Le rapport commence par un tapis de name dropping assez rare pour ce type de document : Henri-Bénédicte de Saussure, Joseph Fourier, Eunice Foote, John Tyndall, Svante Arrheniu, Albert Einstein, Henri Becquerel...
Plusieurs douzaines de noms qui personnifient la science.
Et c'est partit pour *toujours le même* constat.
« un environnement mondial compétitif » (d'après qui ?) avec des indicateurs reconnus comme sans valeur mais qui donne une information qui ne nous convient pas (ou bien convient-elle aux réformateurs ?).
Cette base est cassée.
Après ça cogne contre les dirigeants de l'ESR.
« stratégie nationale / sans réel impact » « Le ministère n’a pas réussi » « administrativement lourde, non cadrée par une vision stratégique », etc.
70 mesures de simplification qui ne mènent qu'à des complexifications ?
Les auteurs n'en semblent pas étonnés, sans doute conscients que c'est la marque de fabrique de « la techno-bureaucratie ».
Dommage qu'ils ne l'écrivent pas noir sur blanc.
Et voilà une "représentation simplifiée" (et déjà on n'y comprends rien).
Étrange façon de présenter les effectifs, qui pourrait laisser penser que le nombre d'EC a significativement augmenté (il a plutôt baissé).
Il faudrait que je fouille pour retrouver ces 16%, mais je paris simplement sur l'augmentation des docs, post-docs et contractuels sur AAP.
Yet another *toujours le même constat* (depuis 40 ans) : la France reste en dessous de l'objectif des 3% de PIB dans l'ESR.
Au bout d'un moment, il faut se rendre à l'évidence : c'est simplement qu'on ne veut pas. C'est l'objectif qu'il faut revoir, pas la manière de l'atteindre.
Augmenter les crédits de base sans augmenter les crédits de base mais seulement les crédits compétitifs(*) n'a pas fonctionné.
* Vraie annonce officielle vraiment objectif de la #LPPR, sans rire - je préfère préciser.
« Les leviers financiers extrêmement puissants adossés
à ces initiatives depuis 2010 ont structuré le paysage de la recherche comme jamais auparavant et ont abouti à la construction de nombreux objets d’envergure mondiale comme les / IHU ».
Personne ne voit le problème.
Encart PEPR.
Impossible à dissocier de tous les autres instruments techno-bureaucratiques de gouvernement à distance de l'ESR.
Mon billet qu'ils seront dans la partie "bilan de ce qui n'a pas marché" pour la prochaine réforme dans 5 ans.
Ces graphiques sont censés expliquer, mais ils ne font que m'embrouiller.
Après l'introduction, on continue avec la partie 1.
TL;DR : les lois sont très biens, mais ne sont pas respectées, et les dirigeants font nimp'.
Bon après, il faudra un jour se demander si une loi que personne ne comprend ni ne respecte peut être très bien. Autre débat (ou pas).
Marrant : les rapporteurs n'assument pas cette idée d'agences de programmes, qu'ils attribuent explicitement au gouvernement (après avoir dit que le gouvernement ne comprenait rien à la recherche, et la pilotait très mal).
L'idée est d'ailleurs de créer une nouvelle instance qui serait chargée de ce pilotage, puisque le Ministère en est incapable : le HCS.
On parle de « mise en cohérence de la politique de diplomatie scientifique qui fait intervenir de nombreux opérateurs. »
Les rôles seraient bien définis : au Ministère la gestion, et au HCS la stratégie.
Ok...
... Sauf que l'autonomie des universités visait justement à délester le Ministère de la gestion pour qu'il puisse enfin s'occuper de stratégie.
Ça fait quand même très Shadoks tout ça.
Alors que revoilà l'image du « chef d'orchestre ».
Ça n'est jamais bon signe quand on utilise cette expression surannée.
Et maintenant c'est le MESR qui est « stratège ». Je suis perdu. C'est trop intelligent pour moi.
Ce n'est que la proposition 2.
J'apprends l'existence d'un COMOP (?) : il « n’est pas formalisé » mais « Cet espace de réflexion et d’interaction est intéressant à plusieurs titres. »
Ajouter le HCS au MESR, SGPI et COMOP pour renouveler la MIRES. Vous la sentez la simplification ?
Il faut « Consolider un budget global de la recherche » car « La nature des évolutions budgétaires programmées manque aussi de clarté ».
Sauf que ce n'est pas un bug, mais une feature : le bonneteau budgétaire comme stratégie gestionnaire, et ce depuis des décennies.
