Thread by @PecqueuxA

Super idée de @UlysseRabate d'éclairer la situation actuelle (dans les quartiers populaires essentiellement, & évidemment après #VilleneuveLaGarenne) avec #DoTheRightThing (1989)

Do the right thing – à propos des quartiers populaires aoc.media/?p=42825 via @AOC_media

ça marche admirablement bien sur plein de plans: Mooky (Spike Lee himself) en livreur de pizza légèrement exploité; les appartements surchauffés d'un pâté de maisons de Brooklyn; la canicule (du moins à l'heure actuelle celle d'un mois d'avril d'un climat déréglé)

Mais aussi la bavure policière (une strangulation, qui rappelle des épisodes récents @Blklivesmatter), et "en conséquence" à tout ça (la canicule, la bavure, etc.): une émeute dans le quartier!

Par rapport à la tribune @AOC_media, comme j'ai beaucoup travaillé sur le film, je voulais préciser deux choses qui me semblent importantes pour restituer le "grain" du film (alors même qu'il a été sacrément caricaturé à sa réception...), son ambiguïté

cairn.info/revue-multitud…

1/ "Always do the right thing" (ci-dessous), le conseil initial de Da Mayor donné au livreur de pizza. Ce n'est pas le conseil d'un "vieux monsieur", c'est celui de l'ivrogne du quartier que tous les teenagers moquent, de celui qui se prend pour le maire (mayor) du quartier...

... mais qui balaye la pizzeria de Sal pour pouvoir se payer les canettes de bière qui vont rythmer sa journée de canicule = bref, le statut de ce "vieux monsieur" est sacrément ambigu, ainsi que la valeur de ce conseil (Do The Right Thing)

2/ Dans le dernier paragraphe de la tribune, "Do The Right Thing" est assimilé à l'ouverture de l'émeute par Mooky, alors que Radio Raheem vient de se faire étrangler: il jette une poubelle en travers de la vitrine de la pizzeria qui l'emploie

C'est à la fois très juste et insuffisant car du coup on oublie que juste après avoir lancé cette poubelle qui provoque l'émeute, Mooky s'arrête net dans l'action: alors que tou-tes les présent-es s'en donnent à cœur joie, lui stoppe net, hébété

Il me semble important de préciser ces deux éléments (le Maire paradoxal de Bed-Stuy & l'indécision de Mooky au coeur de l'action) car ils contribuent à faire du film de Spike Lee un film profondément non-manichéen, non binaire, moins simple qu'il n'y paraît

C'est en tout cas la lecture perfectionniste (Stanley Cavell) du film que j'ai essayé de défendre & qui me semble transparente dans la véritable scène finale du film (alors qu'on qualifie ainsi en général l'émeute): celle du lendemain, entre Sal et Mooky

Sal est catastrophé dans les ruines de sa pizzeria détruite par les flammes de l'émeute; Mooky, très calme, vient réclamer son salaire pour la semaine de livraisons qu'il vient de réaliser; le DJ local commente le tout sur les ondes...

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