Il est l’heure d’apprendre un truc sur les trains SNCF !
Plus précisément aujourd’hui, on va se pencher sur une expression encore utilisée et qui pourrait bien prendre source aux origines du chemin de fer.
Thread : « y’a de l’eau dans le gaz » ⤵️
Plus précisément aujourd’hui, on va se pencher sur une expression encore utilisée et qui pourrait bien prendre source aux origines du chemin de fer.
Thread : « y’a de l’eau dans le gaz » ⤵️
Oui, quand ça gadouille, on dit parfois des couples comme des systèmes qu’il y a « de l’eau dans le gaz ». Comprendre que ça fonctionne encore mais plus très bien. Vous trouverez plein de sources à cette expression mais forcément seule celle là est la bonne 😇
Alors hop, voyage dans le temps : nous voilà bien avant la SNCF, du temps du chemin de fer des compagnies privées en France. Début 1900, le train est en plein essor et on soigne particulièrement la première classe. On met de l’éclairage dans les voitures !
Et oui, fin 1800 on dispose de pétrole, de plus en plus, donc on peut faire des lampes autonomes. Ça éclaire mieux que les lampes à huile. Mais bien vite on se rend compte que niveau sécu incendie, c’est pas top top tous ces réservoirs partout dans des voitures en or en bois.
C’est pourquoi on va très vite basculer sur un nouveau procédé : le gaz ! Il a un pouvoir éclairant plus grand que le pétrole. Partout vont fleurir des « usines à gaz » ... usine qui vont paraître très complexes pour l’époque, d’où l’expression là aussi.
Problème : là encore, s’il faut des réservoirs partout dans les voitures, ce ne sera plus un train mais une bombe à roulette. La solution ? L’acétylène ! Et oui, ce gaz est top car on peut le produire sur place, dans le train, dans la lampe même !
TP chimie : la réaction de l’eau et du carbure de calcium produit ? De l’acétylène ! Le carbure machin, on sait faire : on chauffe très fort du coke et de la chaux et paf, on a du carbure de calcium. On ajoute de l’eau et miracle, on a le gaz qu’on recherche.
Et ça, on peut le faire dans le réservoir d’une lampe, lampe qui pourra servir tout autant à éclairer les voitures qu’en signalisation d’avant et d’arrière du train ou en lampe portative de tous cheminots. L’avènement de la lampe à acétylène était là !
Et oui mais mon expression alors ? J’y viens : c’est lampes qui éclairaient super bien étaient cependant fragiles, mécanique finement réglée pour doser l’eau à la goutte et ça pour des heures de service. Le cheminot peu délicat avait vite fait de dérégler ça.
Le problème le plus fréquent : trop d’eau qui tombe sur les pierres de carbure, une secousse du train et paf, l’eau vient se mêler au gaz. La flamme devenait alors vacillante, la lampe crachotait. L’expert savait reconnaître le problème : « y’a de l’eau dans le gaz ! »
Ce problème se posait tout autant sur les mêmes systèmes de lampe utilisées pour l’éclairage public. Si bien que cette expression est rentrée dans l’a langage courant et est venu désigner tout ce qui merdait un peu.
Encore une fois, le chemin de fer est partout, même dans notre sémantique. Alors prochaine fois que ça part en sucette avec madame/monsieur, désamorcez l’affaire avec cette histoire, vous brillerez ainsi en réglant un peu mieux la flamme de l’amour.
PS : Avec le train à hydrogène, cette expression pourrait bien reprendre la cote en cas de panne dans les années à venir car même si la panne ne viendra pas de là, ça fera toujours « expert » de sortir ça 😄
PS2 : ce thread m’a été entièrement inspiré des lectures proposées par @MNPolino que je veux encore remercier ici.