Mettre les administrations en capacité de comprendre la recherche et les défis scientifiques
TL;DR Les dirigeants balancent des milliards sur des milliers de startups pour en avoir 10 qui marchent (revendues aux US dans la foulée), mais ne voient pas l'intérêt de la recherche.
Il faut donc changer les dirigeants.
Non je déconne !
Il faut juste « Assurer l’acculturation des services de l’État aux enjeux et aux spécificités de la recherche et aux grands défis scientifiques. ».
Et recruter plus de docteurs dans l'administration.
Copier-coller #LPPR.
Note perso ici : on pourra « acculturer » toute l'administration qu'on veut, tant que l’État est dirigé par des gens qui ne jurent que par McKinsey, et qui méprisent ouvertement la recherche publique, il n'y a aura strictement aucune amélioration.
Le mal est plus profond.
2 Positionner les organismes nationaux de recherche et
les universités dans la conduite de la recherche et de
l’innovation
C'était le gros morceau : la réforme des ONR.
« Une nouvelle organisation construite sur des agences de programmes »
Leur mandat envisagé (structuration et animation, veille, et pilotage) sont bien sûr déjà assurés par de multiples instances.
C'est pourquoi il en faut une nouvelle.
¯\_(ツ)_/¯
« Mettre en place une prospective nationale dynamique réalisée par les ONR, construite collectivement entre eux et avec les universités et les écoles »
Quiconque a déjà essayé de faire financer un stage entre deux ONR sait que c'est déjà foutu comme idée.
Ici, on est au cœur de la discussion : qui est le mieux à même de savoir ce sur quoi il faut chercher ?
Les chercheurs disent "nous on sait, faites-nous confiance", la mission répond "non vous ne savez pas, car seule une techno-bureaucratie peut le savoir".
20 ans que ça dure.
Ensuite, le rapport explique que le système qu'il présente en modèle (PEPR) est en réalité d'une lourdeur bureaucratique démentielle et complètement inefficace.
C'est pourquoi il doit être étendu.
Et là, vous pensez que je plaisante.
Désolé.
« Le rôle de pilotage et coordination d’un PNR par une agence de programmes doit s’inspirer de l’expérience PEPR »
Donc on propose de confier à des ONR (CNRS par exemple) le rôle d'agence de programmes, mais en « complète séparation » avec ses activités d'ONR, pour éviter que les programmes favorisent l'ONR qui les porte.
Mais... Pourquoi ???
Qu'est-ce qu'il pourrait mal tourner ?
Et quand on rentre dans le concret (quelle ONR porte quel PNR - cad LE truc essentiel pour voir si ça tient la route)...
Pas de réponse "on verra plus tard, et ça pourra changer".
Si on ne peut rien présenter de clair d'entrée de jeu, c'est pas très bon signe à mon avis...
Donc là on la proposition qui était attendue au tournant : pas de transformation des ONR en agence de programme, mais l'ajout d'une nouvelle mission qui doit être totalement séparée des missions actuelles, et dont une partie sera confiée à l'ANR.
Je ne comprends pas la logique.
Ici un passage marrant où les rapporteurs regrettent que la politique de différenciation des stratégies d'établissement conduisent à des stratégies d'établissement différenciées.
Ce qui est bien sûr inefficace à l'international.
Sans dec' ?
Mais plutôt que d'arrêter les politiques de différenciation, les rapporteurs proposent de sur ajouter une couche de coordination sans toucher aux politiques de mises en concurrence.
On parle « mobilité des talents » 😒
Parce que pourquoi pas.
Ca continue dans la description de l'usine à gaz bureaucratique.
Les agences de programmes gèrent des PNR, qui font des AAP, sauf que c'est l'ANR qui gère les AAP, donc les agences ne doivent pas les gérer.
Ca c'est ma France ! Un art de la bureaucratie envié dans le monde !
« L’ANR a largement démontré sa capacité opérationnelle dans ce champ »
J'en profite pour demander si l'ANR a finalement commencé son évaluation de son rapport cout-bénéfice ?
Ce n'est une obligation que depuis 2014 (de tête). Rien ne presse.
Mais les agences de programme ne font pas seulement doublon avec l'ANR... Mais aussi le Ministère, qui est déjà en doublon avec le HCS (suivez un peu).
Donc il faut clarifier et alléger, mais bien sûr sans rien enlever aux pouvoirs et prérogatives actuelles.
Pour « simplifier ».
Ca discute maintenant rapport aux IDEX/ISITE.
On parle de « modèle international reconnu ». « connu » aurait été plus exact.
