Vous retrouverez des marque-pages vers des conseils méthodologiques. (1) Traitement des sujets en génitif. (2) Trouver l’Anneau de Sauron. (3) Se détacher du monde pour se concentrer sur la notion de vide. (4) Donner une dimension pratique à son III pour dépasser la pure théorie.
(1) - Un génitif (le X de Y, la X des Y) peut être subjectif ou objectif. Faire la distinction entre les deux, c’est faire la distinction entre 2 sens potentiels que peut prendre le sujet selon que l’on « mette au centre » X ou Y.
*Si je « mets au centre » « le vide » alors
l’expression « le vide du monde » peut être traduite par « le type de vide qui est lié au concept de monde, tout comme il y’a un type de vide lié aux ballons de football, un type de vide lié aux nappes phréatiques, etc ». Comme la partie génitive (« du monde ») est secondaire
(c’est « le vide » qui est au centre ici) alors le sujet prend un sens de génitif objectif (un objet est secondaire).
*Si je « mets au centre » « du monde », alors le sujet veut dire « le vide contenu dans le monde, tout comme il y’a du plein et tant d’autres composantes dans le
monde ». La partie génitive est ici centrale (c’est le monde qui est la totalité et le vide n’est qu’une de ses composantes, alors que c’était l’inverse précédemment), le sujet prend donc un sens de génitif subjectif (un sujet, littéralement une chose subjective, c’est ce qui est
central par rapport à l’objet).
- Le premier sens engage davantage une réflexion sur la nature du vide (est-ce un vide qui entoure le monde ? est-ce un vide plus inquiétant que d’autres vides ? ce vide est-il tangible ou métaphorique ?) tandis que la seconde relève de questions
plus quantitatives (y’a-t-il plus de vide ou plus de « plein » ? quelles sont les perspectives d’évolution de ces deux principes antagonistes (si antagonistes ils sont vraiment…) ? (2) - A la lecture d’un sujet, de telles questions doivent jaillir comme pétrole en Alberta ou
mensonge en macronie. Ces questions soulèvent des problèmes différents. Votre objectif est alors de trouver une tension pour les gouverner tous. Un Problème Unique pour les amener tous et dans votre copie les lier. Cet Unique, c’est précisément le problème qui constituera votre
problématique.
- Ici, on pourrait identifier comme trame sous-jacente à toutes nos questions la question de la menace. Quelle que soit le prosopon qu’il revêt, le vide semble être menaçant. Menaçant pour l’intégrité du monde, menaçant pour ceux qui peuplent le monde et voient
leur « monde », leur « réalité sensible », se vider de sa substance sous leurs yeux.
- D’où l’on pourrait adopter pour problématique : le monde peut-il prendre le dessus sur le vide qui l’entoure et sur le vide qui le menace de l’intérieur, ou n’est-il condamné qu’à lutter en
vain pour conserver son intégrité ?
[cf. tweet « Méthodologie 4 » pour comprendre ce qui fait une bonne problématique]
(3) Observez bien le titre des grandes parties. Le mot « monde » revient à chaque fois mais, ce qui saute aux yeux, c’est qu’il est subordonné à la notion de vide (elle-même fluide et non figée).
Si le « deuxième terme » du sujet change de sens durant votre copie, si à chaque partie vous choisissez sciemment et clairement de ne traiter qu’un ou plusieurs sens PRÉCIS du « deuxième terme », vous êtes sur la bonne voie.
I/Tout monde tire son unité d’une lutte acharnée contre le vide-extérieur qui l’entoure et l’enserre.
Idée centrale pour le thème de monde. Idée que le monde se forge contre la perspective du vide alentour (qui donne son sens au monde comme l’absence donne le sien à la présence.
Songez au Paris confiné. A ces rues désertes abandonnées aux rats, aux clochards et aux invités quotidiens du palais Vivienne. En contemplant le vide de ces rues, on contemple aussi, en négatif, les rues de Paris grouillantes de monde comme elles l’étaient peu de temps avant.
