Thread by @SebastienM

Trois ministres sont actuellement en #Guyane
L’occasion d’alerter sur l’ampleur et les conséquences de la ruée vers l’or que subi ce territoire, avec la complicité active du gouvernement.

Voici une mine d’or ⤵️ (légale)

Suite dans ce #thread
Attachez vos ceintures !

Il y a environ une soixantaine de mines de cette taille (100 ha) en activité, avec une vingtaine d’autorisations d’exploration (AEX) nouvelles par an.
Chaque année, un peu plus d’une tonne d’or est extraite.

Une mine d’or « artisanale » alluvionnaire, c’est :
👉 100 ha de forêt primaire détruite
👉 un cours d’eau déstructuré
👉 une biodiversité chassée
0️⃣ aucune étude d’impact
0️⃣ aucune enquête publique

Sont donc détruits des écosystèmes qui ne sont pas même documentés.
Des bassins sont créés et les sédiments passés sous les lances à eau sous pression pour séparer l’or
👉 l’impact est colossal !

L’exploitation se fait de l’aval vers l’amont et les zones sont deforestées progressivement

Les cas de pollution sont courant dès lors que les eaux très chargées en sédiments (MES) sont rejetées dans la crique (cours d’eau), affectant toute la vie aquatique

L’une des sociétés de la patronne de la fédération des opérateurs miniers a ainsi été condamnée pour pollution des eaux avec un taux de turbidité mesuré supérieur à 4500 fois le taux autorisé !

m.actu-environnement.com/amp/actualites…

Au fur et à mesure de l’exploitation, le minier doit procéder à la « réhabilitation » en resessinant le lit du cours d’eau, comblant les bassins et revegetalisant le milieu.

Problème: c’est le + souvent mal ou pas fait et les contrôles sont rares ou inexistants

Il faudra selon les scientifiques 120 ans pour retrouver un niveau de biomasse équivalent à celui avant exploitation, tandis que celle ci a un impact considérable sur la faune, notamment les mammifères (Jaguars par exemple)

inee.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/la…

Tout cela sans aucune mesure de compensation des atteintes à la #biodiversité

L’Amazonie française est un gruyère de zones déforestees, de cours d’eau défoncés et de bassins non comblés. Voilà la réalité ⤵️

Pour quels bénéfices ?

👉 très peu de guyanais travaillent dans les mines d’or. Il s’agit le plus souvent de travailleurs brésiliens (4 à 5 employés par mine)
👉 à peine 1 tonne d’or est extraite chaque année, taxé à 150€ le kilo.
👉 Très peu de recettes fiscales

Par ailleurs, la frontière entre orpaillage légal et illégal est tenue.
A côté de la plupart des sites légaux se développent des chantiers illégaux, tels que celui ci, à 800 mètres d’un ancien légal resté sur place et servant de base logistique aux garimpeiros brésiliens

L’ancien président de la fédération des opérateurs miniers a ainsi été récemment condamné pour orpaillage illégal.
Les « légaux » sont ils vraiment la solution aux « illégaux » ?

amp.lefigaro.fr/flash-eco/guya…

C’est pourtant ce que soutient l’ensemble des gouvernements successifs.

Rien n’est plus faux et aucun de ces ministres n’a probablement mis ses pieds dans une mine d’or

la1ere.francetvinfo.fr/guyane-lecornu…

La lutte contre l’orpaillage illégal connaît quelques succès, limités aux seules zones dans lesquelles les mines légales sont aussi interdites: la réserve naturelle des Nourragues par exemple, d’une beauté captivante !

Parlons des illégaux qui prélèvent 10 fois plus d’or que les miniers légaux, en utilisant du mercure particulièrement nuisible à la santé, meme si l’impact en termes de déforestation est souvent moins important que celui des mines légales

Près d’un milliard d’euros ont été investis par l’Etat en 10 ans dans la lutte contre l’orpaillage illégal.
Avec peu de résultats: quelques dizaines de kilos d’or saisis et de nombreuses destructions de camps avec « les moyens du bord »

Il faut rendre hommage à ces agents de l’ONF, du Parc Amazonien de Guyane, des Forces Armées (Harpie) ou de la Gendarmerie (Anaconda) qui luttent quotidiennement contre ce fléau !
9 militaires sont morts au combat depuis le début de la lutte.

la1ere.francetvinfo.fr/mort-trois-mil…

La ruée vers l’or, légal ou illégal, engendre donc des pollutions majeures et systémiques. Avec des risques sanitaires, notamment sur l’eau potable comme ici sur le fleuve Kourou la semaine dernière

La solution ?

🚫Interdire l’orpaillage en Guyane qui n’apporte ni emplois, ni recettes fiscales tout en détruisant l’Amazonie française, à ce qui permettra aussi de stopper les flux logistiques des illégaux.

Une solution qu’aucun gouvernement n’ose prendre, tant la pression du petit lobby minier est importante alors que l’or n’est pas une matière stratégique: ses besoins industriels (IPhone par exemple) ne représentent que 10% de l’or, le reste étant de la spéculation ou des bijoux

Aucune autre activité industrielle ne bénéficie d’un cadre juridique aussi permissif et de contrôles aussi laxistes que l’orpaillage en Guyane.
La pression augmente chaque jour avec l’envolée des cours de l’or.

lesechos.fr/amp/1786199

.@EmmanuelMacron à beau jeu de critiquer #Bolsonaro alors que la situation en Guyane se dégrade chaque jours.

liberation.fr/planete/2019/0…

Il est temps de prendre conscience de l’ampleur des destructions que nous faisons subir à « notre » #Amazonie pour quelques kilos d’or qui finiront au cou de quelques bourgeoises insensibles ou ignorantes

Merci enfin aux agents de @ONF_Officiel qui m’ont permis d’embarquer avec eux la semaine dernière et de prendre conscience de l’ampleur des conséquences de l’orpaillage, légal ou illégal 🙏