a
Un thread sur le partage de la valeur générée par les #entreprises en France, entre #profits, #salaires et #impôts
Que montrent les statistiques ?
Comment se compare la France avec les autres pays européens ?
b
Le gâteau à partager est la valeur ajoutée NETTE.
C'est la valeur ajoutée brute diminuée des amortissements ou "consommation de capital fixe".
C'est important car la part de cette consommation de capital fixe a augmenté tendanciellement en France, contrairement à l'Allemagne
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La rémunération du travail est la somme des salaires bruts et des cotisations sociales patronales payées par les employeurs. Ce sont donc les salaires, toutes cotisations sociales comprises.
d
Les cotisations sociales, qu'elles soient personnelles ou patronales, sont la partie socialisée du salaire. Elles servent en effet à financer des prestations sociales, présentes ou ultérieures, au bénéfice des travailleurs.
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Après la forte baisse entre 1982 et 1987, la part des salaires et cotisations sociales, donc de la rémunération du travail, dans la valeur ajoutée nette, est en hausse tendancielle en France depuis 1988
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La part des impôts de production nets de subventions dans la valeur ajoutée nette est en forte diminution tendancielle à partir de 2014.
Cette part avait fortement augmenté entre 1986 et 1997
g
Si on enlève de la valeur ajoutée nette la rémunération des travailleurs et les impôts de production nets de subvention, on obtient comme solde l'excédent net d'exploitation.
h
La part de l'excédent net d'exploitation des entreprises situées en France, dans leur valeur ajoutée nette, est en diminution tendancielle de 1989 à 2014. Depuis elle a légèrement remonté et s'est stabilisée.
C'est un indicateur de marge nette.
i
Mais cet excédent net d'exploitation est encore loin de représenter les profits car il contient encore des coûts comme les intérêts et loyers payés nets de ceux reçus, et d'autres versements courants nets
j
La part des intérêts et loyers payés nets et des autres versements nets, dans la valeur ajoutée nette, est en diminution depuis 2009
Il reste alors les bénéfices sur lesquels des impôts sont payés. La part de ces impôts dans la valeur ajoutée nette diminue un peu depuis 2014.
k
Il reste alors la part de la valeur ajoutée nette qui est allouée aux actionnaires. Ce sont les profits nets d'impôt, distribués ou épargnés, issus des activités productives sur le territoire national
En 2021 ils ont été de 8% de la valeur ajoutée nette domestique
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Après une forte baisse depuis 1999, les profits nets distribués ou épargnés issus des activités productives nationales ont augmenté depuis 2014, en pourcents de la valeur ajoutée nette
m
Comme la part des salaires a très légèrement augmenté depuis 2014, cette hausse de la part des profits nets dans la valeur ajoutée nette a été permise par la baisse de la part des intérêts et loyers payés nets et des autres versements nets, ainsi que des impôts
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Attention qu'il s'agit ici uniquement des profits nets dégagés par les entreprises situées en France, issus de leurs activités sur le territoire français! Ce sont ces profits là qui sont un prélèvement sur la valeur ajoutée nette dégagée en France.
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Beaucoup d'entreprises situées en France ont bien sûr, à côté de leurs profits dégagés des activités françaises, des profits dégagés de leurs activités productives à l'étranger. Mais ces profits là concernent le partage de la valeur ajoutée dans ces pays étrangers.
p
Par exemple une grande partie des gros profits des multinationales françaises du CAC sont issus de leurs activités productives à l'étranger, plutôt qu'un prélèvement sur leur valeur ajoutée dégagée en France, pour les actionnaires au détriment des travailleurs français.
q
En 2021, la part de 8% de la valeur ajouté nette donnée aux actionnaires, comme profits nets après impôt, a été allouée pour sous forme de dividendes pour 5 % et de bénéfices épargnés pour 3 %.
r
Les bénéfices épargnés comprennent des mises en réserve mais aussi des rachats d'action.
s
Attention toutefois qu'une grande partie des rachats d'action des multinationales françaises sont réalisés à partir de profits nets dégagés à l'étranger, et sont donc une affectation de la valeur ajoutée nette des sociétés sur les comptes nationaux d'autres pays que la France.
t
Les dividendes des entreprises situées en France prélevés sur leur valeur ajoutée nette dégagée sur le territoire français sont bien sûr les dividendes qu'elles paient moins les dividendes qu'elles reçoivent de leurs filiales.
u
Une grande partie des dividendes payés par les entreprises situées en France sont une simple redistribution, à leurs actionnaires, de dividendes reçus de leurs filiales, plutôt qu'un prélèvement sur leur valeur ajoutée nette dégagée sur le territoire français.
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La part des salaires et cotisations sociales dans la valeur ajoutée nette des entreprises est supérieure en France à celle de tous les autres pays de l'UE, sauf la Slovénie
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La part des impôts de production nets de subvention, dans la valeur ajoutée nette, est supérieure en France à celle de la plupart des autres pays de l'Union Européenne
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C'est ainsi que l'excédent net d'exploitation des sociétés, en pourcents de la valeur ajoutée nette, est inférieur en France à tous les autres pays de l'Union Européenne.
