Thread by @WilliamReymond

🇺🇸 1- Ceci est la récap de l’épisode 40 et Trump a perdu. Encore. 59 défaites de les tribunaux, dans 7 États différents. Dont 7 fois par des magistrats qu’il avait nommé. Une fin de non recevoir de SCOTUS et 3 recomptages pour rien. Dans quelques heures, 306 Grands Électeurs

2- voteront pour Biden. Pourtant Trump a décidé de s’obstiner. Interrogé par FoxNews, il a confirmé son intention de poursuivre le combat. Et pour justifier l’impossible, il a répété la même litanie de mensonges. Plus grave, il a remis en cause la légitimité du prochain président

3- Trump est désormais pleinement investi dans une entreprise de démolition. Celle de la démocratie US. Et, bonne nouvelle, une partie majoritaire de l’opinion US s’en rend compte. 56% des Américains estiment que son attitude « affaiblie » la démocratie. Mais la répétition

4- non-stop des fausses accusations de fraude est en train de marquer l’opinion. Et plus particulièrement au sein des républicains. Ces 77% de REP qui pensent que l’élection a été volée à Trump prouvent la mainmise du président sur le parti. Ce qui explique aussi le silence

5- dans ses rangs. Certes, il y’a quelques exceptions. Comme l’ex- Gouverneur Chris Christie. En octobre, Christie « incarnait » Biden dans les séances de preparation aux débats présidentiels. Une proximité avec Trump et son entourage probablement à l’origine de son infection

6- au coronavirus. Après une hospitalisation compliquée, Christie n’épargne pas Trump, clouant son « combat judiciaire » au pilori de « l’absurdité », insistant sur l’absence de preuves pour soutenir les accusations de Trump. De la part d’un républicain, c’est rare 👇

7- Trump a donc perdu. Mais Trump n’a pas fini. Ses options sont limitées. Il a toujours l’espoir qu’une de ses plaintes aboutisse à SCOTUS et qu’ensuite un miracle se produise. Les 59 défaites de ces dernières semaines -un record !- vous indiquent tout ce que vous avez besoin de

8- savoir sur les chances de cette stratégie. Reste ensuite dès aujourd’hui la pression sur les assemblés qui vont organiser le vote des GE. Je le disais hier, la violence verbale entraîne la violence physique. Depuis quelques jours, les menaces de mort sur les acteurs de ce

9-processus se multiplient. Des escortes policières sont prévus. Au Michigan, les bureaux où se dérouleront le vote seront fermés suite à des « menaces crédibles ». Malgré tout ça, le processus tiendra le choc. Et vers 1h du matin, heure de Paris, Biden aura -encore-battu Trump

10- Il lui restera ensuite le Congrès le 6 janvier prochain. Une tactique que même Karl Rove, stratège du GOP, lui conseille d’éviter. En expliquant qu’il risque en mettre en peril une candidature en 2024, se glissant dans la peau du mauvais perdant. 👇

11- Comme je viens de l’écrire, les options de Trump sont donc extrêmement limitées. Mais cela ne l’empêchera pas d’occuper le terrain et de continuer son entreprise de démolition. Et puis il y a le reste, les deux fantasmes de la Trumposphère. En commençant par la loi martiale

12- L’idée n’est pas nouvelle. Elle a déjà fait le tour des réseaux sociaux début décembre. Via InfoWars d’Alex Jones et les troupes de QAnon. Avec quelques porte-paroles de choix : les avocats du kraken, Lin Wood et Sidney Powell. Et deux militaires à la retraite: Michael Flynn

13 - et McInerney (ancien consultant pour FoxNews, il avait été viré par la chaîne). McInerney est aussi le premier à avoir fait circuler la rumeur démontée depuis d’un affrontement entre un commando des Forces Spéciales US et des agents de la CIA. Autour d’un serveur Dominion.

14 -En Allemagne... Début décembre, ce groupe avait dont inondé les réseaux d’un appel à la loi martiale, aux arrestations de masse, aux tribunaux militaires et à la fermeture des médias d’opposition. Et puis plus rien. Jusqu’à vendredi dernier et la décision de SCOTUS. Soudain

15- la loi martiale et l’Insurrection Act de 1807 étaient trending sur Twitter et Parler. Les 2 avocats du Kraken repartaient à l’assaut, expliquant que seule l’Armée était en mesure de mettre à jour « l’immense fraude » du 3 novembre. Comment ? En saisissant TOUTES les machines

16- à voter du pays. Et en s’attaquant à la « corruption de Washington », dans l’esprit des patriotes de 1776. Tout cela est du Grand Guignol. Si la Constitution est assez faiblarde sur la question, si la Cour Suprême hésite entre donner le pouvoir au président ou au Congres, la

17- Trumposphère se plante sur la définition de la loi martiale. Le President a effectivement l’autorité de déployer l’armée (comme en Louisiane après l’ouragan Katrina) mais dans un esprit de collaboration au service de l’autorité civile. Pas de tribunaux militaires ni

18- d’arrestations de masse donc. Ce souhait de l’Armée de se plier à une autorité civile a été confirmée par le Général Millet, le chef de l’État major. Qui a rappelé en octobre que l’Armée avait une tradition apolitique et ne s’impliquerait pas dans notre série. Reste pour la

19- Trumposphère une dernière balle magique. L’executive order 13848 de 2018. Un ordre présidentiel détaillant des sanctions en cas d’ingérence étrangère dans le processus électoral. Des sanctions et un calendrier qui fait saliver du côté de Q. Le EO 13848 donne au Director of

20 - National Intelligence (DNU) pour présenter son rapport au président. Un officiel - John Ratcliffe- nommé par Trump en mai dernier. Un proche. Et justement, 45 jours après l’élection, c’est... ce vendredi ! La Trumposphère pense que le rapport prouvera une ingérence

21- étrangère. (Souvenez vous le Kraken et l’implication d’une dizaine de pays dans le complot). Et que se basant sur ce rapport, conformément à l’EO 13848, Trump annulera l’élection avec l’aide de l’Armée (oui, encore !). Le problème est que même si Ratcliffe decide de

22- politiser son rapport et de mettre l’accent sur la Chine ou l’Iran, c’est que EO 13848 ne prévoit ni annulation du scrutin ni intervention militaire. Mais principalement des sanctions financières contre le pays accusé d’ingérence. Loin, très loin, des espoirs de certains. 🇺🇸