1/18 Pour contribuer au débat sur le contournement Est de #Rouen#A133A134 qui a suscité un vif débat après la manifestation du 6 mai dernier en #forêt de Bord, un regard #géohistorique permet de voir que cette forêt n’est pas comme les autres…
2/18 Cette #forêt occupe une surface qui n’a pas changée d’affectation depuis sa représentation sur la #carte d’état-major (1818-1860). Les forêts représentées sur ces documents sont regroupées sous le terme de forêts « anciennes ». (Données de @IGNFrance)
3/18 Dès lors que le territoire occupé actuellement par ces forêts coïncide avec la surface occupée au XIXe siècle, ces forêts sont considérées comme #anciennes. On les distingue des forêts « récentes », apparues après le XIXe siècle. inventaire-forestier.ign.fr/spip.php?rubri…
4/18 Ainsi, quand on parle de forêts anciennes, on ne parle pas de l’âge des arbres, mais de la continuité forestière dans le temps, sans défrichements ou autre altération. Grace aux cartes anciennes, on peut donc retrouver les contours anciens d’une forêt.
5/18 Or, les forêts anciennes ont une vertu particulière que n’ont pas les forêts récentes. Elles stockent plus de carbone et abrite une faune et une flore inféodés aux milieux forestiers anciens. Le sujet est largement connu et étudié.
6/18 Pour la #forêt de #Bord, on peut d’ailleurs reculer cette ancienneté au XVIIe siècle, puisque plusieurs cartes permettent d’en connaitre les contours entre 1660 et 1690. La forêt de Bord présente donc une ancienneté d’au moins 350 ans.
7/18 Le degré de patrimonialité, de biodiversité de la forêt de Bord est donc bien plus importante qu’une forêt composée des mêmes essences, mais apparue au XIXe ou XXe siècle. Concernant l’emprise du projet …
8/18 Les lisières forestières semblent servir d’appui à l’ensemble du projet autoroutier. C’est à la fois pratique (personne n’habite en zone forestière) et permet au promoteur d’affirmer qu’il n’empiète pas trop dessus.
9/18 Manque de chance, les lisières font partie de ce que l’on appelle un écotone, c’est-à-dire une zone de transition, de contact. Globalement, ce sont des zones riches en biodiversité en raison de cette promiscuité entre deux milieux.
10/18 La future autoroute va donc impacter les écosystèmes les plus matures (ancienneté) et les plus riches (lisières). L’impact est énorme, irréversible et non compensable.
11/18 Entendre comme dans ce reportage (3:11) que pour un arbre abattu, quatre autre seront remplacés relève du Greewashing de base. Il est impossible de compenser un écosystème vieux de 350 ans. Impossible.
12/18 Il faut d’ailleurs souvent se méfier des chiffres dès qu’il s’agit de plantation/compensation. Ce n’est pas le nombre d’arbres plantés qui compte, c’est l’ancienneté de l’écosystème qui favorise sa résilience, sa capacité à capter du carbone etc.
13/18 Bref, ce qui est vrai pour la forêt de Bord l’est aussi pour le massif de Longboel, dont on retrouve la présence sur différentes cartes du XVIIe siècle. Celle-ci est moins touchée par le projet, mais la problématique est la même.
14/18 Ainsi, sur l’ensemble des forêts impactées par le projet (±146 ha) on retrouve 47% de forêts de + de 350 ans, 42 % de forêts de + de 180 ans et 11% de forêts récentes. C’est une grave atteinte à l’environnement, mais pas que…
15/18 La forêt de Bord, comme le reste des massifs forestiers de la vallée de la Seine regorgent de vestiges archéologiques. Certains sont littéralement sur le parcours de l’autoroute et ils ne sont pourtant pas cachés ! (Spiesser J. et al., 2017) culture.gouv.fr/fr/Regions/DRA…
16/18 D’autres, sont plus discrets, il s’agit dans la majorité des cas d’anciens parcellaires agricoles protohistoriques ou antiques (⬇️ici #forêt de #Bord). La forêt s’est développée sur ces structures après leur abandon par l’Homme. Ici probablement après l’Antiquité.
17/18 Ce post n’est pas militant, il est confirmé par une littérature ô combien abondante sur le sujet, tant sur les #forêts#anciennes que sur le volet #archéologique, mais on pourrait rentrer davantage dans les détails.
