocratique US dans la lutte contre le nazisme, Truman et les suivants contre l'URSS. Puis Bush face au terrorisme islamiste. #Biden identifie lui l'ennemi de la #démocratie US à l'intérieur washingtonpost.com/politics/2022/…
2. On ne peut minorer la rupture historique double, à la fois personnelle et générale, qu'est ce discours du président #Biden désignant une partie de la population US comme menace existentielle pour la démocratie américaine. 1 langage actant 1 situation de pré- guerre civile...
3. Une rupture générale car l'histoire des Etats-Unis et de l'émergence de leur puissance régionale puis mondiale à la XIXe siècle s'est bâtie sur la réunion et la réconciliation post- guerre civile de la "maison divisée" qu'avait dénoncée Lincoln avant le début de cette guerre..
4...tout au long du XXe siècle, et malgré les impasses d'une telle croyance collective- ségrégation raciale p.ex. , l'unité de la nation US passait par des valeurs si partagées de démocratie et liberté qu'elles étaient même projetées à l'extérieur (wilsonisme etc.)...
5. Or, #Biden redit en 2022 que la maison est divisée et ne tient plus bien debout, à l'instar d'un #Lincoln, car la démocratie libérale n'est plus une valeur partagée par l'ensemble de la nation US, de façon certaine depuis l'insurrection du Capitole par les partisans de #Trump.
6. Car, si avant l'insurrection du Capitole, on pouvait taxer ceux évoquant un spectre de guerre civile de fantaisistes, depuis cet événement et les sanctions judiciaires lourdes qui en résultent contre les émeutiers, ce n'est plus une vue de l'esprit. washingtonpost.com/dc-md-va/2022/…
7. Et précisément, cette évolution a amené une rupture personnelle chez #Biden, lui le président consensuel élu sur la promesse d'une réconciliation, d'une réunion que l'insurrection du Capitole et sa légitimation par le camp #Trump rendent impossible. politico.com/news/2022/09/0…
8. Conseillé par des historiens dès le coeur de l'été, qui l'ont alerté à la Maison Blanche sur les risques réels de guerre civile à l'image du XIXe siècle, #Biden a donc graduellement construit ce discours de dénonciation de #Trump et de ses partisans. washingtonpost.com/politics/2022/…
9. L' évolution de #Biden n'est pas dénué aussi de calcul politique. En pointant 1 prise de contrôle du parti républicain par la faction MAGA/America First d'1 Donald #Trump complaisant avec l'insurrection du Capitole, le président cible l'électorat modéré.
10. Comme on vous l'explique cette semaine dans @Lesjoursfr, cette thématique de la défense de la démocratie et des droits fondamentaux (cf. avortement) fait aussi partie d'1 stratégie de reconquête préélectorale de #Biden qui s'est affirmée durant l'été. lesjours.fr/obsessions/thi…
11. Mais ce discours de sauvegarde de démocratie et du tocsin sonné contre ses ennemis intérieurs n'est pas sans risque pour Joe #Biden. Il soude encore plus les républicains autour de #Trump, qui faisaient déjà corps depuis la perquisition à son domicile...
12...et surtout #Biden réactive l'argument victimaire de l'exclusion par des élites méprisantes qui est moteur dans la rhétorique nationale- populiste de #Trump et de ses partisans. Il a jeté de l'essence dans ce qui est 1 puissant combustible électoral. Risque calculé? #àsuivre
Postscriptum
Et bonne nuit à toutes et tous, merci de m'avoir lu jusque là! 🙏
Postscriptum (II)
La réponse de #Trump en Pennsylvanie dans la nuit de samedi à dimanche: #Biden est le diviseur, "l'ennemi de l'Etat". Les mots sont à vif comme rarement dans le débat politique US. Mais seulement les mots? Ces midterms ont désormais 1 enjeu démocratique inédit.
