Pourquoi il est trompeur de faire croire que les avis des agences réglementaires (EFSA, EPA, Anses, ECHA, etc.) sont un reflet des connaissances scientifiques. #NoFakeScience#NoFakeRegulation
Les agences s'appuient sur des études réglementaires réalisées par les industriels qui souhaitent obtenir l'autorisation de leur produit.
Ces études doivent respecter des bonnes pratiques de labo (#BPL), qui ne disent rien de la qualité scientifique.
D'un autre côté les études scientifiques (publiées dans des journaux) peuvent être ignorées par les agences à l'aune de ces #BPL (comme pour le #bisphenolA ou le #glyphosate). Absurde : les études scientifiques n'ont pas à respecter des BPL conçues pour des études réglementaires.
Alors que les études scientifiques doivent trouver un financement, être publiées dans la littérature scientifique et reproduites, les études réglementaires ne subissent pas ces filtres et ont donc beaucoup plus de chance d'être prises en compte par les agences (en plus des #BPL).
Les études réglementaires doivent suivre des protocoles bien définis. Ces protocoles sont mis au point notamment par... des industriels qui ont intérêt à ce que le produit soit autorisé. Rien ne garantit la pertinence des ces protocoles, au contraire.
Ces protocoles ne suivent pas les meilleures connaissances scientifiques et sont souvent en retard par rapport à celles-ci (par exemple les protocoles pour les néonicotinoïdes ou les perturbateurs endocriniens sont inadaptés). Leurs modifications prend des années.
Il n'est donc pas surprenant que les agences soient parfois très en retard sur les connaissances scientifiques (sur le bisphénol A, sur les #néonicotinoïdes, sur le #chlorpyrifos ou les perturbateurs endocriniens en général).
Prétendre que les avis des agences réglementaires est un reflet des connaissances scientifiques n'est pas seulement erroné mais particulièrement trompeur sur la nature de leur travail.
Et sur les indicateurs qui permettent de mesurer son échec.
On le sait, Woessner ne rechigne pas à utiliser les arguments les plus spécieux ou malhonnêtes. Elle en fait encore une démonstration éclatante pour tenter de démolir l'IFT et le NODU.
Thread ⤵️
Le plan Ecophyto vise à diminuer l'utilisation des pesticides. Pour mesurer cela, on pourrait se contenter de regarder la quantité achetée chaque année. Mais la quantité est peu représentative de la toxicité.
Un peu comme avec l'alcool : 25cl de bière ce n'est pas la même chose que 25cl de whisky. Et donc on compare les alcools par rapport à des doses de référence.
Une dose d'alcool c'est par exemple un verre de bière (25cl) ou un verre de whisky (2,5cl).
L'officine de désinformation scientifique, nommée AFIS, vient de publier sur le glyphosate un communiqué indigent, y compris à l'aune de leurs propres standards.
1⃣ Déni de connaissances scientifiques
2⃣ "Oubli" d'expertises pertinentes
3⃣ Doubles standards à tous les étages
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Ces critiques sont plus détaillées dans l'article de blog correspondant :
Alimentation bio et cancers : une nouvelle étude est sortie en janvier dernier, elle ne confirme pas les résultats précédents d'une baisse de cancers chez les personnes mangeant plus bio.
Qu'est-ce que ça nous dit sur le sujet ?
Explications…
À l'automne 2018, une étude de Baudry et al avait défrayé la chronique. Elle avait suivi près de 70 000 personnes pendant un peu moins de 5 ans, en moyenne, et avait identifié que le quart mangeant le plus bio avait 25% de cancers en moins.
En regardant séparément pour différents cancers, une baisse significative ressortait pour les cancers du sein post-ménopause et les lymphomes non-hodgkiniens.
3/
L'association des ultras du nucléaire, les @voixdunucleaire, est connue pour avoir produit un "scénario" énergétique irresponsable car tablant sur un prolongement des centrales ☢️ après 70 ans.
Là, elle vient de produire cette infographie parfaitement fallacieuse.
Car…
Car le choix des données prises en compte est discutable mais, pire, même pour les mesures choisies, l'infographie est très malhonnête.
Dans le graphique d'origine, on a donc deux sources de données différentes, aux résultats très différents. Une seule est retenue pour l'infographie des Voix du Nuke : celle qui les arrange le plus car montrant la différence la plus marquée.
On lit ou entend parfois que l'influence de l'industrie sur les connaissances scientifiques ne serait pas très importante car pas suffisante pour modifier le « consensus scientifique ».
1. C'est faux 2. Ce n'est pas le sujet
Thread.
1. Pourquoi c'est faux.
L'argument pour défendre cette position est d'affirmer que l'industrie du tabac n'a pas réussi à faire croire aux scientifiques que le tabac n'était pas néfaste.
Or, restreindre le rôle de l'industrie du tabac à ça est une très grosse minimisation.
En 1953, lorsque différentes études sortent (dont les résultats seraient aujourd'hui critiqués par de nombreuses personnes sur ce réseau pour leurs prétendues faiblesses méthodologiques) et montrent un effet néfaste du tabagisme, l'industrie du tabac est prise de court.
Tout mon soutien à Laurence Huc face à ces attaques dénuées de fondement (et d'argument) par une journaliste habituée à désinformer sur ces sujets.
Accuser d'anti-science une scientifique qui ne fait que relayer les connaissances à jour. Quelle misère intellectuelle.
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C'est évidemment largement connu et reconnu que les évaluations des agences réglementaires s'appuient sur des données en décalage avec les connaissances scientifiques.
2/
Pardon de resservir ma soupe, mais j'en ai déjà parlé 53 fois. Le plus récemment ici en rappelant les expertises collectives de l'Inserm ou de l'Inrae qui le disaient.