Arielle Dombasle saisit cette dualité avec force, elle qui est visiblement aussi à l’aise à Paris que son homme à Tobrouk ou à Otchakiv :
Après l’épreuve que constituent le visionnage de cette vidéo et le souvenir des heures sombres de notre passé, nous pouvons prendre de la hauteur et penser à l’amour qui unit deux êtres. Cet amour, plénitude par excellence, ne prend son sens qu’en regard de l’absence de l’un des
deux êtres. Ce n’est qu’en pensant au vide que son amante laisserait s’il venait à la perdre qu’Aznavour en déduit qu’il l’aime. Si vous ne me croyez pas, écoutez-le directement :
II/Toutefois, c’est le vide-néant intérieur au monde qui est un vrai danger pour lui car ce vide menace son intégrité en le rongeant de l’intérieur.
Idée également centrale (et déclinable sous diverses formes) du monde désenchanté qui se vide progressivement de sa raison d’être.
C’est le monde vide de Dieu, vide même de l’enchantement, du rêve, de l’aspiration au sublime. C’est l’Opéra qui se fait lupanar, l’Avenue transformée en dépotoir, le Monument aux Morts dégueulassé de gerbe, vidé de la vénérable mémoire des aïeux.
C’est aussi Jack Sparrow, le Pirate des Caraïbes, qui se retrouve face à la carcasse du Kraken. Ce même Kraken l’avait « tué » à la fin de l’épisode précédent et pourtant Jack, revenu d’entre les morts, regrette le trépas de son assassin.
C’est que la mort du Kraken annonce aussi la disparition des phénomènes magiques dans le monde des pirates et, à cela, Jack ne peut se résoudre. « Les contours du monde ne changent pas, il est juste un peu plus vide ». Et l’excellent Barbossa d’acquiescer :
(4) Transition : à ce niveau, nous en sommes à un pur constat théorique. Le vide le plus inquiétant et le plus menaçant pour le monde n’est pas le vide extérieur qui certes effraie le contemplateur mais permet au monde de se raffermir en tant que totalité unie. Le vide le plus
menaçant est le vide intérieur au monde, le vide qui néantise, le vide qui évide progressivement le monde de sa substantifique moelle. On pourrait s’arrêter à ce constat. Tout l’intérêt d’une dissertation est de proposer une manière de le « dépasser ».
Pour ce faire, les meilleures copies tenteront de répondre à une question pratique, c’est-à-dire tournée vers l’action : que faire une fois que l’on est arrivés à ce constat ?
III/L’habitant du monde qui voit l’évidement de son monde comme un batelier voit le vide d’une écluse peut sortir de la spirale paralysante qui fait correspondre une peur toujours plus forte à la progression rampante du vide.
Dans une écluse, le vide est appelé à être à nouveau comblé. Certes, l’eau qui revient n’est pas chimiquement la même. L’eau qui s’est vidée s’est nourrie de nouvelles alluvions, de nouvelles molécules d’eau provenant des deux biefs.
Mais, ce qui compte véritablement est que l’écluse se remplisse à nouveau et surtout qu’elle ait permis le passage du bateau, la transmission du témoin. Alors oui, le monde est peut-être plus vide sans ses anciens courants. Mais ces courants sont partis et ne reviendront pas.
Les bateaux, eux, doivent continuer de voguer. Il faut poursuivre le remplissage du monde, même si c'est par petits bouts, même si nos actions nous semblent infimes. Car le vide, lui, ne s'arrêtera jamais de le ronger. jfcossutta.lycee-berthelot.fr/spip.php?auteu…
Ils vous diront, dans leurs pudeurs de gazelles coubertinistes, que l’important est de participer.
Ils vous diront que l’on va à un concours comme au marché et que si les bulots manquent à l’étal, mamie reprendra des moules.
Ils vous parleront de chiffres, de lettres, d’auteurs, de pays, de graphiques, de camemberts, de concours blancs et de drapeaux –blancs.
Ils vous diront que tout se vaut, qu’il y’a une part de destin (large selon eux, mince en réalité) que vous ne contrôlez pas dans un concours.
Pendant ce temps, d’autres ils diront à d’autres vous ce que vos ils vous ont dit. Leurs ils ajouteront que vos ils sont sots. La plupart de ces autres ils s’arrêteront là. Les autres vous sauront ainsi ce qu’un concours n’est pas.
Avantage certain, mais avantage tronqué.
