C’est un sujet paradoxal que nous avions déjà abordé, en 2021. Le changement climatique peut-il être bénéfique à l’agriculture ? La nouvelle synthèse du GIEC, 6e du nom, ruine les espoirs de ceux qui pouvaient y croire. Mais on le savait. #thread. 1/n
Mais d’abord, que dit le GIEC dans son nouveau résumé à l’intention des décideurs ? Qu’il ne fait aucun doute (mettez-vous bien ça dans la tête si ce n’est déjà fait) que réchauffement et changement climatique sont bien pour leur plus grande partie d’origine anthropique. 2/n
À cause de nos émissions de gaz à effet de serre (GES, vapeur d’eau, dioxyde de carbone, méthane et autres, en particulier… Vous pouvez réviser ici). 3/n climat.be/changements-cl…
Les changements survenus sont palpables dans toutes les régions du monde avec des impacts tant sur les milieux naturels que sur les populations humaines. Avec pour principales victimes les populations qui ont jusqu’ici le moins contribué aux émissions de GES. 4/n
Les chercheurs du GIEC notent aussi qu’en l’état actuel des choses, l’augmentation de 1,5 °C sera atteinte dans un avenir proche (2030). Et que chaque dixième de degré supplémentaire multipliera et amplifiera les conséquences désastreuses… 5/n
Bref, ils rangent un peu au placard, enfin corrigent les projections de leur dernière synthèse (AR5), au regard de ce qui s’est passé entretemps… 6/n
Mais montrent aussi qu’une réduction drastique et rapide des émissions de gaz à effet de serre produirait un ralentissement du changement climatique visible en deux décennies, donc largement à l’échelle d’une génération humaine 7/n
Très parlant est d'ailleurs ce graphique qui montre, à l’échelle des générations passées et futures, les niveaux d’exposition au changement de température. 8/n
C’est le 1er pas. Les experts expliquent également que les adaptations au changement climatique ont progressé dans l’ensemble, mais pas de manière homogène, que certaines régions sont déjà dans le mur et que l’argent manque en particulier dans les pays en développement. 9/n
Le GIEC confirme ensuite que certains changements sont inéluctables, mais que l’on peut encore minimiser leur ampleur. C’est valable pour l’élévation du niveau des océans. Mais de rajouter qu’il ne suffit pas de cesser d’émettre, il faut aussi piéger le carbone. 10/n
Or la fenêtre de tir est courte. Très courte. Aussi courte que ce résumé est lapidaire. Vous pouvez consulter le document complet ici (et le garder quelque part, sur votre table de nuit, ça pourra toujours servir). 11/n report.ipcc.ch/ar6syr/pdf/IPC…
Et ce qui est intéressant (en plus de tout le reste), c’est, en page 16, de voir l’impact qu’auront les différents scénarios sur les productions agricoles. Le GIEC propose ainsi deux simulations sur la production de maïs et la pêche… 12/n
On y constate clairement que les augmentations de rendement induites par le changement climatique dans certaines zones pour le maïs, sont loin de compenser ce qui sera perdu ailleurs. 13/n
Parce que oui, c’est un argument parfois avancé que le changement climatique puisse « profiter » à l’agriculture… Mais ce n’est pas si vrai… 14/n
Nous nous étions donc déjà penchés sur la question il y a près de deux ans. Peut-on donc attendre du mieux du pire ? En clair, le changement climatique, aurait-il des effets bénéfiques sur l’agriculture ? Alors oui, cela peut-être favorable. Mais, il y a un ÉNORME mais. 15/n
L’argument pour, c’est : + de chaleur + de CO2 = + de photosynthèse = plus de rendement. Mais… 16/n dtnpf.com/agriculture/we…
C’est simple, cela fonctionne mieux sur le blé que sur le maïs à condition de ne pas taper les limites biologiques de plantes (ou alors en ayant modifié ces caractéristiques ? Je demande.) 17/n
