En tant que personne ayant été plusieurs fois et lourdement psychiatrisée, je me faisais une réflexion que jaimerais développer un peu ici : rien n'est fait pour connecter les malades psy en institution à la société ds laquelle iels vivent et on se demande bien pourquoi (non)
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Prenons l'exemple du 1er confinement: une période très anxiogène pour toute la population mais encore + pour des malades isolés sujets à divers troubles mentaux. Ds mon unité, il nya eu aucune discussion pour nous expliquer de quoi il s'agissait, aucun groupe de parole, ou autre.
Notre quotidien a pourtant drastiquement changé : plus de visites autorisées ni de permissions, repas en chambre, zones communes bannies, distance de 2m obligatoire entre tt le monde. C quand même un climat de merde qui ne peut qu'alimenter les angoisses et favoriser l'isolement.
Les structures ne pensent ni à informer correctement les patients sur l'actualité sanitaire et sociétale dans le détail alr que les soignants sont les seuls liens avec l'extérieur, ni à trouver des outils et moyens de perpetuer le lien social entre patients ou avec l'entourage.
L'isolement est un problème intrinsèque à la violence de l'institution psychiatrique en général, et voir à quel point il atteint son apogée dans les moments de crise, où les patients sont démunis, privés d'infos fiables, et en pleine confusion, c super inquiétant et dégueulasse.
De manière plus générale, je me faisais aussi la réflexion que la plupart des initiatives et des activités proposées en permanence, en dehors de qq ateliers d"'autonomie" (vaste sujet ca encore...), ne cherchent pas du tout à connecter les gens à l'extérieur, au monde social.
Pourtant, la psychiatrie cest un peu comme la prison, de nombreux patients, en sortant, se retrouvent perdus et sans ressource physique ou psychique, et reviennent bien vite à l'hôpital. Cest très très courant et cest un phénomène dont la psychiatrie est bien bien au courant.
Apprendre à un patient à remplir un document administratif ou à honorer un rdv médical, ca devrait être le cadet de nos soucis. Ça ne nous rend pas tellement plus adaptés et surtout loin d'être épanouis et sereinement intégrés à la société, dont on a finalement été exclus.
Les activités proposées sont principalement de l'art/sport-thérapie, des perles, de la peinture, de la poésie, des quilles, de la relaxation... dans tous les établissements que jai connu (tous publics) aucune activité n'invitait à comprendre ou critiquer la société, par exemple.
Je suis convaincu et je suis pas le seul je pense, que l'esprit critique est volontairement atrophié par les séjours en psy public, pr rendre les patients + dociles et désarmés face aux soignants. Le soignant est la seule réponse, et le seul acteur de l'autorité (=de nos droits)
Pk on organise pas, jsp, des débats, des groupes de discussion de fond, des journées documentaires ? Pk on encourage pas les patients à s'intéresser à l'actualité ou à des sujets de société ? À commencer par une meilleure connaissance d'eux-mêmes et des enjeux qui les concernent.
Moi j'apprends encore des trucs par YT alors que jai été diagnostiqué psychotique très jeune ! On est bcp de psychotiques en institution, pk rien nest fait pour libérer une parole individuelle puis collective, un travail de recherche, d'entraide, encadrée par l'équipe soignante ?
Pk ne pas favoriser et encourager l'intérêt (qui passe parfois par la remise en question ou la critique) pr la façon dont on bous traite, nous médicamente, nous soigne? Pk ne pas nous laisser davantage acteurs de nos prises en charge, pas seulement en entretien, ms ds l'ensemble?
Pk ne pas éveiller nos curiosités et nos capacités d'analyses ou de réflexions sur des vrais sujets, pk pas très larges, ou à l'initiative directe d'un ou plusieurs patients? Pk ne pas demander "que pensez vous de tel ou tel truc de société?" actuel ou général genre jsp Macron
Pk tout est fait pour infantiliser, déresponsabiliser, désintéresser le patient sur sa propre pathologie, mais aussi sa propre liberté, sa propre réflexion, sa propre capacité (et l'importance) d'intégrer de nouvelles connaissances ? Son propre intérêt pour le monde qui l'entoure
Pk rien nest fait pr favoriser une force collective, à travers le partage de savoirs par exemple, ou même une activité en commun qui ne soit pas de l'ordre du "therapeuthique-sensoriel" genre atelier de perles? Ca peut être faire des recherches, donner un portrait de l'autre...
Je sais pas, qqch qui nous connecte quoi !!
Pk on nous invite pas, dans un cadre précis et dédié notamment, à nous exprimer ensemble sur nos maladies mais aussi nos difficultés, nos souhaits, et encore une fois j'insiste, nos CRITIQUES.
Ya un côté vmt déshumanisant ds la façon dont nos prises de parole sont maitrisées, on peut bavarder, exprimer son accord qd, rarement, il est demandé, on peut proposer une clope, mais attention, on ne peut pas s'organiser collectivement pr remettre en cause un protocole de soin.
Je pense quon gagnerait, de partout, à ce que les patients soient incités à vouloir mieux s'armer face au monde de la psychiatrie d'une part, et de l'extérieur d'autre part, en particulier collectivement, et concrètement, via une pluralité d'outils à la portée de tous-tes.
