Thread by @DocteurGonzo4

#Thread Barkhane, élément clé de l’impérialisme français en Afrique

L’armée française utilisée par l’Etat pour garantir les intérêts d’Orano (ex Areva), Total, BNP, ou encore Bolloré.

50 soldats français sont morts au Sahel pour la Françafrique depuis 2013.

https://twitter.com/courrierinter/status/1345527970354638849

La région a été particulièrement déstabilisée par « la guerre en Libye » en 2011, une campagne militaire mandatée par l’ONU grâce à l’acharnement de Nicolas Sarkozy, très proche de Bolloré cairn.info/histoire-secre….

Souvenons-nous. lapresse.ca/debats/opinion…

Isolé en Europe dans son désir d’instaurer une zone d’exclusion aérienne en Libye, Sarkozy s’était tourné vers la Ligue arabe pour le soutenir. Il savait que le roi Abdallah d’Arabie détestait le colonel libyen. google.fr/amp/s/www.libe…

En cause, en 2009, devant les dirigeants du monde arabe réunis à Doha, le belliqueux chef de Tripoli avait qualifié le monarque saoudien de marionnette au service des Britanniques et des Américains.

Pour lui faire payer cette arrogance, l’Arabie saoudite pèsera de tout son poids, très lourd, pour que la Ligue arabe demande à son tour cette zone d’exclusion aérienne voulue par Sarkozy.

Avec ce coup de main béni, le duo Sarkozy-Juppé réussi à convaincre Obama et Cameron que le combat qu’ils allaient livrer en Libye était indispensable pour la protection des populations civiles à Misrata et Benghazi contre les troupes de Kadhafi.

Sans minimiser les dérives autoritaristes et violentes contre le peuple libyen de la part de Kadhafi, on sait aujourd’hui que ce fiasco militaire était avant tout un honteux projet de convoitise des richesses de la Lybie ; un cas typique d’impérialisme sauvage et dominateur.

En septembre 2016, la Commission des affaires étrangères du Parlement britannique, qui s’est penchée tardivement sur la question, est arrivée à la conclusion que la décision de bombarder la Libye en 2011 était « fondée sur des postulats erronés ». google.fr/amp/s/amp.lefi…

Elle ajoute même que les véritables motivations de Nicolas Sarkozy n’étaient pas de servir les intérêts de son pays mais de mettre la main sur le pétrole libyen et d’accroître l’influence de la France en Afrique du Nord.

Les parlementaires britanniques ont souligné que cette guerre en Libye était indissociable des intérêts politiques personnels de Sarkozy. Ils confirmaient dans leur rapport ce que beaucoup de gens soupçonnaient.

Rappelons que les premières bombes lâchées par la France ont commencé à tomber quand le fils de Kadhafi, Saïf Al-Islam, a demandé à Sarkozy de rembourser l’argent que son père lui avait donné pour sa campagne de 2007, une somme évaluée à 50 millions d’euros.

Il suffit de lire les révélations de mediapart.fr/journal/france… pour comprendre à quel point les liens entre Kadhafi et Sarkozy avaient été solidement resserrés par l’argent du pétrole libyen. L’un voulait redevenir fréquentable, l’autre était convaincu que l’argent n’a pas d’odeur.

La campagne militaire de 2011 en Libye suit le même scénario qu’on avait vu en Irak avec la propagande de Bush autour d’armes de destruction massive qui n’ont jamais existé. Comme l’Irak, la Libye est aujourd’hui devenue un énorme bourbier, pour ne pas dire un volcan actif.

Pendant les dernières années de son règne, Kadhafi disposait d’un arsenal évalué à 50 milliards $.
Une partie de cet armement s’est évanouie dans la nature, la Libye instable est devenue un gigantesque marché d’armes pour tous les groupes djihadistes qui traumatisent mnt le Sahel

Des groupes armés ont utilisé ces armes pour contrôler des zones dans la région, à l’image de Boko Haram. D’où la nécessité pour la France de réaffirmer son contrôle dans la région et de maintenir l’assujettissement du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad).

En janvier 2013, à l’occasion d’une rébellion des populations touarègues au Nord du Mali, François Hollande en profite, sous prétexte de « lutte contre le terrorisme », pour y déclencher une intervention militaire visant à installer des bases militaires françaises permanentes.

Cependant, les groupes djihadistes ont profité de l’affaiblissement des touaregs, des conflits réguliers, et de la misère croissante dans la région pour proliférer. Certains groupes islamistes armés sont même plus forts qu’au début de conflit (qui n’était pas lié à la religion).

