Thread by @IbnAordur

« Il faut savoir que la loi islamique, dépourvue de toutes souillures, n’interdit pas la consommation de drogues qui donnent la gaieté comme le safran ou la buglosse et d’autres médicaments dont les effets ressemblent ceux de cette drogue (le hashish)

al Ukbari, Hanbali, 1291

Il n’y a aucune citation attribuable au Prophète qui indique une interdiction spécifique ni l’application du ḥadd (peine) à qui en absorbe

Par conséquent les gens, en absence de tradition prophétique, l’ont considérée licite et l’ont consommée »

referenceworks.brillonline.com/entries/encycl…

al-Alam Ibn Ṣāḥib (auteur du poème), Maliki, 1289, était un jeune raffiné et très cultivé, nommé par son père, le vizir al Malik Ibn Ayub, enseignant d’une madrasa au Caire :

"Son cours était fréquenté par 50 faqīh à qui il donnait des leçons animées de vérité, éloquence et précision, selon ce qu’ont témoigné un groupe de ses compagnons qui étaient présents à ses cours et qui, cherchant la science sous sa direction, ont bénéficiés de ses enseignements

Pourtant, malgré son immense science et son exceptionnelle compréhension, il n’arrêtait pas de manger du haschich et de se moquer d’eux, sans se soucier de la critique du censeur ni craindre l’attaque du gouverneur"

Cette pratique, attribuée à de nombreux soufis, est décriée par d’autres :

Abd al-Salām ibn Aḥmad ´Izz al-Dīn al-Maqdisī Ibn Ġānim, 1279

« Il cherche à percer la preuve de l’existence de Dieu, s’égayant publiquement avec le haschich

Puis, ds son abjection, il fait croire que l’herbe est la demeure de sa proximité avec Dieu, la somme de Sa présence, le signe de son union avec Lui et manifestation de Sa sainteté"

Il dit :
“elle (la drogue) est ce qu’il y a de sacré dans mon existence et ce qui me rapproche de ma divinité"

Si quelqu’un se dispute avec lui ou le conteste pour l’utilisation du haschich, il répond qu’il n’y a pas de texte explicite à ce sujet ni de hadîth authentique »

De faux hadiths furent inventés pour décourager l'usage :

Il n'est pas cher et se trouve partout

"Il créé l'habitude de se livrer au désordre sexuel"

"Qui en consomme ne pourra pas remplir son ventre, et par conséquent ne pourra pas abandonner sa tristesse.

Alors il en absorbera à tout instant, et le sommeil jouit d'une grande faveur auprès de lui"

Kateb Chelebi, 1284, sur les soufis de la Qadariyya :

"ils entrent dans les mosquées avec leurs chiens, y consomment du hashish"

"Leur vice est de pratiquer la sodomie, et, par défaut, la fornication"

Al Qastallani, Shafii, 1287 : autorise le but thérapeutique seulement

Al Qarafi, Maliki, 1285 : passible du tazir (peine discrétionnaire) mais pas du hadd (peine légale du buveur d’alcool)

Ibn Taymiyya, Hanbali, 1328

« Les savants ont controversés sur l’impureté du haschich et dit 3 choses :

- L’une, que ce n’est pas quelque chose d’impur

- La 2nde, que du haschich à l’état liquide est impur tandis que du haschich à l’état solide est pur

- La 3ème, et c’est ce qui est correct, que c’est quelque chose d’impur comme le vin.

Celui-ci ressemble en effet à des excréments, tandis que celui-là ressemble à de l’urine.

Or tous deux sont d’entre les saletés que Dieu et son Messager ont interdites »

Au même titre que le ḫamr (alcool), le haschich qui enivre doit nécessairement être sanctionné

Il en est qui disent qu’il ne leur est pas possible d’accomplir les prières et d’éviter les paroles interdites – celles relevant de la jalousie et autres– qu’en mangeant du haschich !

Tandis que d’autres disent qu’en manger les aide à déduire les sciences et à se purifier l’entendement

Tant et si bien que certains d’entre eux l’appellent “la mine de la réflexion et du souvenir” et “le moteur de la détermination inerte”

La prière du hashishin n'est pas acceptée pendant 40 jours, sauf repentir (comme pour l'alcool)

Au 3eme repentir, Allah aura le droit de lui faire boire la sueur des gens du feu !

Ibn Taymiyya ne croit pas à l’aspect médicinal – en même temps il n’y connait pas grand chose

« Si un médecin refusait une chose au malade du fait de ce qui s’y trouve comme nocivité et, par ailleurs, la lui autorisait, il s’écarterait du canon de la médecine »

Al Zarkashi, Shafii, 1392

« Le moindre de ses malheurs, et ils sont nombreux, est la fornication (baġā’), la folie (ğunūn) ou l’épuisement mental (nišāf) »

« Dis à qui mange du haschich comme un ignorant :

Ô ignoble, tu as vécu une mauvaise existence
La valeur de la raison est une fortune, alors pourquoi,
Ô insensé, tu l’as vendu pour du haschich ? »

Pour Zarkashi, La peine est le hadd (peine légale du buveur d’alcool)

L’utilisation thérapeutique est licite

Et il est possible d’en manger en l’absence d’autre chose à manger

Source :

tel.archives-ouvertes.fr/tel-01368946/d…