C'est le taux de marge nette des sociétés le plus bas de toute l'UE.
y
En pourcents de la valeur ajoutée nette, les profits nets distribués ou épargnés des sociétés sont inférieurs en France à ceux de tous les autres pays de l'UE, sauf Chypre
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thread
a
une des raisons pour lesquelles, face à une #inflation de 5,8%, les ménages à bas revenus ont davantage besoin d'une hausse de leurs #salaires ou autres revenus que les ménages à hauts revenus
La capacité d'absorber la hausse des prix par une diminution d'épargne diffère
b
Pour les deux cinquièmes de la population aux revenus inférieurs, renoncer totalement à épargner serait encore insuffisant pour pouvoir consommer, après une hausse des prix de 5,8%, les mêmes quantités des mêmes biens et services qu’avant.
c
Pour eux, une augmentation de leur revenu est absolument nécessaire pour garder le même niveau de vie.
thread Italie
a
La dette #target2 de la Banque d'#Italie envers la #BCE, et donc le reste de l'Eurosystème, a encore augmenté fortement et est à un record historique de 640,085 milliards d'euros.
Entre août 2021 et juillet 2022, cette dette a augmenté de 168 milliards d'euros.
b
Une augmentation des engagements #target2 de la banque centrale nationale d'un pays reflète mécaniquement, sur la balance des paiements de ce pays, un excédent des fuites de fonds vers l'étranger sur les entrées de fonds en provenance de l'étranger
c
Les données de la balance des paiements de l'#Italie sont disponibles jusqu'en mai 2022.
Leur examen, de sep 2021 à mai 2022, permet donc d'identifier déjà les cause de la hausse de 124 milliards d'euros des engagements target2 de la Banque d'Italie entre août 2021 et mai 2022
thread
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La dette #target2 de la Banque d'#Italie envers la #BCE, et donc le reste de l'Eurosystème, a encore augmenté fortement et est à un record historique de 640,085 milliards d'euros.
Entre août 2021 et juillet 2022, cette dette a augmenté de 168 milliards d'euros.
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Une augmentation des engagements #target2 de la banque centrale nationale d'un pays reflète mécaniquement, sur la balance des paiements de ce pays, un excédent des fuites de fonds vers l'étranger sur les entrées de fonds en provenance de l'étranger
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Les données de la balance des paiements de l'#Italie sont disponibles jusqu'en mai 2022.
Leur examen, de sep 2021 à mai 2022, permet donc d'identifier déjà les cause de la hausse de 124 milliards d'euros des engagements target2 de la Banque d'Italie entre août 2021 et mai 2022
@EmmanuelPgd@mireillmartini@LaurenceScialom@jcs a
On en est sûr car depuis avril 2022 des achats nets globaux (pour l'ensemble des juridictions) sont exclus. Il ne peut plus y avoir que des achats bruts globaux pour compenser les remboursements reçus sur des obligations achetées au titre du PEPP et arrivant à maturité.
@EmmanuelPgd@mireillmartini@LaurenceScialom@jcs b
donc l'argent reçu par la BCE en remboursement d'obligations publiques anciennement achetées au titre du PEPP et arrivant à maturité est réinvesti en achat d'autres obligations publiques pour garder le stock constant
@EmmanuelPgd@mireillmartini@LaurenceScialom@jcs c
La BCE a le choix. Elle pourrait ne réinvestir les montants remboursés sur des obligations émises par un pays qu'en autres obligations émises par ce même pays. En pareil cas, pour chaque pays, aucun achat net d'obligations émises par ce pays, uniquement des achats bruts.
thread
a
attention, il y a une confusion sur cet échange sur @bfm .
Il est fallacieux d'affirmer, comme un un invité de @NicolasDOZE ici, que les #banques SVT créent de la monnaie quand elles achètent des obligations publiques à l'émission
9:30 à 12:10 bfmtv.com/economie/repla…
b
En effet les banques SVT paient ces achats sur le marché primaire par un virement de leur compte de réserve à la Banque de France, vers le compte de l'Etat à la Banque de France
la base monétaire au passif de la BdF reste inchangée, la composition de cette base monétaire change
c
donc, à cette étape,
aucune création de monnaie de base au passif de la Banque de France
aucune création de monnaie au passif des banques SVT, contrairement à ce qui se passerait si ces banques avaient accordé un prêt à des entreprises ou ménages
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Ce que @IsabelleMejean explique, c'est que le problème est la concentration, et que déplacer la production d'un endroit unique à un autre conserverait le problème.
Elle dit qu'il faut multiplier les lieux de production, ce qui une forme de relocalisation.
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Tout le monde est bien d'accord avec la nécessité de diversifier les sources géographiques d'approvisionnement.
Les chaînes d'approvisionnement ont été optimisées pour diminuer les coûts,
avec une hyper concentration géographique, au détriment de leur résilience
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Ceci dit, il faut élargir l'angle de vue.
Pour une puissance comme la France qui assure elle-même sa propre protection militaire,
la crédibilité de celle-ci nécessite de relocaliser sur son territoire des productions essentielles en matière de santé, équipements, alimentation.