Si le système canadien est différent du nôtre, cet article vient clarifier une chose : oui, une demande d'euthanasie peut être motivée par la pauvreté ou le handicap. Y voir encore une loi de liberté et d'égalité procède d'un aveuglement volontaire.
L'auteur a eu accès à des séminaires de praticiens de l'euthanasie. Dans cette vidéo, un participant à un séminaire s'inquiète de la possibilité de concilier les impératifs moraux : en somme, être pro-euthanasie et constater que beaucoup sont motivées par la pauvreté.
La réponse de l'orateur est que lorsque l'euthanasie a été décriminalisée, il y a vu un "extraordinaire levier" pour obtenir un meilleur système social, dès lors que seraient collectées les histoires de personnes demandant l'euthanasie à cause de la faiblesse du système social.
On pourrait faire une pause et s'interroger sur le sens moral de "Kevin Reel, a senior ethicist at Sunnybrook Hospital and former president of the Canadian Bioethics Society" qui voit dans l'euthanasie de personnes poussées au désespoir un levier politique.
Ici, une autre formatrice évoque le cas de Mary, 55 ans. "Elle est très claire sur le fait qu'elle veut vivre". Mais elle a atteint ses plafonds bancaires et qu'elle ne pourra pas financer les traitements nécessaires si la souffrance s'aggrave.
Viennent ensuite les exemples de Nancy, 68 ans, Greg, 57 ans, Lucy, 38 ans, tous documentés par la personne qui a procédé à leur euthanasie. Dans le cas de Nancy, l'incertitude sur son hébergement est clairement identifiée comme déterminant sa demande.
Cette présentation se termine par les mots : “Our silence is our complicity", en ce sens qu'il faut modifier le système social... pas remettre en cause l'euthanasie.
L'idée qu'il y ait guère de chances que le pays soit plus ébranlé par le sort de personnes qui ont disparu que...
... par le fait de voir concrètement des personnes en difficulté et mal prises en charge ou pas prises en charge ne semble pas les ébranler.
L'article de @alexanderraikin étaye bien d'autres points. Il faut le lire. Mais vs y trouverez la démonstration de l'absence de contrôle effectif, de l'interprétation sans cesse + large des critères - tels qu'une situation "grave et irrémédiable".
Ne croyons pas que cela n'arrivera pas en France. Il faut avoir conscience que l'on peut faire le choix rationnel de demander la mort parce que les bonnes conditions de vie ne sont pas réunies. C'est vraiment une liberté d'avoir ce choix ?
Une phrase d'un formateur est glaçante : "you simply cannot fix the system".
En somme, voilà le dernier service que le système peut rendre à ces personnes défavorisées : les tuer. Et dire qu'ici, ce sont des gens de gauche qui poussent l'euthanasie...
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Enfin, un drôle de conte de Noël. Qui commence bizarrement, finit mal, et nous dit quelque chose du débat sur l'#euthanasie.
Tout commence par cette publicité de Simons, une boîte de prêt-à-porter canadienne.
Entre plage, bulles, lanternes, et bébés méduses (oui, méduses), sur une musique douce, une voix off explique que "mourir à l'hôpital n'est pas naturel. Ce n'est pas doux. Dans de tels moments, nous avons besoin de douceurs", que "les derniers souffles sont sacrés".
Le message est clarifié par l'agence de pub : "Ns devions regarder cela comme une façon de faciliter le changement sociétal d'une manière ou d'une autre… C'est le but de la publicité - changer les gens, les amener à changer leur façon de voir le monde."
"De + en + de Canadiens choisissent de recevoir une mort subventionnée par l'Etat non pas parce qu'ils ne veulent plus vivre, mais parce que notre société les a abandonnés"
Il apparaît que le Canada fait encore pire que la Belgique. Depuis 202, la législation a même supprimé le délai de réflexion de 10 jours.
Mais au Canada comme ailleurs, ce qui était présenté comme une exception est devenu un droit opposable.
L'article souligne comme l'euthanasie est complètement financée et largement accessible... tandis que l'accès aux soins, dont les soins palliatifs n'est toujours pas garanti.
La #condamnation de la #Belgique par la Cour Européenne des Droits de l'Homme, en raison du comportement du président de la Commission Fédérale de Contrôle et d'Evaluation de l'#Euthanasie doit ouvrir les yeux sur ses multiples dysfonctionnements. (1/10)
Comment se fait-il que la Commission ne soit composée que de praticiens et de militants de l'euthanasie ? A défaut d'opposants à la pratique (je ne dis pas : à la loi), puisque cela semble inconcevable, pourquoi n'y-a-t-il pas des membres neutres ? (2/10)
Pourquoi n'y a-t-il pas, par exemple, sur un sujet de vie et de mort, des magistrats détachés, par exemple, auquel les médecins serviraient de conseil (3/10) ?
#Euthanasie La Belgique est condamnée par le Cour Européenne des Droits de l'Homme pour violation de l'article 2 de la Convention sur le droit à la vie, en raison de l'absence d'impartialité de la Commission de contrôle fédérale de l'euthanasie.
Vous apprendrez que le médecin qui a siégé à la Commission chargée d'évaluer la légalité de l'euthanasie qu'il avait lui-même réalisée (excusez du peu) est Wim Distelmans. Ca ne lui a pas nui, notez : aujourd'hui, il préside (!) ladite Commission.
Wim Distelmans est l'auteur de quelques répliques cultes.
Ainsi de celle-ci, en 2014, à Complément d'Enquête : « on ne contrôle que ce qui est déclaré, les cas douteux, forcément, ils ne sont pas déclarés, donc on ne les contrôle pas » (il suffisait d'y penser)
L'évaluation de Jean-René Lorenzi a de quoi surprendre. J'ai bien conscience que les économies réalisées via l'euthanasie ne sont pas grand-chose par rapport au coût global de la dépendance mais je pense qu'il se trompe sur deux points.
(1) Il affirme que le texte à venir sera restrictif. Je crois que personne ne sait aujourd'hui ce qu'il sera. L'affirmer ne relève pas de l'économie mais des arts divinatoires.
Il y a une lourde insistance des mutuelles en faveur de l'euthanasie. Deuxième tribune de mutualiste en 3 jours. On sait d'où vient cette insistance. Mais imaginez-vous où elle nous mène ?
"Comment pouvez-vous penser qu'il y ait une motivation économique ?"
Eh bien, quand au Canada, un rapport officiel vient évaluer les économies réalisées par l'élargissement de l'accès à l'euthanasie (149M CAN$), ça ne me semble pas déconnant d'être prudent ici aussi.
Le lien pour l'estimation des coûts... et économies.