Thread by @CerveauxNon

🧵 Mayotte : la police coloniale tire à balles réelles

L’opération #Wuambushu (ou « reconquête » en mahorais, clin d’œil évident à l’extrême droite) a débuté, et comme prévu elle s’annonce désastreuse.

1 800 gendarmes et policiers ont été mobilisés à Mayotte pour chasser les exilés et en expulser le plus grand nombre.

Dès les premiers jours, le bilan de la répression fait froid dans le dos à l'encontre des habitants des bidonvilles, dont l’écrasante majorité sont de nationalité comorienne.

On recense des tirs à balles réelles sur des mineurs par la compagnie des CRS 8, déployés pour l’occasion. Aux abords de la ville de Tsounsdzou, la police justifie ses tirs « vers le sol et pour faire fuir ».

On dénombre aussi, plus de 600 grenades lacrymogènes comprenant des grenades explosives, plus de 80 grenades de désencerclement ainsi qu’une soixantaine de tirs de LBDs. Cette opération est non seulement destinée à consolider l’idée d’une France forte qui maintient l’ordre sur

un territoire stratégique dans l’axe indo-pacifique, mais aussi à renforcer l’aliénation coloniale visant à séparer les Mahorais des autres Comoriens, malgré une histoire commune et une indépendance très tardive (1975).

Le sentiment anti-comorien s’est accentué au fil des années sur fond de propagande républicaine et d’appauvrissement des Comores, pays mis à mal par des décennies d’ingérence de la Françafrique.

Cette identité fictive (historiquement l’archipel des Comores comportant quatre îles, une culture similaire de populations habituées à voyager et se mêler entre la Grande Comore (Ngazidja), Anjouan(Ngazidja), Mohéli (Mwali) et Mayotte (Mahoré).

Le vice-président du conseil départemental de Mayotte est allé jusqu’à appeler au meurtre de mineurs, les qualifiant de terroristes, et à les tuer en direct sur le JT régional de France TV. L'état déplorable des infrastructures publiques mahoraises et la

situation sociale à Mayotte sont le produit direct de la colonisation française, à la fois concernant la situation économique et sociale des Comores, mais aussi dans toutes les colonies d’outre-mer (excepté Saint-Pierre-Et-Miquelon, ne demandez pas pourquoi).

77% de la population mahoraise vit sous le seuil de pauvreté.

Seuls bâtons dans les roues à l'encontre du ministre de l’intérieur : le tribunal judiciaire de Mamoudzou a fait annuler l’expulsion du bidonville Talus 2 et les Comores ont décidé de refuser d’accueillir leurs ressortissants expulsés.

L’issue de cette opération qui pourrait durer plusieurs mois n’est pour le moment pas compromise pour autant et tout laisse envisager un véritable désastre.