Le deuxième argument, c’est le décalage géographique des conditions favorables du sud vers le nord, ou du nord vers le sud, selon l’hémisphère. Avec la fin d’épisodes de gel et plus de chaleur dans certaines zones… 18/n
À tel point qu’au Danemark, on imagina planter du soja ou du maïs pour les cochons, fer de lance des exportations agricoles du pays. 20/n videnskab.dk/kultur-samfund…
Et les plus gourmands des rêveurs n’ont pas oublié de jeter un œil sur les vastes espaces, aujourd’hui non cultivables, du nord canadien ou de la Sibérie… Avec des millions d’hectares à « valoriser » 21/n nytimes.com/interactive/20…
Cela dit, l’idée circule depuis un moment. Aux États-Unis, on se demandait s’il était possible de tirer parti du réchauffement climatique en 2005. Déjà. 22/n jstor.org/stable/4132686
Quand d’autres estiment que l’on pourrait mettre en culture 50 à 80 % de la surface de la Sibérie… 24/n researchgate.net/publication/30…
Sauf donc qu'il y a un « mais ». Mettre en culture ces terres du grand nord canadien ou de la Sibérie reviendrait à relâcher dans l’atmosphère des millions de tonnes de gaz à effet de serre actuellement emprisonnés dans les sols gelés… 25/n
Qui viendraient s'ajouter à ceux qu'on a déjà en trop. 26/n
La réalité de ce mouvement, appelé « climate driven agriculture frontier » a donc de sérieuses limites à opposer aux rêves les plus fous. Une étude a toutefois tenté de calculer l’impact qu’aurait un tel glissement. 27/n
Les chercheurs concluent que, si opportunités il y a dans ces zones, les risques d’atteintes à l’environnement et aux populations, sont aussi très importants… C’est là qu’il faut ressortir la balance bénéfices/risque. Ou pas d'ailleurs. 28/n journals.plos.org/plosone/articl…
D’autant que les gains sur le papier pourraient aussi être de paille dans les champs. L’instabilité météo et le renforcement des calamités pouvant réduire à néant les bénéfices attendus sous ces latitudes. 29/n sciencedaily.com/releases/2019/…
Sans parler de la concentration en CO2 dans l’atmosphère, qui, augmentant, pourrait bloquer la physiologie des plantes. 30/n citepa.org/fr/2020_05_a04/
Pas sûr non plus que les nouveaux espaces mis en culture parviennent à compenser les pertes des zones où l’agriculture devient impossible… 31/n theguardian.com/environment/20…
Et ce, d’autant que les facteurs de repli ne sont plus seulement à mettre sur le compte de l’impossibilité climatique de cultiver ou produire 32/n forbes.com/sites/dianafur…
Alors même qu’un quart des récoltes mondiales sont aujourd’hui mises en danger 33/n phys.org/news/2021-06-q…
Bref on a pu y croire, mais il est probablement temps de changer de plan et de se pencher sur des adaptations plus… réalistes. 34/34 #fin
Qu’y a-t-il de commun entre le Yang-Tsé Kiang et l’Adour ? Ce sont des fleuves ? Oui. Mais ce n’est pas ça. Regardez plutôt sur les berges quels drôles d’arbres y poussent… On parle groseille de Chine et souris végétale… C’est le #thread du mercredi. vous venez ? 1/n
À l’origine donc, le #kiwi, puisque c’est de cela dont on parle, s’appelle alors Yang Tao (pêche du yang tsé) en chinois, pousse à l’état sauvage et est consommé via la cueillette. Cet arbre, cette liane plutôt, intrigue d’ailleurs les visiteurs étrangers… 2/n
Tapez « histoire kiwi » dans votre fureteur préféré et vous tomberez rapidement sur le nom d’un jésuite, Pierre Le Chéron d’Incarville… 3/n
Le salon de l’agriculture n’est pas né par hasard. Il est l’héritier des foires agricoles et incarne aujourd'hui le rendez-vous de la nation avec son agriculture. Comme les comices en leur temps qui sont loin de l’image d'Épinal qui les colle… C’est le #Thread, venez ! 1/n
