Bosser sur la France Libre, c’est voir passer des annonces de “colloque international” avec une (1 !) historienne pour quatorze interventions. Sur deux jours ☠️
J’en ai assez de grincer des dents en silence et d’accepter passivement cet état des choses
Du coup voilà, je fais la féministe hystérique de service et me mets potentiellement dans la merde, mais ça aura le mérite d’avoir été dit
Si je quitte la recherche sur la SGm, c’est en (très) grande partie à cause de cet “état des choses” qu’on nous impose, à nous, jeunes chercheuses. J’en parlerai probablement plus ouvertement quand le temps aura fait son travail. Pour l’instant je suis juste déçue, et fatiguée.
Petit thread de vulgarisation : nous allons apprendre ensemble à décrypter un programme de colloque historique 🧵
1. La première des choses à faire en termes de coordina° scientifique, c'est un appel à communications
Ca n'a pas été fait ici
Croyez-moi, nous sommes plusieurs jeunes et - jeunes historiennes qui auraient aimé proposer une communication si on nous en avait laissé l'opportunité
2. Ensuite, quand la coordination scientifique a reçu toutes les propositions de communications, il est temps de faire le tri
Ici, évidemment, cette étape n'est pas nécessaire
J'imagine que les intervenants (et l'intervenante) ont été contactés directement par la coordination.
3. Troisième étape : constituer des panels.
En général - dans les endroits normaux et qui vivent un tant soit peu au 21e siècle - la coordination scientifique va faire attention de ne pas constituer de #manel.
4. C'est parfois difficile, surtout sur des sujets militaires, lorsque peu d'historiennes répondent à l'appel*⃣
C'est encore plus difficile lorsqu'on fait le choix *conscient* en interne de ne faire appel qu'à une seule historienne. 3 panels sur 4 sont nécessairement des manels
*⃣la question de "pourquoi" peu d'historiennes répondent à l'appel sur les sujets militaires, elle est vite répondue 🙃
Suffit de voir comment on traite nos recherches et notre expertise #gatekeeping
5. Visiblement, la cinquième étape, c'est de se dédouaner de manière proactive de toute accusation de sexisme en manipulant le programme du colloque.
C'est assez pratique, on va pas se le cacher. Mais c'est vraiment nous prendre pour des débiles
6. Parce que c'est bien joli de citer les membres de votre conseil scientifique ✨féminisé✨ (cinq femmes pour seize hommes 🙄) et d'y inclure la coordination, ça n'arrange pas les choses.
Ca montre juste que vous ne savez pas faire de recherche en histoire. Point barre.
7. J'ai organisé plusieurs colloques. Nous sommes beaucoup de jeunes historiennes à le faire pour tenter de pénétrer le monde fermé de l'histoire militaire. Faut arrêter de nous prendre pour des débiles
Conseil scientifique et coordination/conseil scientifique n'ont rien à voir
8. Les mélanger, ça ne fait que noyer le poisson, et invisibiliser encore plus le travail des historiennes en les rendant tacitement responsables de manels constitués en interne
9. Un vrai colloque international sur la Seconde Guerre mondiale, en 2022, ça ressemble à ça.
10. Comprenez moi bien : ce n'est en RIEN la faute des historiennes et jeunes chercheur•ses qui acceptent de participer à ces colloques. L'ESR est ce qu'elle est, et on ne refuse pas facilement une intervention.
La responsabilité est celle de ceux qui les organisent ainsi.
11. Allez pas croire que je vais la fermer sur la misogynie et les violences morales, sexistes et sexuelles de ce milieu juste parce que je me casse.
Je vous vois. On vous voit. Et on en a fini de se taire.
*comité scientifique
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Une caricature, quatre décennies, et autant de dessinateurs.
Un petit fil iconographique à dérouler sur "Le chêne qu'on abat"⬇️
2/ Jacques Faizant commence sa carrière de caricaturiste politique en 1967, avec pour grand inspirateur le général de Gaulle.
Le 10 novembre 1970, lendemain de la mort du Général, Faizant exprime sa tristesse par un chêne couché dans une nuit noire et une Marianne en larmes.
3/ Ce dessin fait la une du Figaro, et Jacques Faizant en adresse une reproduction à André Malraux - sobre envoi autographe signé en pied "Pour monsieur André Malraux"
Il inspirera à Malraux le titre de son essai "Les Chênes qu'on abat" (Gallimard, 1971).
L’exhibi-gaullisme d’Eric Z*emmour et ses déboires en une analyse d’image.
Petit fil de #compol ⬇️
2/ Pour commencer : l’exhibi-gaullisme, j’en parle ici pour @arretsurimages.
Occasion de souligner qu’EZ n’est pas le seul à instrumentaliser la figure gaullienne dans sa #compol
3/ L’annonce de candidature d’EZ fait triplement référence à CdG :
- au de Gaulle militaire en guerre contre l’”islamisation” et le “grand remplacement”
- au de Gaulle résistant ambiance Radio Londres
- au de Gaulle président version portrait officiel devant sa bibliothèque
2/ Donc, vous êtes aux archives. Vous voulez faire des photos – soit parce que vous êtes pressé·es, soit parce que vous souhaitez conserver ces documents dans vos dossiers.
Moi après 3h aux archives cet aprem :
3/ Camscanner permet :
–de faire des photos (en corrigeant tout tremblement de mains)
–de les recadrer/aplatir
–d’en ajuster la couleur
–d’en faire autant de PDFs que vous le souhaitez
–de les transférer sur votre Cloud, votre email etc