🇺🇸 1- Nous avons mis presque quatre ans pour arriver à l’épisode 37. Sa genèse remonte au 22 janvier 2017. Kellyanne Conway, la conseillère de Trump, utilisait en direct à la télé l’expression « alternative facts ». Les faits alternatifs, une vérité inventée qui arrangeait Trump. 
2- À l’époque, c’était au sujet de la taille de la foule lors de la cérémonie de passation de pouvoir. Cela avait fait rire tout le monde, surtout sur les réseaux sociaux. 4 ans plus tard , cette même logique est utilisée pour tenter de renverser la démocratie US. Sur Twitter et
3- Facebook (où ses messages n’ont jamais été autant partagés), Trump livre sa vérité alternative : il a gagné. Largement. Biden a triché. C’est simple, c’est basique, c’est faux mais c’est martelé sans fin. On ne reviendra pas ici sur l’efficacité prouvée de cette technique.
4- Giuliani, en miraculé du covid, est de retour. L’avocat de Trump est un privilégié. Il a eu droit au même traitement que Trump. Ce jeudi, 3 110 Américains sont décédés du coronavirus. Giuliani lui était, via zoom, en Géorgie. Pour y vendre ses faits alternatifs. Où il est
5- question de fraude massive. À Washington, Wood, le papa de la théorie des machines Dominion contrôlées par la Chine, l’Iran, la CIA et le gouverneur de la Géorgie a déposé à SCOTUS son soutien à la démarche de l’AG du Texas. En se trompant sur l’orthographe de son propre nom.
6- Et puis il y a eu la même démarche de soutien, exercée cette fois par le groupe conservateur Justice and Freedom Fund. Qui a justifié son soutien à la demande d’annulation du de la victoire de Biden par le fait qu’il existait « suffisamment de preuves de la fraude » Si ça ce
7- n’est pas un « fait alternatif » alors rien ne l’est. 55 décisions judiciaires ont prouvé qu’il n’y avait JUSTEMENT aucune preuve. Mais peu importe. C’est le triomphe du monde post-vérité. Et pour Trump (et Conway) un moment jubilatoire. Au delà de l’intoxication d’une
8- grande partie de l’électorat, son mensonge originel, celui de la fraude, fait partie maintenant de documents versés à SCOTUS. Donnant dans tous les cas, une couleur d’authenticité à ce qui est et reste un mensonge. Un véritable coup de génie ! L’épisode 37, c’est aussi le
9- dépôt à SCOTUS d’un brief de soutien signé par 106 élus républicains de la chambre. 106 sur 196... Cette démarche, unique dans le cadre d’une élection présidentielle, est la démonstration de la mainmise de Trump sur une grande partie du GOP. Ce brief n’est rien d’autre
10- qu’un test de fidélité. Pourquoi les élus REP se plient-ils à cette mascarade ? Alors qu’ils savent parfaitement que la démarche échouera et que le contenu de la demande de Paxton (Texas) est risible ? Parce qu’ils sont otages de Trump. De Trump et de ses électeurs.
11- 37 épisodes à répéter qu’il était victime de fraude ont réussi à convaincre 77% des républicains que c’était le cas. 77% qui ne comprendraient et ne pardonneraient pas un refus de soutien à leur candidat. Alors, car il y a un scrutin dans 2 ans, car il ne faut pas fâcher
12 - Trump, car qu’il faut satisfaire les 3/4 des sympathisants du parti, les élus jouent le jeu. Et plus ils sont dépendants des humeurs de cette base, plus ils sont zélés. Le meilleur exemple reste Ted Cruz qui a failli perde en 2018. Sans Trump, pas de garantie de gagner la
13- prochaine fois. Alors il oublie les insultes de Trump en 2016 et se propose de défendre la plainte du Texas si, par miracle, SCOTUS s’en saisissait. C’est comme cela que se joue la politique dans le monde des faits alternatifs. On sait que l’on a perdu mais on affirme le
14- contraire. On sait que SCOTUS rejètera la plainte mais on présente sa réception comme un triomphe. À ce sujet, alors que Trump recevait les AG des États soutenant la démarche du Texas, les employés de la Maison Blanche recevaient un e-mail interne leur demandant de
14- préparer le passage de pouvoir à l’administration Biden. L’hypocrisie est donc sans limite. Le machiavélisme aussi. Il y a un mois, interrogés par le Washington Post, plusieurs REP sous couvert d’anonymat, avaient annoncé ce que nous sommes en train de vivre. Pas pour
15- dénoncer mais, sur un ton presque badin, affirmer que « puisque nous savons que Trump partira en janvier, pourquoi ne pas jouer son jeu » ? C’est la même logique que l’on retrouve aujourd’hui. Tout le monde sait que les démarche de Trump à SCOTUS échoueront. Alors avec une
16- certaine légèreté, on le laisse jouer avec les allumettes. Alors qu’en réalité nous assistons à une attaque en règle contre la démocratie US. Comme je le disais hier une tentative constitutionnelle de coup d’état. Qui finalement a aussi démontré -et c’est terrifiant- que
17- le système américain ne tenait qu’à un fil. À une poignée de femmes et d’hommes de bonne volonté. Le système US n’est pas construit pour faire face à un autocrate de la trempe de Trump. Qui refuse sa défaite et les règles du jeu. Nous en verrons un nouvel exemple le 6 janvier
18- Lorsque le Congrès devra valider les Grands Électeurs. Une partie des élus pro-Trump va s’y opposer. Mais jamais le mouvement obtiendra la majorité dans les deux Chambres. Et surtout pas dans celle des Représentants, contrôlée par les DEM (222 élus. Contre 211 REP).
19 - Mais cela nous ramène à cet épisode 37. Où une majorité des élus REP a décidé de soutenir une démarche anti-démocratique et anticonstitutionnelle pour plaire à Trump et ses électeurs. Le 6 janvier, si Trump avait disposé d’une majorité au Sénat et à la Chambre,
20 - la démocratie US aurait implosé sous nos yeux. Les résultats des urnes auraient été remplacés par le vote aveugle d’élus, otages de l’autorité de Trump. 2020 restera dans l’Histoire aussi pour ça. Suite au prochain épisode. 🇺🇸
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