Sur le #glyphosate, la divergence entre le #CIRC et les agences réglementaires ne s'explique ni par une différence du type d'évaluation #danger/#risque, ni par la prise en compte de la substance active seule ou avec les coformulants.
C'est la conclusion d'un colloque.
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Ce colloque a rassemblé une centaine de chercheurs, chercheuses et spécialistes de politiques publiques en 2021.
Ce colloque a été organisé notamment à l'initiative de David Gee, un des éditeurs des indispensables rapports de l'agence européenne de l'environnement : Late Lessons from Early Warnings (eea.europa.eu/publications/l…)
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Le colloque ne portait pas spécifiquement sur le glyphosate, mais le sujet a été abordé.
Il ressort des discussions que l'EPA n'a pas respecté ses propres lignes directrices concernant l'évaluation du glyphosate.
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Ce non respect par l'EPA de ses lignes directrices, je l'indiquais (à deux reprises) à un Youtuber qui outrepassait largement son objectif de vulgarisation en cherchant à corriger l'évaluation du Centre International de la Recherche sur le Cancer (CIRC).
Surtout, le colloque relève que la différence d'évaluation entre le CIRC et les agences réglementaires n'est PAS due à une différence entre les agences qui analyseraient le risque et le CIRC qui évaluerait le danger.
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J'avais longuement expliqué en quoi cette distinction n'était pas valable et que cette distinction avait été imaginée par Monsanto avant même la publication de l'évaluation du CIRC, pour tenter de la décrédibiliser.
Malgré ces longues explications, cela n'avait pas empêché certains de persister dans l'erreur (voire le déni ?). Le fait d'être à l'AFIS semble être corrélé avec cette position de déni.
3 threads de réponse :
Récemment, on a appris qu'@HerveLeBars de l'@afis_science fera une présentation en février sur le glyphosate, où il promet de répondre à la question « à qui faire confiance ? ».
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S'agissant d'un des vecteurs de la désinformation sur la différence danger/risque et d'une personne ayant systématiquement ignoré les expertises collectives de l'Inserm, la promesse apparaît mensongère.
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J'avais aussi évoqué un de ces articles trompeurs sur le glyphosate, évidemment publié par l'AFIS.
Mais alors qu'est-ce qui explique la différence d'analyses entre les agences et le CIRC ou l'Inserm ?
Le colloque donne plusieurs raisons : le type d'études prises en compte et, de manière générale, le fait de préférer un faux négatif à un faux positif.
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Tous ces éléments ont pour effet d'avoir une conclusion plus favorables aux industriels : 1. Pour les agences, les études prises en compte sont principalement industrielles
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2. Certains cancers retrouvés sont remis en cause au prétexte que le % de tumeurs retrouvées est compatible avec le % de tumeurs retrouvés chez des animaux contrôles dans d'autres études. 3. Les données (principalement industrielles, donc) sont prises pour argent comptant.
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Parmi ces recommandations, le colloque propose d'ailleurs que les agences adoptent les méthodologies employées par les revues systématiques de la littérature ou les méta-analyses.
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En effet à la lecture des rapports de l'EFSA ou de l'EPA on est parfois assez surpris par la légèreté de la méthodologie.
Comme dans cet exemple, où une valeur est choisie parce qu'elle se situe « bien au milieu ». factsory.org/2020/glyphosat…
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Alors que de nombreuses personnes relayaient avec un enthousiasme (un peu naïf…) le fait que le CIRC n'aurait évalué "que" le danger, à l'inverse des agences, j'en ai vu bien peu corriger explicitement leurs erreurs avec autant de force.
C'est pour quand ?
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Géraldine Woessner, de @LePoint, met maintenant en doute le fait que voyager en train émette environ 80 fois moins de gaz à effet de serre qu'en avion.
Elle prétend que c'est seulement 7 à 8 fois moins.
Tout part d'une publicité de la SNCF, critiquée par le secteur aérien, sur lequel le jury de déontologie publicitaire s'est prononcé. jdp-pub.org/avis/sncf-inte…
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Woessner reprend à son compte les chiffres avancés par le secteur aérien, qui ne sont corroborés nulle part.
Il est par ailleurs « directeur de la publication » d'European Scientist, un site qui diffuse tout article niant des dommages sur la santé ou les écosystèmes.
Sur European Scientist, on trouve des articles qui rejettent le Nutriscore, la pollution de l'air, la perte de biodiversité, le dérèglement climatique, les effets néfastes de la conso de viande rouge, et des articles vantant Raoult.
J'ai épluché il y a 8 ans un certain nombre de rapports de l'OMS. Rien de sérieux ne vient étayer une telle interdiction du DDT dans la lutte contre le paludisme.
Une formule en vogue en ce moment, mais une idée qui remonte à une trentaine d'années et diffusée par l'industrie du tabac pour lutter contre des mesures écologistes.
D'abord il y eut la volonté de discréditer les mesures publiques visant à protéger les écosystèmes.
C'est Philip Morris (PM), accompagné de la firme de relations publiques APCO, qui va monter en 1993 un lobby appelé TASSC : The Advancement of Sound Science Coalition.
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Pour PM, la lutte est féroce pour tenter de discréditer toute connaissance ou régulation sur les effets nocifs du tabagisme passif.
TASSC lui permettra de le faire discrètement, sans viser spécifiquement les politiques anti-tabac, ce qui permettra d'agréger d'autres industriels.
Il n'est pas question de féminicides, ici, mais d'accidents de la route.
Entre 2005 et 2020, les conducteurs de voiture étaient 2,6 fois plus souvent impliqués que les conductrices, dans un accident où un usager vulnérable (piéton, cycliste…) est mort.
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Comme illustré sur cette carte, cela concerne tout le territoire. Attentions néanmoins à certaines valeurs extrêmes qui ne sont dues qu'à un faible nombre d'accidents.
L'Île de France semble plus touchée par ce biais de genre qu'en moyenne avec des hommes 5 fois plus impliqués !
Ce risque accru de décès d'un usager vulnérable (piéton, cycliste, …) lorsqu'un homme, plutôt qu'une femme, conduit une voiture persiste qu'on regarde les accidents en agglo (2683 décès si un homme conduit, contre 1120 si c'est une femme) ou hors agglo (1927 décès contre 662).
Des personnes, assez influentes sur ce réseau, et connues pour leurs désinformations scientifiques, contestent l'intérêt de produire de l'électricité grâce à des panneaux solaires en France.
Illustrations de l'intérêt de cette production avec l'été 2022.
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Regardons la production électrique en moyenne horaire, en 2012 (année la plus ancienne dispo, où peu de capacités solaires étaient installées) et en 2022 pendant les 3 mois d'été climatologiques (juin, juillet, août) pour le solaire et deux sources pilotables : hydraulique et gaz
La différence est assez flagrante. D'une part la production hydraulique est plus faible en 2022 (sécheresse oblige…) et substituée en partie par le gaz mais, surtout, la production solaire est bien plus importante, dépassant gaz+hydraulique en moyenne entre 11h45 et 16h15.