Barkhane est aujourd’hui l’intervention militaire extérieure française la plus importante avec 5100 militaires concentrés autour des bases de Gao au Mali, Niamey au Niger ainsi que N’Djamena au Tchad. revolutionpermanente.fr/Trois-soldats-…

Le déploiement de ces énormes ressources militaires ne se fait pas dans le but de lutter contre le terrorisme ou de promouvoir la démocratie dans la région.

L’impérialisme français intervient dans ses ex-colonies pour les intérêts des capitalistes français et leurs alliés.

https://twitter.com/DocteurGonzo4/status/1276332517721808896

Le contrôle militaire du Sahel et du Mali est déterminant pour l’accès aux richesses de la région : l’or, l’uranium, le pétrole, le gaz ou les diamants. Au Burkina Faso et au Niger (1er producteur d’uranium pour la France), l’armée française assure l’exploitation des gisements.

Le Mali n’a pas de réserves d’or significatives avec une production de 60 tonnes/an et la France possède la 4è réserve d’or mondiale sans mines sur son sol : la région subit un pillage en connivence avec les élites locales.

Le Cameroun est en ruine : lemonde.fr/afrique/articl…

https://twitter.com/DocteurGonzo4/status/1320471373513445379

Au delà des industriels intéressés par le pillage des ressources gazières et pétrolières comme Total, d’autres entreprises participent à l’accaparement du marché intérieur de ces pays : BNP Paribas (sa filiale BICIM), où encore Orange 60% de PDM au Mali)

https://twitter.com/docteurgonzo4/status/1313815767671025668

#Bolloré est présent dans 46 pays africains pour un CA de 3 milliards € bbc.com/afrique/region… Le groupe Bolloré est multiforme : son réseau infiltre les services secrets, la magistrature et le pouvoir politique, en France comme à l’étranger

👉🏻 survie.org/mot/bollore

Le groupe Bolloré participe en plus au soutien logistique de l'Opération Barkhane et de l'Opération Sabre lemonde.fr/international/…

Bolloré est le 1er prestataire privé des forces armées françaises avec un chiffre d’affaires de 104 M€ entre 2014 et 2017 grâce à l’externalisation.

Sa filiale « Bolloré Logistics » a engrangé 65,3 M€ en 2018 avec les Armées.

Bref, Bolloré fait du profit grâce à la guerre et la violence, il assure ses intérêts industriels grâce à l’armée, et il détient un moyen de pression sur l’Etat français... africaintelligence.fr/afrique-ouest-…

Selon Achille Mbembe, le réalisme commande que l’on prenne acte de la dépendance structurelle et presque psychique des régimes et sociétés postcoloniaux à l’égard de la France, et que l’on procède à une refonte historique profonde des rapports entre celle-ci et ses ex-colonies,

faute de quoi, de part et d’autre, l’on subira les grands bouleversements déjà en cours au lieu de les conduire. lemonde.fr/afrique/articl…

Les régimes d’Afrique centrale représentent une grave menace pour leurs peuples, pour la sécurité internationale et pour les intérêts à long terme de la France sur le continent.

Tout y pousse : l’enkystement de régimes corrompus et incitateurs d’éventuelles guerres fratricides ; les transformations de la donne géopolitique ; l’arrivée de nouveaux acteurs extérieurs ; la crise écologique et sanitaire ; les défections de masse dues aux migrations...

Afin de préserver la paix et la sécurité en Afrique d’expression française, il est nécessaire, à l’exemple du général de Gaulle en 1944, d’organiser une nouvelle « grande transition ».

La plaie béante, celle qui ronge depuis longtemps les sociétés africaines issues de la colonisation française est la persistance de la tyrannie et, avec elle, de la corruption. Ces deux formes d’ensauvagement ne sont guère des accidents.

Entretenu par une variété de mécanismes objectifs et enchâssés dans de véritables appareils et dispositifs qui ont fini par faire système, l’ensauvagement a été transformé en technique et culture de gouvernement et en sens commun.

Le projet de rétrocession ou de « grande transition » aura pour finalité le renversement de cette funeste trajectoire historique.
Pour se libérer elle-même du joug à l’envers que ses anciennes possessions d’Afrique ont fini par tisser autour de son cou,

la France doit se doter de moyens d’action issus d’une nouvelle et puissante imagination historique, tisser de nouvelles alliances entres les forces démocratiques internes et couper le cordon ombilical qui lie son Histoire à la celle de la tyrannie sur le continent africain.