#prepa#prepaecg#concours
"Le conseil le plus important à avoir en tête avant une épreuve de dissertation, toutes matières confondues"
Demandez-vous brièvement comment vous auriez traité ces 3 sujets ou ce qui vous interpelle en eux avant de lire la suite puis refaites
l’exercice après avoir tout lu.
Que perd-on quand on perd la mémoire ? (CG ESSEC 2019)
Les héros sont-ils morts ? (Sujet 2 CG Ecricome 2012)
L’essor économique et la montée en puissance de la Chine : chances ou menaces pour le reste du monde ? (HGGMC ESSEC 2012)
En apparence, ils n’ont strictement rien en commun.
Mais tuons les apparences et voyons en quoi ces 3 sujets, par le traitement initial qui doit leur être réservé, sont en réalité très proches.
En effet, face à tout sujet dissertatif, il faut repenser à ces 3 faits :
#prepaECG#concours#hggmc
De la segmentation en 22 thèmes du programme d’HGGMC
Cf. « Le principe de la dissertation » 2/3 : cette liste, apprise puis reproduite sur votre brouillon en début d’épreuve vous permet de vous assurer que vous n’oubliez aucun « aspect » du sujet
proposé en HGGMC. Pour chaque thème, le travail consiste à l’appliquer au sujet et à se demander comment les deux sont liés. Si le sujet est global et non ciblé sur une région, il est intéressant (mais plus complexe), pour chaque thème, de le relier au sujet et en même temps,
successivement,aux 5 zones géographiques ventilées par le programme (Europe, Afrique, MENA, Asie, Amériques du nord et du sud). Si vous faites ce travail en début de chaque épreuve, vous minimisez vos chances d’oublier une case que le correcteur veut absolument vous voir cocher.
Le saviez-vous ? Un correcteur d’HGGMC au concours passe en moyenne 5 minutes par copie. Il n’évalue pas vraiment votre niveau, plutôt votre propension à respecter les clauses du Contrat.
Ce Contrat en 3 clauses, vous devez vous le ressasser en début de toute épreuve d’HGGMC durant le petit interstice de latence qui précède le saut dans le vide aka le retournement des sujets.
Clause 1 : formellement, votre copie doit être une retranscription limpide de votre plan.
En un coup d’œil, le correcteur doit savoir où il est, d’où la nécessité d’avoir un code de saut de lignes assez généreux (4 lignes entre parties, 1 ou 2 lignes entre sous-parties). Ce n’est pas un détail : parfois un détail accroche l’œil du correcteur et peut le faire revenir
#prepaecg#concours
« Le principe de la dissertation » 1/3 (toutes matières rédactionnelles confondues)
Avant toute chose, mettez un casque puissant et lisez avec attention ce délicieux mashup dissertatif :
Tous les timecodes de ce thread y renvoient.
Dans quelques temps, les concours auront lieu et les épreuves à dissertation (CG,HGGMC,ESH) peuvent à elles seules vous permettre d’avoir ou de rater des admissibilités. Ce thread en 3 parties a pour objectif de rappeler (faire découvrir ?) des fondamentaux de la dissertation.
Gardez toutefois en tête qu’il n'existe et n’existera jamais de « méthode miracle » (contrairement à ce que l’on pourrait vous faire croire moyennant rétribution) et que, si votre méthode a fait ses preuves, il ne faut pas la changer.
- Les virtuoses, qu’ils soient sportifs, comédiens, ou concertistes, ont tous pour particularité de dominer la pression aux moments cruciaux. On croit souvent, à tort, que ce n’est que par leur génie qu’ils restent calmes dans la tempête.
En réalité, ils sont tellement entrainés, tellement aiguisés, tellement aguerris que le jour J n’est pour eux qu’un jour lambda.
- Vous vous apprêtez à passer une épreuve qui ankylose une bonne partie des candidats, que faire pour l’aborder en virtuose ?
- Quel dosage entre
réflexion et connaissances dans l’exposé ? Il n’y a pas de règles. Simplement, n’oubliez jamais que dans CSH il y’a culture, et qu’exposer sa culture passe par des citations. Alors d’accord, vous êtes peut-être un futur Kant, mais quand il faudra passer, ne vous cantonnez pas à