Thread by @DocteurGonzo4

🔴 #Thread Un petit groupe d’industriels, de chercheurs et de politiciens est en train d’essayer d’imposer dans la société française l’usage généralisé de techniques de modification génétique.

Décryptage de leur propagande par @infogm infogm.org/7040-biotechno…

Le 22 octobre 2020 @VillaniCedric, député LREM, Pdt du bureau de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), affirmait son ambition d’amener à la révision de la définition légale d’un OGM senat.fr/compte-rendu-c…

Sa volonté est d’exclure de cette définition (eur-lex.europa.eu/legal-content/…) les OGM issus des techniques d’«édition de génome» comme CRISPR-Cas9 ⬇️

Villani parle de «nouvelles techniques de génie génétique», une expression qui n’a aucune définition ni juridique, ni scientifique.

https://twitter.com/docteurgonzo4/status/1324199340844503041

L’édition de génome a été définitivement caractérisée de «technique de modification génétique» par la Cour de Justice de l’UE (2018) et le Conseil d’Etat français (2020).

Son usage sur des organismes vivants génère donc des OGM.

Dans la même veine, le programme Genius de l’Inra titrait en 2015 «Modification ciblée des gènes : l’ère post-OGM ?». Quelles étaient les intentions derrière ces mots? L’adjectif «ciblé» laisse à penser que la technique ne donne qu’une modification voulue. afis.org/L-ere-post-OGM…

Cet adjectif devait induire l’impression chez le lecteur que la modification du génome est précise et fiable, donc sans effets collatéraux. Pourtant ces effets existent et ils sont connus : mutations et épimutations non intentionnelles. infogm.org/5902-ogm-cacop…

Le risque avéré de l’usage de ces techniques est de générer chez les organismes cibles et/ou leur descendance des dégénérescences cellulaires sources de maladies graves, notamment des cancers, tumeurs, leucemies...

Puis, la figure rhétorique «l’ère post OGM ?» qui n’attend pas de réponse, oriente le lecteur sur l’idée que les produits des modifications «ciblées» ne seraient pas des OGM (alors que définis comme tels par la loi).

Le «?», (pré)caution éthique, disparaît 1 an plus tard.

Pour faire accepter les OGM par la société, le domaine de la santé utilisé comme cheval de Troie est déjà bien documenté. infogm.org/covid-19-pas-d… Le faux dilemme, du type « c’est le nucléaire ou la bougie », est lui aussi très souvent avancé.

L’agro-industrie agite – malgré les évidences contraires - depuis le début des OGM, les mêmes chiffons rouges: «les OGM ou la faim dans le monde», «les OGM ou le réchauffement climatique», «les vaccins OGM ou les épidémies»... Un choix contraint entre 2 options incompatibles.

https://twitter.com/DocteurGonzo4/status/1328596072483221504

Les «nouvelles techniques de sélection» regroupent depuis leur définition par la Commission européenne en 2010 un ensemble disparate de techniques. La plus utilisée est aujourd’hui CrisprCas9 infogm.org/4866-nouvelles…

Cette dénomination de «nouvelles techniques de sélection» est fallacieuse parce qu’une sélection s’opère a posteriori alors que ces techniques opèrent a priori.

A propos de l’évolution de la notion de « sélection » :

https://twitter.com/DocteurGonzo4/status/1336481432731004930

De même que la transgenèse (la technique classique pour fabriquer des OGM) ces techniques ne relèvent en fait pas du registre de la sélection mais de la production de plantes mutées par exemple, le plus souvent dans le but de répondre aux besoins du modèle productiviste.

En les inscrivant dans la continuité des techniques ancestrales de sélection, les promoteurs des OGM occultent les manipulations génétiques et épigénétiques. Cette rhétorique est incohérente car en même temps, ces techniques sont promues comme des innovations «disruptives».

https://twitter.com/docteurgonzo4/status/1319199549081198592

Depuis la décision en 2018 de la Cour de justice de l’UE, les entreprises de biotechnologies et la Commission font un lobbying intense pour opposer les nouvelles techniques de sélection et « l’édition du génome » (une traduction biaisée de l’anglais «gene editing»).

Éditer serait corriger quelques "lettres" : les nucléotides de l’ADN. Mais changer un texte, ce n’est pas l’éditer! Il n’est pas innocent d’évoquer l’écriture dans un monde dominé par le traitement de texte : avec l’image d’une «retouche», la technique semble simple et maîtrisée.

L’idée de correction induit qu’il s’agirait de corriger une erreur alors que l’on veut modifier un gène par intérêt. D’autre part, c’est oublier la complexité du génome. Les chercheurs l’ont sequencé mais ils ne l’ont certainement pas décrypté :

https://twitter.com/docteurgonzo4/status/1279988522322145281

Ainsi, une « retouche » peut induire des centaines d’effets génétiques et épigénétiques inattendus et non-maitrisés.

Cette métaphore de la précision utilisée par les communicants vise à donner le change, à rassurer pour faire accepter ces techniques. infogm.org/6783-nouveaux-…

Les producteurs d’OGM arguent que leurs produits seraient équivalents à ceux issus de l’évolution naturelle. Mais les effets non intentionnels ne sont pas pris en compte. Ce déni de la complexité est inepte. Avec de tels amalgames, le vin, composé à 80% d’eau, équivalent à l’eau.

Une enseignante à AgroParisTech en vient à dire «les OGM sont naturels» car le transfert de gène existe dans la nature. La transgenèse est un transfert de gène donc la transgenèse est naturelle.

Mais la transgenèse tout comme les nouvelles techniques de modification génétique sont des manipulations humaines, régies, en dernier ressort, par des intérêts économiques et financiers. C’est à ce titre qu’elle est régulée.

Les industriels et certains organismes publics travaillent à un discours de propagande pour modifier la perception du public sur ces techniques. Pour eux, l’innovation, si elle est techniquement possible, ils la réalisent. L’éthique devient encadrement a posteriori.

Le contrôle du langage et de la rhétorique dans le domaine des biotech évite d’éveiller notre esprit critique et sert l’objectif de faire consentir à un monde artificialisé au profit de quelques-uns. Cette démarche occulte délibérément la temporalité de l’évolution du vivant.

Le temps du labo n’est ni celui de l’évolution de la vie ni celui des champs. Les biotech accusent un retard important sur la biologie globale mais veulent donner à penser l’inverse. D’où l’omniprésence d’arguments d’autorité chez les promoteurs de cette «science» auto-proclamée.

Leur objectif : remplacer les OGM tels que définis par la loi en vigueur par « les OGE » (E pour édité).

Se posent alors 2 questions. Celle de la responsabilité de ces scientifiques au regard des risques. Celle de la démocratie au regard de l’éthique.

Imposer*