Pour cela elle s'appuie sur un thread qu'elle avait fait il y a 2 ans. Elle y relevait que la source d'un rapport de l'OMS était inappropriée. Fort bien. Mais une erreur de source n'a jamais signifié que l'info de base est fausse.
Subsidiairement, cette journaliste laissait penser qu'il n'y aurait pas eu d'étude financée sur le sujet depuis 1985.
C'est évidemment complètement faux. Mais pour le savoir il fallait prendre le temps de chercher un peu.
Par exemple en 2007 a été publiée une étude faisant la synthèse des connaissances sur le sujet et arrivait à la conclusion qu'il y avait plus de 300 000 décès par ingestion de #pesticides chaque année (en prenant en compte la sous-déclaration en Inde).
Évidemment le thread de la journaliste a beaucoup plu à l'industrie agro-chimique. En témoigne ce tweet laudateur d'Alexandre Carré, du GNIS, le lobby des semenciers, et la réponse enthousiaste de Philippe Méresse, de #Bayer.
D'autres ont cru intelligent de souligner que ces 300 000 décès sont des suicides. Comme si cela relativisait l'information. Comme si certains décès étaient moins graves que d'autres, comme s'il y avait une fatalité.
Ce n'est en rien une fatalité. Et en cas de besoin des lignes téléphoniques sont là pour aider si vous êtes en détresse ou si vous envisagez le suicide. Par exemple, en France, le 09 72 39 40 50.
Afin de prévenir les suicides, l'OMS recommande de ne pas décrire la méthode employée, ni de mettre en avant ce terme (notamment dans les titres).
Si @foodwatch_fr l'avait mis dans son tweet, ça aurait été irresponsable. Ils ont donc bien fait.
Pas une fatalité non plus car l'article scientifique déjà cité rappelle que l'interdiction des #pesticides toxiques est une solution efficace pour diminuer le nombre de ces décès, ce qui est également rappelé dans cet autre article : jamanetwork.com/journals/jamap…
Ce nombre de décès ne concerne pas les maladies chroniques dues à l'exposition aux #pesticides (cancers, diabète, asthme, troubles cognitifs, etc.) car il est très difficile d'évaluer leur part dans ces maladies comme l'affirme cet article de référence.
A noter qu'une ré-analyse "conservatrice" plus récente (de 2017) chiffre à environ 170 000 le nombre de décès par ingestion de pesticides, après rectification pour la sous-estimation en Inde. Une baisse notable depuis les 300000 de la publi que j'ai citée
Et sur les indicateurs qui permettent de mesurer son échec.
On le sait, Woessner ne rechigne pas à utiliser les arguments les plus spécieux ou malhonnêtes. Elle en fait encore une démonstration éclatante pour tenter de démolir l'IFT et le NODU.
Thread ⤵️
Le plan Ecophyto vise à diminuer l'utilisation des pesticides. Pour mesurer cela, on pourrait se contenter de regarder la quantité achetée chaque année. Mais la quantité est peu représentative de la toxicité.
Un peu comme avec l'alcool : 25cl de bière ce n'est pas la même chose que 25cl de whisky. Et donc on compare les alcools par rapport à des doses de référence.
Une dose d'alcool c'est par exemple un verre de bière (25cl) ou un verre de whisky (2,5cl).
L'officine de désinformation scientifique, nommée AFIS, vient de publier sur le glyphosate un communiqué indigent, y compris à l'aune de leurs propres standards.
1⃣ Déni de connaissances scientifiques
2⃣ "Oubli" d'expertises pertinentes
3⃣ Doubles standards à tous les étages
🧶
Ces critiques sont plus détaillées dans l'article de blog correspondant :
Alimentation bio et cancers : une nouvelle étude est sortie en janvier dernier, elle ne confirme pas les résultats précédents d'une baisse de cancers chez les personnes mangeant plus bio.
Qu'est-ce que ça nous dit sur le sujet ?
Explications…
À l'automne 2018, une étude de Baudry et al avait défrayé la chronique. Elle avait suivi près de 70 000 personnes pendant un peu moins de 5 ans, en moyenne, et avait identifié que le quart mangeant le plus bio avait 25% de cancers en moins.
En regardant séparément pour différents cancers, une baisse significative ressortait pour les cancers du sein post-ménopause et les lymphomes non-hodgkiniens.
3/
L'association des ultras du nucléaire, les @voixdunucleaire, est connue pour avoir produit un "scénario" énergétique irresponsable car tablant sur un prolongement des centrales ☢️ après 70 ans.
Là, elle vient de produire cette infographie parfaitement fallacieuse.
Car…
Car le choix des données prises en compte est discutable mais, pire, même pour les mesures choisies, l'infographie est très malhonnête.
Dans le graphique d'origine, on a donc deux sources de données différentes, aux résultats très différents. Une seule est retenue pour l'infographie des Voix du Nuke : celle qui les arrange le plus car montrant la différence la plus marquée.
On lit ou entend parfois que l'influence de l'industrie sur les connaissances scientifiques ne serait pas très importante car pas suffisante pour modifier le « consensus scientifique ».
1. C'est faux 2. Ce n'est pas le sujet
Thread.
1. Pourquoi c'est faux.
L'argument pour défendre cette position est d'affirmer que l'industrie du tabac n'a pas réussi à faire croire aux scientifiques que le tabac n'était pas néfaste.
Or, restreindre le rôle de l'industrie du tabac à ça est une très grosse minimisation.
En 1953, lorsque différentes études sortent (dont les résultats seraient aujourd'hui critiqués par de nombreuses personnes sur ce réseau pour leurs prétendues faiblesses méthodologiques) et montrent un effet néfaste du tabagisme, l'industrie du tabac est prise de court.
Tout mon soutien à Laurence Huc face à ces attaques dénuées de fondement (et d'argument) par une journaliste habituée à désinformer sur ces sujets.
Accuser d'anti-science une scientifique qui ne fait que relayer les connaissances à jour. Quelle misère intellectuelle.
🧶
1/13
C'est évidemment largement connu et reconnu que les évaluations des agences réglementaires s'appuient sur des données en décalage avec les connaissances scientifiques.
2/
Pardon de resservir ma soupe, mais j'en ai déjà parlé 53 fois. Le plus récemment ici en rappelant les expertises collectives de l'Inserm ou de l'Inrae qui le disaient.