Là encore, on n'arrive pas à replacer les choses : les universités seraient chargées des sites (seulement ?), mais les ONR aussi. Encore doublon.
#FunFact : chaque proposition est plus longue et plus complexe que la précédente.
Ca parle maintenant #COMP et @Hceres_, de dialogue et d'engagement ferme.
Ça devrait marcher, sauf si les organismes sont mis en concurrence pour l'accès à des moyens raréfiés. #HoWait !
Signe que tout est clair et bien pensé : encore un paragraphe qui indique un doublon avec le MESR, dont il faut « revoir la place » tout en « conservant le rôle ».
Ici un truc drôle : la transformation des COM en COMP, comme on a transformé les COP en COMP, est favorisé par les moyens temporaires de la #LPPR, puisque les COMP visent à plus de stabilité dans le temps.
Simple. Limpide. Efficace.
French-Bureaucratie.
Une description des #COMP dont il faut « Saisir l’opportunité offerte ».
C'est du pur nouveau management public : des indicateurs quantifiés, avec des objectifs à atteindre, sans quoi il y aura sanction financière.
Pour qui est l'opportunité ? Pas les universités en tous cas.
« un échec devra aboutir à des conséquences visibles sur le plan budgétaire. »
Supprimer des budgets aux établissements les plus en difficulté. #Génie !
En même temps, les supprimer à ceux qui marchent le mieux, c'est débile aussi.
Peut-être parce que c'est débile tout court.
« Les universités, dans un système rénové, devront ainsi avoir la charge de [300 trucs de plus à moyens constants] »
3 Simplifier pour donner plus de temps et de sens à la
recherche
L'objectif préféré de toutes les réformes qui ont systématiquement conduit à l'inverse.
Constat : les réformes comme celle que propose le rapport ont systématiquement conduit à complexité et alourdissement.
Depuis 15 ans, les rapports proposent des solutions, dont aucune n'est mise en œuvre de façon satisfaisante.
Mais aujourd'hui, c'est différent.
Source: tkt frr
Ca continue sur le mode « s'il est souhaitable [...] il est néanmoins nécessaire », qui conduit à ne jamais rien décidé de clair et tranché.
A force de ne vouloir vexer personne, on va vexer tout le monde.
D'abord, il nous faut « une vision globale et décolorée des moyens ».
C'est très intéressant car c'est le cœur du problème des chercheurs : les moyens ne sont pas utilisables pareil selon d'où ils viennent et de qui les gère.
Ils sont « colorés ».
Ce qui est très intéressant est que les rapporteurs ne proposent pas de « décolorer » les moyens au niveau du terrain pour faciliter leur usage pour la recherche, mais de les décolorer au niveau dessus pour faciliter leur pilotage.
On garde la même complexité pour les chercheurs.
Et pour faciliter ce pilotage, il va falloir une harmonisation, qui va encore plus contraindre ceux qui utilisent les moyens pour chercher.
Et tout ça devra être mis en œuvre dans l'urgence (moins de 18 mois).
C'est très... Eclairant sur ce rapport.
Pour compenser la complexité au niveau terrain, mais sans pour autant la réduire, on propose d'ajouter une nouvelle couche gestionnaire.
Les rapporteurs avouent que la contrainte est de ne toucher à rien : ni les SI, ni les personnels.
Tout changer sans rien changer.
On parle ensuite de « lever la difficulté psychologique ».
La psychologie ne me paraissait pas être le problème principal. Mais supposons...
En pratique, on sent la gêne des rapporteurs : ils disent « On ne sait pas comment faire. Débrouillez-vous pour y arriver. ».
En tous cas, il y a là une chose qui peut vraiment changer la donne. Si on y arrive, il pourrait y avoir une amélioration significative de l'utilisation des moyens par les chercheurs.
Après ce petit paragraphe proche du terrain, les rapporteurs s'en ré-éloignent immédiatement, en expliquant bien que ça n'est pas seulement pour les praticiens, mais aussi (surtout) pour leur dirigeants.
Ouf !
Ensuite, il s'agit de faire redescendre « l'autonomie » au niveau des directions d'unité de recherche.
Ce rapport, c'est un peu « plus de pouvoir à tout le monde, mais aussi plus de contrôle sur tout le monde ». #FrenchBureaucratie.
Autre exemple : l'évaluation doit être utile à tout le monde.
On sait que mélanger évaluation sommative et formative conduit à ne faire ni l'un ni l'autre.
Mais on le fait quand même.
Passage fascinant, qui explique que les complexifications faites et proposées vont demander des administrateurs d'élite (donc couter très cher, sans rapport direct avec la recherche).