Un truc tout bête ms moi, ds mes divers structures, il ny avait pas de bibliothèque, ou même de profs. Aucune possibilité de s'instruire, s'informer convenablement, d'échanger ds des cadres spécifiques à ça. A croire que tout est plutôt fait pr nous abrutir et nous soumettre hein
Eh ouais, parce que je suis pas teubé non plus, la vérité on la connait et elle me crispe furieusement, c qu'on a tout intérêt à ce que les fous restent inaptes, inconscients de leurs droits et leurs propres capacités, dociles, ignares... Et surtout, surtout, seuls.
On l'a peu évoqué, mais perso jetais en psychiatrie quand le covid est arrivé, dun coup on pouvait plus se réunir, se voir, se lier, recevoir des visites ou sortir une heure dehors, dun coup une bonne partie de nos droits humains ont été amputés du jour au lendemain.
Si ce nest pas correctement géré par la structure en question, ça peut avoir des conséquences désastreuses, en particulier pr les + fragiles. Le climat atteignait des sommets d'angoisse générale et de violence, javais jamais vu ça. Tlm le voyait, aucune discussion na été engagée.
C cme avec le confinement de manière générale, une population sous crise sanitaire est plus manipulable et silenciable, et je dirais que les fous institutionnalisés représentent un des points culminants de cette gestion de crise catastrophique.
Juste que ça ne date pas d'ajd.
Si rien n'est fait pour lier, élever, instruire, stimuler les fous, c'est parce qu'on les préfères isolés et bêtes, si possible silencieux et soumis. Et jai pas les mots pour dire à quel point c'est honteux et indigne d'une société humaine
Voila fin du thread dsl ct trop long 🙏
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[THREAD]
Je profite du thread de @.LostmemoryCoco pr apporter un témoignage aussi, parce que + j’évolue dans mon activisme, + je crois au pouvoir de notre parole collective.
Je suis une personne intersexe et comme nombre d’entre nous, j’ai été abusé par l’institution médicale.
TW violences médicales ; violences sexuelles
Chez moi, ça a commencé dès la naissance, notre société étant régie par la binarité artificielle des sexes (les garçons à pénis d’un côté, les filles à vulve de l’autre), j’étais ni totalement l’un ni totalement l’autre. Je précise une fois encore que ce n’est pas systématique.
L'Obs a publié un article qui dénonce les agissements d'un groupe Facebook de 11000 médecins qui exposent des photos de patients avec des commentaires odieux, condamnables au pénal.
Je me suis abonné pour faire des screens de l'article.
Déroulez 🔽
En + de publier des photos volées des patients, ce qui est illégal, les membres du groupe (plus de 10.000 praticiens donc) se permettent les pires ignominies (classisme, racisme, misogynie, intersexophobie, homophobie, pédophilie...) et ça dans la complaisance la + absolue.
[violences médicales]
Les rares membres du groupe "le Divan des Médecins" ayant pointé ces dérives se sont fait unanimement bashés et sermonés par les équipes administratives du groupe.
Je passe aux screens de l'article (9 images). C honnêtement très violent.
2. Le racisme est pluriel et adaptable, il ne prend pas toujours les mêmes formes et n'a pas toujours les mêmes modes d'expression, de manifestation. Des juifs meurent ou se font agresser régulièrement dans chaque coin de monde (dernièrement une syna vandalisé pour rosh hashana).
3. Les juif-ves sont discriminé.e.s partout, tout le temps, depuis des millénaires. Aucun pays n'a été irréprochable avec la minorité juive. Aucune période n'a épargné les juif-ves. La Shoah est loin d'être le seul exemple de violence de masse à l'égard des juif-ves.
Salut, je suis une personne intersexe ds un film.
G un pénis, des seins, une barbe et probablement des branchies, je suis un objet de fantasme et de révulsion. Les médecins ont tenté de me sauver en me donnant un vrai sexe ms parfois je suis confus car j'aime la danse ET le foot.
Aussi : l'ensemble de ma famille a été éclatée et dévastée par l'annonce de mon hermaphrodisme inéluctable. Mon orientation et identité sexuelle sont tjs confuses :(. L'avantage c'est que je peux alterner entre pisser debout ou assis grâce à mon exceptionnelle diversité génitale.
Enfin, il ne sera question de moi que lorsquil s'agira de faire des gros plans sur mon corps de chimère from grèce antique qui minspire une haine de soi spectaculaire et rassurante pr les gens normaux (et non confus)
Grand cas sera fait de mes expériences sexuelles (ttes ratées).
Aujourdhui est la Journée de Solidarité Intersexe. Il ya un grand Rassemblement à Paris, place Stravinski à 19h30. C le moment de prouver que vous nous soutenez. Ces événements sont rares et essentiels pour nous. TOUT soutien est crucial. Vous y serez ?
Sinon vous pouvez aussi :
Partager massivement nos ressources, la pétition, la BD, les témoignages, les vidéos, les brochures, les liens, nous donner de la visibilité, du soutien moral ou matériel, nous aider. Vous informer, vous éduquer vous et votre entourage, à travers le site, les comptes, nos écrits.
Rappel qu'à l'heure où nous parlons des bébés, des enfants et des adolescents continuent d'être stigmatisés, humiliés, violés, traités, mutilés et détruits par l'institution médicale, sans aucune possibilité de comprendre ou de se défendre, sans qu'aucun médecin ne soit condamné.