Thread by @AniceLajnef

[Thread : La guerre des deux monnaies]

Il y a deux conceptions de la monnaie qui s'opposent. L'une a tellement écrasé l'autre depuis une centaine d'années, que la deuxième n'existe plus dans les sociétés modernes. Elle a complètement été ostracisée.

(À dérouler) ⤵️

Le concept de la monnaie fascine, car il concentre sur lui une confiance et un pouvoir. D'un côté la monnaie est une pure conception de l'esprit, de l'autre c'est un outil qui permet de mesurer la qualité et la quantité de votre travail, et vous donne ainsi un pouvoir d'achat.
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Une fois en main, la monnaie concentre en elle à la fois notre effort, mais aussi sa gratification telle que reconnue par la société. C'est un sentiment de fierté et d'achèvement qui nous traverse. ⤵️

Un peu comme l'enfant qui est fier de son 20/20 en maths qui vient matérialiser des heures de révisions et la reconnaissance de ses facultés intellectuelles.
Vue ainsi, la monnaie est noble et puissante.
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La magie continue de s'opérer, car là où le 20/20 en maths n'est reconnu et apprécié que par les proches, la monnaie est reconnue par toute la société, et vous pouvez aller dans n'importe quel commerce concrétiser la reconnaissance de la nation envers votre effort par un achat.⤵️

Ainsi, rien n'est plus politique que la monnaie au sens large du terme : un outil qui organise la cité.
Hélas, depuis deux siècles, cet outil n'est plus entre les mains du peuple, sa gestion ayant été déléguée depuis Napoléon aux banques commerciales et à la banque centrale.
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Les banquiers ont fait de la monnaie l'outil de la dette. 97% de la monnaie se crée lorsque une banque accorde un crédit à un ménage ou à une société. Ainsi, le crédit précède l'effort. Vu d'un autre angle, l'effort est récompensé par la dette d'autrui.
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Pour reprendre l'exemple de l'élève fier de son 20/20 en maths, il ne pourrait l'obtenir que si d'autres élèves s'engagent à avoir des bonnes notes dans le futur. Vous imaginez la pression sur les gamins ? Et bien c'est exactement la même pression qui pèse dans notre société.
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Les banques et l'État profitent de cette pression permanente de la dette sur les ménages et les entreprises, car ils tirent chacun à leur manière profits de nos efforts motivés par le stress du remboursement du crédit et de ses intérêts.
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Plus une société est endettée et plus les banques touchent des "intérêts". Plus la pression est forte sur une société, et plus l'État a espoir d'une croissance soutenue, synonyme de taxes et impôts nécessaires à son train de vie coûteux.
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Les banques et l'État ont toujours agi ensemble contre les intérêts du peuple.
Aujourd'hui encore, cette dépendance de l'État vis-à-vis de la finance est flagrante : l'État accepte la politique monétaire de la BCE car il profite de son héroïne monétaire nécessaire à sa survie.
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Peu importe que cette héroïne monétaire profite surtout aux marchés financiers en créant des bulles boursières complètement déconnectées de l'économie réelle, aggravant ainsi des inégalités de richesse déjà criantes !
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En plus de subir la pression de la dette, s'ajoute au peuple la pression de la hausse d'impôts et le risque d'austérité, imposée par la banque centrale et la finance.
C'est un comble ! Car cette pression est imposée par ceux-là mêmes qui créent les crises que nous subissons.
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Et si demain le peuple reprenait les choses en main (pacifiquement), et qu'il décidait de supprimer toutes les dettes pour s'alléger d'une pression insoutenable, alors il ne resterait quasiment plus de monnaie en circulation.
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Les banques avec le consentement de l'État et des économistes ont fait de notre monnaie la coquille de la dette avec intérêts. Cette monnaie-dette est aujourd'hui hégémonique, source de tension sociale, et du désastre écologique.
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En effet, la dette est une avance faite sur le temps, qui consomme aujourd'hui les efforts humains et les ressources du futur ! Une pression insoutenable pour les hommes et la planète. Le coronavirus a agi comme un fusible pour ralentir cette course contre le temps effrénée.
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Une course destructrice imposée par des cupides, à la recherche d'accumulation de richesse infinie, au détriment des peuples et de la planète. Le petit virus est venu mettre un arrêt brutal à leur projet qui provoque malheurs et chaos.
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La solution consisterait à introduire une deuxième monnaie, libérée de la dette, une monnaie à la vie infinie, contrairement à la monnaie dette qui meurt une fois remboursée, et qui impose donc qu'un nouveau crédit soit à tout prix accordé pour que l'économie puisse continuer.
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Cette deuxième monnaie serait injectée dans le corps économique, comme on injecterait du sang neuf et oxygéné dans l'économie pour remplacer le sang cancéreux que représente la monnaie-dette portant avec elle le crédit avec intérêts et son stress
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Cette solution est possible et demande du courage politique. Cette pression politique doit venir du peuple, elle ne viendra jamais de ceux qui mangent dans la main de ce système depuis 40 ans.
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La solution est simple : introduire une monnaie dite "centrale", à la vie infinie, accordée gratuitement et directement aux États, aux PME, et aux ménages dans des comptes logés dans chaque banque centrale nationale.
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La finance et les multinationales ont trop profité de 10 ans d'héroïne monétaire abondante et à bon marché. Aux autres de profiter de cette monnaie libérée de la dette.
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Cette monnaie serait injectée jusqu'au jour où un équilibre se ferait sentir entre les euro-libres et les euros-dettes (ou les francs-libres et les francs-dettes en cas de #Frexit).
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Rien n'empêche dans le futur qu'une de ces deux monnaies soit plus appréciée que l'autre. Il faudra alors accepter que chacune ait sa propre valeur et qu'un marché de change existe entre les deux pour corriger les effets pervers inhérents à ces deux systèmes.
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Il faut laisser ces deux monnaies se faire la guerre. Si la planche à billets de la monnaie-libre est exagérée alors la monnaie-dette prendra le dessus en valeur, et vice-versa si les institutions privées abusent de leur création monétaire par la dette.
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Pour que l'État prenne ses responsabilités et joue son rôle d'arbitre entre les deux monnaies, il doit accepter d'être payé en impôts et taxes indifféremment par les deux monnaies, et à parité. Il sera ainsi incité à équilibrer la création monétaire des deux systèmes.
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En cas de choc, comme aujourd'hui, il suffira d'augmenter la création monétaire par la banque centrale avec des règles claires, équitables, et inscrites dans nos institutions. Et non pas agir dans le chaos et la précipitation au service exclusif de la finance !
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Osons prendre des décisions ! Le courage politique consiste à anticiper le futur, et non à subir le présent. Osons deux types de monnaies, deux registres séparés, un commun à tous qui est celui de la monnaie-libre, et un privé commun aux banques qui est celui de la monnaie-dette.

Je rajoute un thread complémentaire.
La monnaie-libre protège votre argent. De nos jours, l'argent qui est dans un compte bancaire n'est rien d'autre qu'une reconnaissance de dette de la banque envers vous. En cas de faillite, l'argent est à risque

https://twitter.com/AniceLajnef/status/1255719012983615500?s=19

Je rajoute aussi ce tweet car certains ne comprennent pas que le système actuel fonctionne déjà sur deux types de monnaies (monnaie scripturale des banques commerciales et monnaie centrale de la BCE).

https://twitter.com/AniceLajnef/status/1256141248492179456?s=19

Apparemment le thread n'est pas assez clair. Donc je rajoute cette réponse à une question

https://twitter.com/AniceLajnef/status/1256144663746052099?s=19