Thread by @elisarojasm

#Handicap #Scolarité #Inclusion #Discrimination

Je ne suis pas obligée de répondre en effet. Mais je vais le faire exceptionnellement et ce sera la dernière fois.

https://twitter.com/BriseAvril/status/1574843797317509122

Personne, et certainement pas moi, n'a contesté l'absence de moyens pour réaliser "l'inclusion" dans de bonnes conditions des élèves handicapés.

Cette absence de moyen est évidente et délibérée. Il n'y a pas de la part des pouvoirs publics de réelle volonté d'inclusion.

Le but est, au contraire, d'exacerber les tensions, de pousser CERTAINS professeurs à en arriver à pointer du doigt les élèves handicapés alors que leur présence n'est pas à l'origine du problème.

Le but est de mettre tout le monde en échec pour démontrer par l'échec que les élèves handicapés n'ont pas leur place en école ordinaire et que l'institutionnalisation est justifiée.

Le but est de nous user toutes et tous dans ce débat délétère et infondé qui revient chaque année : "la place des enfants handicapés est-elle en école ordinaire ?"

Oui, elle l'est.

L'institutionnalisation est une violence, une privation de liberté propre au handicap, une atteinte à l'égalité et aux droits fondamentaux des mineurs comme des majeurs handicapés.

L'institutionnalisation constitue une mise en danger. Elle expose à diverses formes de maltraitance, elle nuit même au développement des enfants handicapés.

Mais ça, vous ne voulez pas l'entendre, vous ne voulez pas le voir, vous ne voulez pas le savoir.

A chaque fois que je parle de désinstitutionnalisation en France, j'ai l'impression de vivre dans un monde parallèle, une sorte de dystopie cauchemardesque.

Il me paraît irréel de devoir expliquer et réexpliquer que les personnes handicapées n'ont pas naturellement vocation à vivre ensemble, coupées du reste de la société, dans des lieux "spécifiques."

Il me paraît insensé de devoir rappeler qu'il s'agit d'une mise à l'écart, d'une ségrégation (terme utilisé dans tous les documents internationaux), artificielle et arbitraire.

Il me paraît injuste aussi que ce soit à celles et ceux, qui ont été violenté, humilié, saboté dans ces établissements spécialisés "pour leur bien" et qui vivent avec les traumatismes liés à l'institutionnalisation, de devoir se justifier.

C'est le sort de tous les militants, toutes causes confondues, sans doute. La condition pour celles et ceux qui en ont la force et qui espèrent une amélioration significative des conditions de vie des prochaines générations.