18/18 Bref, le futur contournement de #Rouen contribue à l’érosion du #patrimoine naturel et culturel et à la réduction des surfaces forestières anciennes. Les arguments les plus sérieux sont indéniablement du côté des opposants de l’#A133A134
3/7 J’y ai découvert 300 #loups abattus dans le département entre 1764 et 1916. Grace aux primes mentionnant la localisation des prélèvements, j’ai tenté de restituer le #territoire fréquenté par le #loup dans ce pays de plaines et de plateaux…
1/6 Vous êtes un peu plus nombreux à me suivre depuis quelques jours, l’occasion pour moi de me présenter pour ceux qui se seraient arrêtés à mes derniers tweets ! 🧵⬇️
2⃣Je suis doctorant en géographie à l’université de Rouen et travaille entre autre sur l’#archéologie des #paysages appliqué aux #forêts, l’interaction des sociétés humaines dans les espaces forestiers sur la très longue durée. J'explique ça un peu ici⬇️
3⃣Concrètement j’essaye de comprendre sur la base d’#archives manuscrites et sédimentaires, comment les #sociétés anciennes ont influencé le #paysage actuel. Un petit exemple ici avec des #charbonnières
En 1781, le comte de Provence, apanagiste du comté d'#Alençon fait élaborer un projet d'aménagement des #forêts dont il a l'usufruit. Ses arpenteurs réalisent des plans qui localisent des zones identifiées comme "molières"🧐 #archives#geohistoire
2/8 Intrigué par ce terme, que je suspecte être une zone humide, j'entreprend le #géoréférencement d'un extrait du recueil de plans afin de reprojeter deux de ces fameuses "molières" sur la carte actuelle. Et bingo ! Sur le terrain, je découvre des #tourbières !
3/8 C'est donc parti pour le géoréf. de l'ensemble du recueil de plans. Au total, je découvre 55 #tourbières pour une superficie de 145 hectares ! Pourtant, le document d'aménagement de l'@ONF_Officiel de 2003 ne mentionne l'existence que de 24 ha de "tourbières et étangs"😅
1/4 Lorsque l'on observe une #forêt et ses vieux #arbres, on se dit qu'elle a toujours été là et qu'elle précède toute présence humaine. C'est pourtant loin d'être le cas. La forêt est un milieu #dynamique, compétitif qui profite de l'absence de l'#Homme pour reprendre ses droits
2/4 Naturelles ou artificielles, ces forêts conservent le souvenirs d'écosystèmes non forestiers, destinés à l'élevage ou l'#agriculture. Ces #vestiges racontent également la disparition progressive des paysans et la fermeture des #paysages par la #forêt.
3/4 En France, on rencontre énormément de ces vestiges en forêt. S'ils sont visibles dans ces illustrations, ces structures sont souvent plus discrètes comme en #forêt de #Haye où l'écosystème forestier s'est installé sur un terroir agricole antique journals.openedition.org/rge/1931
1/5 Je me suis demandé si les #archives de @GallicaBnF pouvaient nous renseigner sur le phénomène des #cétacés dans la #Seine observés dernièrement. Et contre toute attente...
2/ On a déjà péché une baleine sous le Pont-Neuf en 1864 ! Mais ce n'est pas celle que vous croyez... !
Le Petit-Journal du 8/8/1864
3/ Blague à part, ce phénomène n'aurait sans doute pas eu le même écho à l'époque, surtout à l'occasion d'une exposition Universelle. Une baleine dans la #Seine, c'est d'un chic !
L'Univers du 17/02/1897 sur @GallicaBnF
1/6 #Archéologie des #paysages, où comment retrouver les étendues forestières disparues.
Vous voyez cette constellation de points noirs dans les cultures ?
2/ Il s'agit probablement de résidus de charbons issus de la fabrication de charbon sur meule : une plateforme de #charbonnage, communément appelée place à feu.
3/ Pourtant dans l'état actuel, il n'y a pas un #arbre pour en fabriquer !...Vous l'aurez compris, leur observation est rendue possible suite à un défrichement postérieur aux combustions.
Autrement dit : leur observation signale la présence révolue d'une forêt.