F pour "FUCK I AM DYING" (ou "Fichtre, je suis en train de décéder") : vos dernières paroles si vous l'ingérez à l'état pur.
Encore plus réactif que l'oxygène, il a un appétit débordant pour les électrons. Sous certaines formes, sa toxicité baisse cependant.
A l'état pur (F2), c'est un gaz jaunâtre particulièrement agressif : il attaque tout (ou presque) car cherche à tout prix à récupérer le moindre électron qui traine !
Plein d'espèces fluorés sont ainsi connus pour leur caractère destructeur : gaz sarin, acide fluorhydrique...
Comme il est très réactif, on a mis du temps à l'identifier ; alors même que la fluorine (minéral de fluorure de calcium) est connue depuis l'Antiquité.
Celle-ci facilite la fusion (passage de l'état solide à liquide) des métaux ; d'où la racine latine «fluor» signifiant flux.
Le fluor est tellement accro aux électrons qu'il en vole chez quasiment tous les éléments, même chez certains nobles (xénon et radon) qui d'habitude gardent bien leur électron pour eux !
Les composés à base de fluor sont donc nombreux et parmi eux, il y en a des très utiles.
Par exemple, le PTFE (PolyTétraFluoroEthylène), plus souvent appelé téflon, est une matière plastique connue pour sa grande résistance chimique et son pouvoir anti-adhésif.
Utilisé comme revêtement sur de l'aluminium et voilà l'invention de Marc Grégoire : la poêle Téfal (1956).
L'acide fluorhydrique (HF) est la terreur du chimiste : grignotant matière organique mais surtout minérale, il dissout facilement le verre.
D'où son application dans la gravure ou l'élimination d'impuretés (oxydes) présentes sur la surface du silicium des semi-conducteurs.
Mais l'utilisation la plus connue du fluor est dans les dentifrices.
Nos dents (en hydroxyapatite) sont fragilisées par les aliments acides que nous mangeons. Le fluor désinfecte et consolide les dents en s'implantant à la surface de l'émail, formant une couche de fluoroapatite.
Pour résumer :
Avide d'électrons, le fluor tape l'incruste et vient foutre en l'air les festivités : il est collant et dangereux, sauf quand il est sur les dents !
Il n'y a finalement que lui-même qui peut le supporter et le canaliser.
Heureusement qu'on sait s'en protéger...
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Le brûler serait bien couillu,
C'est Prince Alu ! 🎶
Pendant longtemps resté caché, l'aluminium est aujourd'hui devenu un élément incontournable.
Il tire son nom de l'alun, un sel historiquement utilisé comme mordant (une substance permettant de fixer des colorants sur une fibre textile), et faisant aussi office de déo écolo.
La roche d'aluminium la plus exploitée est la bauxite, nommée d'après la localité où elle a été découverte : les Baux-de-Provence (pas loin de chez moi !).
Environ la moitié de la bauxite est composée d'alumine (Al2O3), minéral dont on va justement extraire l'aluminium.
Deuxième des cul-terreux (derrière Bébère) et pourtant, il a certains traits familiers des alcalins : constituant plein de sels et minéraux, potentiellement explosif, mais surtout, indispensable à la vie !
C'est le bon copain sur qui vous pouvez compter.
Un ami qu'il faut ménager, sinon, vous risquez de vous brûler les doigts (et les yeux).
Sous sa forme pure, il s'enflamme au contact d'une source d'énergie suffisamment élevée.
Les feux magnésiens sont fourbes : les calmer avec l'eau n'est vraiment pas une bonne idée ! 💥
Mais rassurez-vous, naturellement le magnésium se trouve dans des formes parfaitement inoffensives, au sein de minéraux ou sels comme la magnésie (MgCO3).
Son nom vient d'ailleurs de la région de «Magnésie», district grec historiquement connu pour ses réserves en magnésium.
Encore un que vous mangez tous les jours, et pourtant, il peut s'avérer mortel pour diverses raisons !
Le plus abondant des alcalins sur Terre, sa place n'est surtout pas dans une piscine, sauf si celle-ci est nucléaire.
Thread garanti non sans sel 🧂
L'exemple le plus iconique quand on parle DES sels, car oui il n'existe pas que le sel de table (NaCl), mais de nombreux autres sels impliquant même d'autres éléments.
C'est principalement sous ses formes salines que le sodium a été historiquement exploité depuis l'Antiquité.
En particulier le natron (carbonate de sodium) était déjà mentionné dans des hiéroglyphes : étant bactéricide et déssicant (séchant), il servait aux momifications.
C'est aussi du natron (ou plutôt de son origine latine «natrium») que le symbole du sodium «Na» tire son origine !
Autrefois star de la vie nocturne, l'élément «feu» a perdu de son éclat.
Certains diront qu'il n'est plus que l'ombre de lui-même, moi je pense qu'il restera à jamais brillant dans nos cœurs.
Voici le gaz le plus chaleureux du tableau périodique !
Identifié dans l'air à la fin du 19ème, son nom, venant du grec «néos» (nouveau), lui promet déjà un destin formidable.
Cette histoire n'a été possible que par une expérience initialement conçue par les physiciens (pour une fois qu'ils servent à quelque chose) : le tube à gaz !
En gros, on met un gaz dans un tube et on applique une tension électrique entre les deux extrémités (appelées électrodes).
De cette manière, le néon est soumis à un champ électrique ⚡ qui le contraint à se séparer d'un électron 🔵, devenant alors Ne(+) :
Dernier élément de la triade organique (CNO), un bouffeur d'électrons responsable d'une majeure partie des transformations sur Terre.
Créateur de dramas depuis 2,5 milliards d'années, c'est lui qui tire les ficelles de la matière organique, notre drogue à tous.
Alors que je vous ai précédemment survendu l'importance du carbone dans le monde vivant, l'oxygène n'est vraiment pas à négliger !
Sans lui (20% de l'air), pas de respiration ; pas de respiration, pas d'humains ; pas d'humains, pas d'égyptiens ; pas d'égyptiens, pas de palais...
Initialement appelé «air pur», son découvreur Priestley étudia son effet sur lui-même (et des souris) et conclut sur sa capacité à favoriser la respiration.
Mais c'est Lavoisier qui théorisa le fait qu'il entretient les flammes : il fait brûler en participant à la combustion.
Plus discret que le carbone mais pas moins essentiel pour la vie, l'azote est en fait bourré de contradictions.
Un formidable stimulant pour les uns, une arme de destruction pour les autres ; il est à la fois partout et invisible, inoffensif et dangereux 🤯
L'apparent manque de cohérence entre son nom (azote) et son symbole (N) traduit déjà une histoire tumultueuse.
Le symbole vient du latin «nitrogenium», signifiant «qui génère du salpêtre», un sel d'azote connu depuis l'Antiquité.
Le terme nitrogène fut la première appellation.
Jusqu'à ce que Lavoisier (encore lui) foute le bordel dans la nomenclature et décide de le nommer «azote» : terme composé de a- (privatif) et du radical grec ζωτ- («vivant»), le tout signifiant «privé de vie».
Car contrairement à l'oxygène qui permet la respiration, l'azote tue.