Moment lecture (avec retard) du rapport de la mission d'information de l'Assemblée sur la #LoiRenseignement de 2015 (assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapport…). Où est datée (à la louche) l'apparition des Imsi-catchers en France :
Issu du même rapport : en discussion, un équivalent du Service technique national de captation judiciaire (STNCJ, chargé des logiciels espions) pour les services du "second cercle" (cf cnctr.fr/3_cadre_legal.…)
Je ne me souvenais plus avoir vu passer ces chiffres sur le contingent d'autorisations d'exploitation des correspondances interceptées par la DGSE pour des cibles présentes sur le territoire français :
(Rappel : il s'agissait d'une modification du Code de la sécurité intérieure glissé tranquillou par voie d'amendement dans la dernière LPM liberation.fr/france/2018/06…)
[Suite] Où il est question d'un «tsunami de données»
[Suite] Toujours dans le rapport de la mission d'information de l'AN sur l'évaluation de la #LoiRenseignement de 2015, on peut lire, page 96, à propos de la formation spécialisée du Conseil d'Etat chargée d'examiner les recours :
(cc @CamillePolloni dont le cas semblait pourtant bien aller au-delà de l'«anomalie»...)
@CamillePolloni (D'ailleurs, puisqu'on en parle : toujours pas d'information judiciaire ouverte un an et demi après le dépôt de plainte, le parquet de Paris n'est pas pressé apparemment blogs.mediapart.fr/camille-pollon…)
@CamillePolloni Revenons au rapport. Au rayon des enjeux donc, l'IA (pour faire face au fameux «tsunami de données»), mais aussi la 5G, qui ne fait pas les affaires des services de renseignement :
@CamillePolloni «Avec la 5G, les identifiants numériques échangés entre les terminaux et les antennes du réseau mobile changeront à des fréquences élevées», explique le rapport. Un souci pour les Imsi-catchers. Sauf à disposer... de nouveaux fichiers :
Sur ce point comme sur celui du chiffrement de bout en bout (ce débat serpent de mer) les rapporteurs font preuve d'une prudente réserve :
Autre sujet abordé, la reconnaissance biométrique. M'est avis que l'exemple ici évoqué n'est pas la seule utilisation envisagée...
[@libe] [Reportage] Plongée dans les sous-sols de l'hôtel des Invalides, là où est installé le Groupement interministériel de contrôle (GIC), discret service de Matignon qui centralise les écoutes administratives du #renseignement français. liberation.fr/societe/police…
Pour le GIC, la loi renseignement de juillet 2015 a été un «big bang», explique son directeur. Et pour cause. A la centralisation des écoutes et des métadonnées s'est ajoutée celle des outils espions «de proximité» : balises, micros, caméras (hors DGSE et DGSI, tout de même).
Post-2015, c'est aussi la normalisation administrative. Jusque-là, le GIC était certes sous l'autorité de Matignon, mais... rattaché administrativement à la DGSE, d'où était issu l'essentiel de son personnel. Héritage des années 60. Aujourd'hui, il est adossé au SGDSN.
La procédure dite «d'urgence absolue» prévue par la loi de 2015, i.e. autorisation du Premier ministre sans avis préalable de la CNCTR, n'a été utilisée qu'une fois, en décembre de la même année.
Quelques éléments sur les contrôles «sur pièces et sur place» effectués par la CNCTR : DGSI et DGSE ont droit à deux visites par mois.
Le président de la CNCTR a fait état dans son audition de trois «irrégularités sérieuses» depuis 2015. Une en 2018 : surveillance d'une personne «non visée dans l'autorisation initiale» + 2 en 2019 sur lesquelles la DPR n'avait pas d'éléments au moment de boucler son rapport.
Ça a pris du temps, mais le rapport annuel de la délégation parlementaire au #renseignement (aka DPR) est enfin en ligne sur le site du Sénat. C'est parti pour un (très long) thread.
Il est copieux : 297 pages, 59 recommandations + 7 relatives aux fonds spéciaux.
6 chapitres : bilan & perspectives des lois de 2015, renseignement pénitentiaire, maîtrise des risques (habilitation et déontologie), renseignement spatial, cyberdéfense + rapport de la commission de vérification des fonds spéciaux.
(Sur ce sujet aussi, les rapporteurs y vont avec des pincettes)
Pas de pincettes, en revanche, pour qualifier de «hold-up jurisprudentiel» (carrément) l'arrêt Tele2 de la CJUE, qui s'oppose à la conservation généralisée des données (cf. liberation.fr/planete/2018/0…)
Le rapport de la mission d'information envisage plusieurs pistes. La première mettrait sans doute la CJUE en PLS :
Un des principaux enseignements de la décision du Conseil constitutionnel sur la loi de prorogation de l'état d'urgence sanitaire, c'est que le régime de quarantaine et d'isolement créé par la loi du 23 mars est contraire à la Constitution (points 83 à 87) conseil-constitutionnel.fr/decision/2020/…
«Si le dernier al. de l'art. L. 3131-15 du code de la santé pub. […] prévoit que ces mesures doivent être strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances […] et qu'il y est mis fin sans délai lorsqu'elles ne sont plus nécessaires...
... le législateur n'a assorti leur mise en œuvre d'aucune autre garantie, notamt quant aux obligations pouvant être imposées aux personnes y étant soumises, à leur durée max. et au contrôle de ces mesures par le juge jud. ds l'hypothèse où elles seraient privatives de liberté»
On aurait pu espérer que les caméras «intelligentes» qui comptent les museaux masqués et pas masqués ne dépasseraient pas les frontières de Cannes, mais c'était compter sans la RATP lemonde.fr/pixels/article…
Le boss de Datakalab fait des pieds et des mains pour expliquer qu'aucune donnée n'est stockée. Mais avant même d'entrer dans les détails du système, il y a une question préliminaire : mais à quoi diable ça pourrait servir ?
Réponse de Datakalab : c'est un «outil d'aide à la décision» pour savoir où on doit «distribuer en priorité des masques».
Sérieusement, a-t-on besoin de caméras qui filment et sortent des stats combien de gens ont des masques ou pas pour distribuer intelligemment des stocks ?