alors, nous connaissons tous les images de ces visites du salon de l’agriculture, hautement médiatisées, ces bousculades, interpellations parfois fracassantes, bref, un spectacle qui se suffit à lui-même… 2/n
Pour autant, derrière l’affichage, se nouent d’autres destins, des enjeux parfois majeurs étudiés à la lueur de la couverture médiatique du salon par le politologue Ivan Chupin et le sociologue Pierre Mayance dans un papier publié dans la revue Savoir/Agir en 2018. 3/n
Décidément, les industries de demain traversent des remous. On connaissait ceux de la viande végétale, de la viande de synthèse, voici que surgissent ceux de l’industrie du cannabis… Vous venez ? On se roule le #thread du mercredi ! 1/n
Et traversons l’Atlantique pour commencer. Si 37 états des États-Unis ont légalisé les usages médicaux du cannabis, la douche fut bien froide pour les promoteurs de la légalisation des autres usages, en particulier les possibilités d’intégration dans les aliments… 2/n
Les signes étaient pourtant positifs ces derniers mois,. Joe Biden avait gracié les infractions fédérales liées à la marijuana et demandé que le statut de ce produit soit revu, toujours au niveau fédéral. Mais ça, c’était avant le 26 janvier dernier… 3/n newsweed.fr/fda-americaine…
La semaine passée, le @FIRA_team , salon international de la robotique agricole de Toulouse a franchi un nouveau pas en proposant, à Toulouse, des démonstrations d’engins au champ. L’occasion de se rendre compte que demain, c’est déjà aujourd’hui. #Thread Vous venez ? 1/n
Les archives ont cela de bon qu’elles permettent de regarder en arrière. S’il n’est plus en ligne, le thread que nous avions consacré à la question des robots en agriculture, c’était en juin 2020 (déjà !), avait suscité de la curiosité. 2/n
Si vous vous en souvenez, nous montrions comment les drones pouvaient déjà intervenir dans les cultures pour acquérir des données, par exemple sur les fourrages… 3/n swissinfo.ch/fre/sci-tech/a…
2023 sera une année pas tout à fait comme les autres pour l’agriculture américaine. Pour une fois, ce ne sont pas les extrêmes météos qui seront responsables, mais les choix politiques qui seront faits à l’occasion du l’élaboration du nouveau Farm Bill. #Thread Vous venez ? 1/n
Alors le Farm Bill, c’est un peu l’équivalent américain de notre Politique agricole commune. Un plan de soutien massif à l’agriculture du pays qui a souvent été l’objet de conflits avec l’Europe… Les un accusant les autre de n'avoir pas de droit de faire ce qu'eux même font. 2/n
Mais pour bien comprendre de quoi il retourne, il nous faut faire un bond d’un siècle en arrière ou presque. Nous sommes dans les années vingt et l’agriculture du pays produit. Trop. Les prix s’effondrent après les vaches grasses de la Première Guerre mondiale… 3/n
À la fin de l’année 2023, les vins devront afficher, comme les autres produits alimentaires, leur composition nutritionnelle… Pas facile à mettre en œuvre compte-tenu de l’évolution des produits dans le temps… et des résistances ! C’est le #thread du mercredi. Vous venez ? 1/n
Et d’où ça vient ? De loin, pardi. Il y a une quarantaine d’années que l’on parle de l’étiquetage nutritionnel des alcools et des vins, bref, pour toutes les boissons titrant plus de 1,2 degré d’alcool, lesquelles ont bénéficié jusqu’ici de dérogations… 2/n
Une révision du dispositif était prévue en 2014 mais elle a été repoussée et c’est finalement en 2017 que le dossier a connu une avancée décisive, avec la publication d’un rapport européen donnant des pistes concrètes. 3/n ec.europa.eu/commission/pre…