(Sinon, on pourrait prendre comme règle que si un administrateur normal n'est pas en mesure de comprendre une réforme de l'administration, c'est que c'est cette réforme est mauvaise, au lieu de dire que c'est l’administrateur qui est mauvais.)
Le rapport propose ensuite de professionnaliser les directions, en les faisant rentrer dans le monde administratif.
Il appelle ça "une symbiose".
Là encore, on pourrait penser que si un chercheur ne comprend pas l'administration de la recherche, le problème ne vient pas de lui.
4. Articuler la vision stratégique nationale de l’innovation avec une agilité locale
« Agilité », le plus gros redflag de tous les temps dans le domaine de la gouvernance des organisations.
« Bon là on ne sait pas trop, donc on ne va pas s'avancer sur des choses concrètes dont on verrait bien qu'elle n'ont aucun sens, on va plutôt donner de bonnes intentions et vous laisser vous débrouiller pour y arriver. Gros bisous. »
Donc il faut « partager » et « être efficace et réaliste » et d'autres trucs... Voilà voilà... On ne sait pas trop, mais c'était dans le plan du rapport à la base, alors bon, voici quelles nourritures pour l'esprit.
5 Soutenir la prise de risque et l’attractivité de la
recherche
Après la (non) transformation des ONR, on entre dans un deuxième dur.
Constat : tous les financements compétitifs à la con ont ruiné la capacité de prise de risque que les chercheurs avaient avec un poste pérenne et des moyens récurrents.
Bon, c'est pas dit comme ça, mais on voit tous bien l'idée.
Comme d'hab : il manque des thunes, et en plus ces thunes servent à payer des cerveaux, qui sont inutiles si on leur donne pas les moyens de chercher.
Le PIA est « presque unanimement salué » même s'il va à l'encontre de la nature même de l'activité de recherche.
mdr
Je rigole, mais en fait ce paragraphe est génial. Il dit : « le PIA a été super pour les dirigeants de la recherche, même s'il a détruit la recherche ».
Et c'est vraiment un très beau résumé.
« Nous remarquons que les dirigeants s'en tapent de plus en plus de la recherche publique, et ne sont intéressés que par le financement du secteur privé »
(je traduis)
Et c'est pourquoi il faut donner encore plus d'argent au secteur privé, et contrôler encore plus finement des moyens toujours moins pérennes pour la recherche publique.
Oui, c'est ce que ça dit.
Si vous voulez augmenter les budgets récurrents, pourquoi ne pas augmenter les budgets récurrents, au lieu d'augmenter les budgets temporaires, avec un truc délirant autour d'une sorte zarbi de préciput débile ?
Si vous voulez réorienter du CIR pour la recherche, pourquoi ne pas diminuer le CIR et donner la différence à des chercheurs, au lieu d'augmenter le CIR et d'espérer un renforcement des financements de la recherche « par rebond » ?
Et tout ça permettrait de financer... Ce qui existe déjà.
Qui n'a donc pas encore de financement.
Fabuleux.
Partis de « il faut du temps long pour la recherche fondamentale », les rapporteurs arrivent à du "en même temps" sur du « court et long termes, appliquée ou non ».
Bah ben dis pas que c'est ce que tu veux faire si c'est pas ce que tu veux faire aussi.
Ici une vision très particulière de ce qu'est une « bonne » recherche. On ne parle pas d'attirer des gens qui vont contribuer à la production de connaissances, mais des gens qui vont toper du pognon ANR et ERC.
« à juste titre »
Aucune remise en cause de ce fondement.
Le rapport reprend copier-coller de la #LPPR sur la dotation de démarrage.
Le rapport propose aussi de réactiver la modulation des services de la LRU pour réduire à 64h l'enseignement des jeunes EC.
Les vieux vont être ravis de n'avoir aucune dotation et de devoir faire des tonnes d'heures comp'.
Le rapport en rajoute ensuite dans la série « La #LPPR, cet investissement sans précédent qui sécurise la recherche française pour des siècles et des siècles, mais dont il faudrait déjà revoir les montants avant même la pleine mise en œuvre. »
« On n'a aucune idée de l'état de l'enseignement dans les universités à l'heure actuelle, mais on ne prend pas aux sérieux ceux qui chouinent publiquement depuis des années. »
(je traduis)
Je suis mauvaise langue, bien sûr !
« La mission est consciente que les mesures de décharges d’enseignement envisagées ci-dessus peuvent engendrer des perturbations organisationnelles au niveau des universités »
No shit Sherlock.
