Thread by @russeurope

I.Petit #Fil ou #Thread sur le PIB de la #Russie aujourd’hui en raison des multiples confusions répandues dans la presse @LCI @franceinfo @franceinter @BFMTV @NicolasDOZE @RTLPetitMatin @andrebercoff

II.On rappelle que les statistiques fournies par l’office des statistiques russes, #ROSSTAT sont données en glissement annuel, autrement dit on calcule un mois en % de même mois de l’année précédente.

III.C’est une technique qui permet de donner des chiffres non faussés par les variations saisonnières (l’INSEE a une méthode un peu différente pour corriger des variations saisonnières, chiffres dits CVS)

IV.Quand on veut extrapoler sur une année, il est important de se souvenir que sous l’hypothèse d’une production également répartie le résultat sera le produit (et non la sommes) des 12 mois, produit qui sera élevé à la puissance 1/12 (cf intérêts composés)

V.C’est important car il y a le phénomène de « l’acquis de croissance », bien connu de tous ceux qui exploitent les données de l’INSEE (insee.fr/fr/statistique… ). Autrement dit, il y a une inertie des résultats dont il faut tenir compte.

VI.Les données publiées par #ROSSTAT permettent de faire le graphique suivant. On constate que le PIB mensuel baisse jusqu’en juin puis commence à se redresser en juillet

VII.Cela confirme ce que montrent les données des principaux composants du PIB dans le graphique ci-dessous

VIII.Sur cette base on constate que pour les 7 premiers mois de l’année la baisse de la production a été de -0,3%. On est très loin des -6% ou même -10% cités ici ou là.

IX.Pour 2022 on peut faire 2 hypothèses : soit le PIB mensuel reste à -3% en glissement. Le PIB de la #Russie annuel serait alors -2,6% en fin d’année. Soit il se redresse lentement, et on aboutit à -1,7%.

X.De même, si l’on suppose que les 5 mois à venir sont à -5%, on aboutit à un total pour l’année de -4%. On est donc loin des -6% annoncés par le FMI (qui a cependant corrigé ces données initiales) pour la #Russie .

XI.Les journalistes devraient le savoir et connaitre (a) les effets d’inertie et (b) que le taux d’un mois ne fait pas celui d’une année. Pourtant ils persistent à annoncer des taux qui ne sont pas crédibles

XII.Quelle est alors la fiabilité des données de #ROSSTAT ? En fait, le système #ROSSTAT est très proche de celui de l’INSEE, qui a fourni une assistance technique à #ROSSTAT.

XIII.Le pouvoir politique russe peut-il forcer #ROSSTAT à produire de fausses statistiques ? En fait, si cela se faisait, cela se verrait rapidement du fait des incohérences entre les données réelles et les données truquées.

XIV.Il faudrait alors truquer TOUTE la base de données. C’est un processus très lourd et prenant du temps. La probabilité qu’il soit fait en quelques mois est nulle.

XV.Mais, comme les entreprises utilisent aussi ces données, il faudrait avoir 2 bases de données (une truquée et une réelle) et maintenir le secret sur la base réelle tout en la confiant aux entreprises qui doivent l’utiliser.

XVI.On voit cela demanderait un effort gigantesque et des capacités à maintenir le secret qui ne sont pas existantes en #Russie ou ailleurs.

XVII.Il est très probable que si des séries gênent le gouvernement russe, il supprimera leur publication. C’est ce que l’Union soviétique faisait en son temps. La taille des annuaires fluctuait d’ailleurs fortement suivant les périodes…

XVIII.Il y a une manière de vérifier ces taux de croissance : par la variation en volume des chiffres du transport.

XIX.On voit que les gazoducs/oléoducs ont baissé de 9% (ce qui correspond à la baisse des livraisons en Europe) que le fret ferroviaire n’a baissé que de 1,7% et que le fret routier a même augmenté

XX.Si on doit douter du chiffre du PIB de juillet c’est sans doute qu’il est un peu trop bas. Il est possible (comme cela se fait en France d’ailleurs) que les chiffres soient corrigés dans les mois qui viennent.

XXI.En attendant, mettre en doute les données #ROSSTAT pour aboutir aux résultats auxquels on veut aboutir relève soit de la propagande, soit du complotisme, soit des deux.

XXII. En conclusion l'impact des sanctions sera une récession comprise entre -1,7% et - 3% pour la #Russie
Il faudra la comparer à la récession que l'on connaitra dans l'UE en 2023...