Dans ce communiqué de presse demandant une nouvelle fois d'interdire la chasse le dimanche, je note l'argument : "plus d'un quart des victimes d'accidents étaient non-chasseurs en 2021-2022". Ce pourcentage aurait pris 14 points en 20 ans. Est-ce un argument recevable ? #chasse
https://twitter.com/cfourniereelv/status/1638200958894080002
Tout d'abord, mon propre jeu de données remonte, pour la répartition des accidents de chasse entre chasseurs et non-chasseurs, jusqu'à la saison 2009-2010. En l'examinant de plus près, voilà mes données (ONCFS / OFB) sur les 13 dernières saisons de chasse. 
Si l'on examine plus en détails ces résultats, il est possible de comparer séparément les tendances des accidents de chasse sur chasseurs (en baisse, R² = 0,575 et sur non-chasseurs (stable, R² = 0).
Si l'on compare les pourcentages entre accidents de chasse sur chasseurs et sur non-chasseurs, nous obtenons confirmation des propos tenus dans ce communiqué de presse, la part d'accidentés non-chasseurs est de 26,32 % en 2021-2022.
Pour autant, le pourcentage d'accidents non-chasseurs "gonfle" parce que :
➡️ Le nombre total d'accidents diminue régulièrement depuis 2009-2010 sur ce jeu de données.
➡️ La part d'accidents sur chasseurs est en baisse.
➡️ La part d'accidents sur non-chasseurs stagne.
➡️ Le nombre total d'accidents diminue régulièrement depuis 2009-2010 sur ce jeu de données.
➡️ La part d'accidents sur chasseurs est en baisse.
➡️ La part d'accidents sur non-chasseurs stagne.
L'affirmation "les accidents liés à la chasse impliquant les non-chasseurs sont en hausse" se base sur une comparaison des pourcentages d'accidents entre chasseurs et non-chasseurs. Au vu des données en ma possession, cette affirmation s'appuie sur un raisonnement imprudent.
En effet, si le pourcentage de parts d'accidents non-chasseurs est en hausse (R² = 0,35), ce n'est pas en raison d'une évolution constatée à la hausse du décompte des accidents non-chasseurs sur ces treize dernières saisons de chasse (effectifs accidents non-chasseurs "stables").
Mais parce que le décompte des accidents sur chasseurs est en baisse 📉. Autrement dit, le pourcentage des parts d'accidents impliquant des non-chasseurs augmente artificiellement, et non parce qu'il y a plus d'usagers non-chasseurs victimes d'accidents cynégétiques.
La peur d'évite pas le danger. Or en matière d'accidents de chasse, le risque pour un non-chasseur d'être accidenté n'a pas véritablement augmenté. Cependant il serait bon de s'interroger sur la stagnation du nombre d'accidents de non-chasseurs. Peut-on (et on doit) mieux faire ?
La formule de risque cynégétique se rédige comme à l'accoutumée en matière de risque :
Risque = Aléa x Vulnérabilité
C'est un thème que j'avais déjà traité dans un 🧶 en octobre dernier et auquel je vous renvoie pour plus de détails :
Risque = Aléa x Vulnérabilité
C'est un thème que j'avais déjà traité dans un 🧶 en octobre dernier et auquel je vous renvoie pour plus de détails :
https://twitter.com/CaluGuillaume/status/1584943060701433866
A nouveau, je ne peux que recommander de prendre un recul critique face à de telles propositions de loi. Si interdire la chasse le dimanche semble une mesure de bon sens, l'argumentaire de ce communiqué s'appuie avant tout sur un sentiment d'hoplophobie.
La chasse en France nécessite certainement d'être dépoussiérée et le rapport sénatorial Chaize-Carrère constitue un important élément de réflexion. Je vous invite donc humblement à plutôt baser votre opinion sur des faits plutôt que sur des peurs.
senat.fr/rap/r21-882/r2…
senat.fr/rap/r21-882/r2…
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