Donc on va faire quoi ?
On va faire enseigner les chercheurs bien sûr !
« Est-il vraiment insurmontable pour un chercheur d’ONR de faire entre 32 et 64h ETD d’enseignement par an ? ».
Ben... Il a pas signé pour ça. C'est pas son métier. Il peut décider d'en faire, mais tu peux pas décider pour lui.
Et comme évidemment ça n'est pas suffisant :
« Une application réelle de la modulation de service des enseignants-chercheurs »
Avec même une évolution réglementaire pour que les enseignants-chercheurs puissent ne plus faire du tout de recherche.
Brutal.
Brutal, mais aussi gratuitement brutal. La modulation des services est déjà en œuvre avec l'explosion des heures complémentaires, qui coutent pratiquement que dalle.
A part foutre en l'air les collectifs, cette proposition n'a strictement aucun intérêt.
Elle démontre cependant un mépris pour la double mission d'enseignement et de recherche qui découle d'une vision purement techno-bureaucratique, réduisant les missions à des couts.
« c'est moins cher, donc c'est bien »
Et ce « moins cher » pour l'enseignement permet de dégager un « plus cher » pour la recherche, afin de viser
« se très hauts standards » mais sans de très hauts financements.
Absolument. Comme. D'habitude. C'est la LRU, dans le texte et l'esprit.
Maintenant ça parle de « cure de simplification ». Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier.
6 Construire des processus d’évaluation adaptés
Alors que revoilà la « confiance » (en justification de l'évaluation, qui ne se justifie que par une défiance) et « a posteriori » (très grand classique de la modernité au XXe siècle).
Ici la proposition la plus folle que j'ai pu lire dans un rapport : une proposition d'adapter le @Hceres_ aux propositions.
Une proposition circulaire. Je n'avais encore jamais vu ça.
Et voilà un « nouveau modèle » qui ne prend que des trucs anciens. Surtout, rien de concret.
- « Un nombre limité d’indicateurs de pilotage ».
- Chouette ! Puisque c'est limité, vous allez les citer, n'est-ce pas ? 😃
- ...
- N'est-ce pas ? 😧
Car les mesures proposées dans le rapport « devront inévitablement faire l'objet d'évaluation ».
Ha ben si c'est « inévitable », alors d'accord.
Évidemment, tout ça doit être en concertation avec absolument tout le monde (sauf les praticiens évalués, of course).
Voilà, c'est fini. Je termine cette lecture avec cette interrogation : est-il possible de simplifier sans réduire le pouvoir d'aucun dirigeant, avec pour seuls outils d'imposer de nouvelles contraintes aux praticiens, et en se limitant à recopier des lois déjà adoptées ?
• • •
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En revanche, pas de trace dans la com' des présidences d'université d'une critique sur la proposition de renforcer la modulation des services
(i.e. permettre aux présidences de forcer les EC à enseigner plus, tout en leur supprimant leurs heures comp').
« Soutenir l’investissement en crypto-actifs »
En ouvrant le statut de Jeunes Entreprises Innovantes aux startups spéculatives qui ne font pas d'innovation.
Parce que pourquoi pas ?
Ca parle « web 3.0 », ce qui inquiète sur le sérieux des rapporteurs.
La mission propose donc que les startups spéculatives dans la crypto soient des JEIC « Jeune Entreprise d’Innovation et de Croissance » (elle ne font pas d'innovation, mais de la croissance)
Et donc de leur filer le #CIR avant un an d'avance.
Il va falloir mettre en place une haute autorité indépendante chargée de juger la véracité des déclarations publiques des membres du gouvernement, ou on ne va jamais s'en sortir.
[#VeilleESR#LRU] @MartinHirsch confond l'évaluation des enseignements à des fins d'amélioration continue (qui est bien prévue dans la loi), et l'évaluation des enseignants à des fins de mise en concurrence (qui n'est pas prévue dans la loi parce que très problématique).
Ce qui est prévu, et qu'on fait : on évalue les *enseignements*.
Après un cours, on demande l'avis des étudiants sur ce cours (et pas sur l'enseignant), ce qui nous permet d'améliorer le cours (et pas l'enseignant).
Cet avis doit être tenu le plus secret possible. Pourquoi ?
Parce plus l'avis est "transparent", c'est-à-dire publié, plus il devient un objectif (pour briller et être attractif, obtenir une prime ou une promotion, ou obtenir des budgets).
Or, loi de Goodhart : une mesure qui devient un objectif cesse d'être une bonne mesure.