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Au réveil, de ce côté- ci de l'Atlantique, une seule question, trivialement posée sous l'effet du choc: c'était quoi ça? Quelques éléments préliminaires de réponse...⬇️1/
#Trump
#Zelensky
Comme on le disait hier à chaud, c'est d'abord la matérialisation d'un changement d'alliance, au moins sur l'#Ukraine. Les #EtatsUnis de D. #Trump (et JD #Vance) sont alignés sur les positions de #Poutine, sur la guerre en #Ukraine comme sur #Zelensky. 2/
Quand le président américain #Trump dit à #Zelensky qu'il n'a pas les cartes et que la guerre aurait duré quelques jours sans l'aide US, il reprend au mot près des éléments défendus par Moscou depuis des années. Indice d'un véritable alignement signé par une autre réponse...3/
Petit post- mortem de la rencontre des présidents #Macron/#Trump à DC hier soir, qu'on pourrait baptiser la (nouvelle) journée des dupes. Un affichage surjoué d'amitié, un commun accord sur "la paix est préférable à la guerre" mais à l'arrière- scène, 1 divorce en cours...1/
Frappant hier soir de voir à quel point, lorsqu'on en venait au cœur du problème de l'#Ukraine, les présidents #Macron et #Trump ne parlaient pas de la même chose. Et surtout comment les actes en périphérie de la rencontre démentaient les élans et promesses de cordialité...2/
Dans la discussion, le président français a parlé de garanties de sécurité pour l'#Ukraine, de paix durable à construire, de souveraineté ukrainienne. Rien de tout cela pour le président #Trump à la fois évasif et sans engagement... A lire. 3/ washingtonpost.com/politics/2025/…
Petit fil rapide sur les nouveautés induites par la seconde présidence #Trump, à l'occasion de la visite du président français et des trois ans de la guerre en #Ukraine, en renvoyant à tout ce qu'on écrit pour @Lesjoursfr depuis 2020...(abonnez- vous) 1/ lesjours.fr/obsessions/thi…
On vit depuis un gros mois un double bouleversement de la politique extérieure US, qui revient sur un héritage wilsonien et rooseveltien vieux d'un siècle. Les #EtatsUnis de #Trump abandonnent la diffusion du libéralisme démocratique comme socle de leur politique extérieure...2/
...pour D. #Trump, l'intérêt d'abord économique des #EtatsUnis et un impératif de la paix par tous les moyens, si payant électoralement, même en cédant aux agresseurs, doivent être les nouveaux piliers du rapport US au monde, sans considération pour les valeurs morales. 3/
Avalanche d'infos ce soir.
La plus importante: D. #Trump aura tout le Congrès avec lui grâce à la majorité républicaine gagnée à la Chambre.
Voici ce que déclarait aujourd'hui le représentant Nehls, 1 de ces élus républicains, après l'avoir rencontré.🧵 1/
2. Donald #Trump a désormais alignés en sa faveur les 2 chambres du Congrès et la Cour Suprême. Certes, c'était déjà le cas en 2017 mais les républicains de la Chambre ont été massivement repeuplés par les partisans de #Trump et la Cour Suprême a une majorité plus conservatrice
3. Les pouvoirs beaucoup plus élargis de #Trump se traduisent dans des nominations débarrassées de tout souci de complaire à qui que ce soit d'autre que lui et son socle le plus partisan. Ce soir, le président- élu #Trump a nommé Tulsi Gabbard comme directrice du renseignement..
Si on tente 1 rapide synthèse du samedi matin de tous les facteurs qui se conjuguent- sans être chacun suffisant- pour expliquer la victoire nette- sans raz de marée- de D. #Trump sur K. #Harris, un 1er est le dégagisme généralisé contre les sortants.. 🧵1/ ft.com/content/e8ac09…
...j'ai peu lu la remarque pourtant simple: en 2020, #Trump a perdu. D'abord car à l'époque, il est le sortant, devant rendre compte de sa gestion de la crise COVID qui le fait plonger brutalement dans les sondages d'opinion en mai- juin 2020... 2/ news.gallup.com/poll/203198/pr…
Ce dégagisme est particulièrement fort en 2024, sans doute car- 2e facteur explicatif- l'inflation, phénomène particulièrement ressenti par les ménages les plus modestes- perte de niveau de vie, sentiment de déclassement- est revenue en 2022 après une génération d'absence... 3/
En (re)travaillant mon cours sur la fin de la guerre du Péloponnèse, un élément de réflexion: la #démocratie à Athènes était déjà la confrontation de simples opinions ou croyances, pas nécessairement fondées en faits, et leur départage par le nombre et la règle majoritaire...1/
...et à #Athènes, déjà, ce n'est pas le scientifiquement vrai ou le moralement juste (cf. l'épisode des Mytiléniens) qui gagne au suffrage mais l'opinion qui est majoritaire ou ne l'est pas. Et la démocratie n'est qu'un régime permettant d'arbitrer ces opinions antagonistes 2/
Cette confrontation devant la règle du nombre des opinions/croyances en démocratie passe par leur liberté, condition indispensable à un jugement des urnes accepté par tous. Et donc l'admission sur la place publique d'opinions fausses vis-à-vis des faits...3/