Thread by @obs_medics

Dans sa dernière enquête, @Mediapart a montré comment les forces de l’ordre ont "saboté la manifestation du 12 décembre 2020".

Dans la foulée, l'Observatoire publie son rapport, recensant 50 victimes prises en charge par les street-médics ce jour là.

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En analysant des dizaines et centaines de vidéos, @Mediapart a montré que, lors de cette manifestation, les FdO ont chargé la foule à 32 reprises, sans véritable justification. L'analyse juridique de ces manoeuvres est utile et nécessaire. [2/24] mediapart.fr/journal/france…

Mais, le rapport de l’Observatoire vient montrer que ces charges ne sont pas que des manoeuvres à analyser juridiquement, mais qu’elles ont de nombreuses conséquences. Il y ajoute une 2nd dimension d'analyse, celle des violences et des victimes. [3/24] obs-medics.org/rapports/secur…

Selon @Mediapart, à 15h13, la police charge le cortège pour la première fois. Elle chargera à 23 reprises en 15 et 16h. Dans le même temps, nous recensons 24 personnes prises en charge par les street-médics, présentant des blessures caractéristiques de coups de matraque. [4/24]

[15h10] Une femme agée, ​73 ans, est projetée au sol par une charge des forces de l’ordre. Elle ne peux plus mobiliser son avant-bras à cause de la douleur. Les médics soupsonnent de luxation du coude. Elle sera extraite vers l'hôpital. (victime n°18) [5/24]

[15h20] Un jeune homme, 25 ans, est pris en charge par les médics pour une plaie cranienne. Il a également des vertiges. Il sera évacué vers l'hopital en ambulance. (victime n°29). [6/24]

Durant cette prise en charge, d'après les témoignages des médics, des policiers de la BRAV ont insulté et menacé de violence les médics, et les forces de l’ordre ont chargé, matraqué à deux reprises et gazé les médics. [7/24]

[16h] Un photo-reporter, 30 ans, est matraqué à la tête par les forces de l'ordre. Il présentera une plaie au front, et sera ris en charge par les pompiers. (victime 3) [8/24]

Ces personnes ont été bléssées dès le début de la manifestation. Le rapport recense également de nombreuses victimes tout au long de la manifestations, jusqu'à 19h. Exemples: [9/24]

[ 17h15 ] Un jeune homme mineur, ​16 ans, sera frappé à coups de matraque et de pieds à la tête par les forces de l'ordre. Il présentera une confusion, les médics soupsonnerons une traumatisme crânien. Il sera évacué vers l'hopital par les pompiers. (vicitme n°23) [10/24]

[ 17h30 ] Le "Manifestant au tambour” visible dans l'enquête de @Mediapart. Matraqué vers 15h à la tête par les FdO, il présente une plaie du cuir chevelu sur le haut du crâne avec saignement. Se plaignant de maux de tête plus tard, il sera évacué vers l'hopital par les pompiers.

Au total, le rapport de l'Observatoire recense donc 50 victimes. Parmis elles, les 2/3 présentent des blessures caractéristiques de violences et de coups de matraque, 14 des traumatismes à la tête, et 5 seront évaluées vers les urgences. [12/24]

Ce rapport fait également état, parmis les victimes, de 3 enfants (~10 ans), 3 personnes mineurs (16-17 ans), et une personne agée (73 ans), ainsi que 4 journalistes et 4 street-médics (nous allons revenir dessus). [13/24]

Il montre que chaque charge des forces de l'ordre, ce sont donc des violences sur les manifestants, des coups de matraque, des personnes à terre, des personnes blessées, parfois lourdement traumatisées, des personnes aspergées de gazeuse lacrymogène qui paniquent... [14/24]

Il montre que chaque charge a ses victimes, physiques et psychologiques. Chaque charge a ses effets, sur les corps et les esprits. Ce jour là, un street-médic témoignera d'une « ​j​ournée avec une violence extrême​ »​. [15/24]

En outres, ce rapport fait état de nombreuses insultes, menaces, violences à l’encontre des street-médics, attaques des street-médics et des cordons de sécurité pendant les prises en charge, interruptions du soin des personnes blessées, confiscations de leur équipement... [16/24]

Par exemple, "À Paris, au boulevard Sébastopol vers 15h, pendant la prise en charge d’une plaie à la tête (victime 29), des policiers de la BRAV ont proféré des « ​insultes et menaces de violences​ » envers une équipe de street-médics." [17/24]

"Durant la même intervention, des policiers ont chargé contre le cordon de sécurité de l’intervention, ont matraqué à deux reprises un street-médic et aspergé de gaz lacrymogène « ​toute l’équipe qui était au sol​ », ainsi que la victime et plusieurs autres personnes autour."

"À Paris, sur la Place de la République, pendant la prise en charge d’une victime, des policiers ont « ​tenté d’interrompre le soins​ » en poussant les street-médics et ont, à cette occasion, violenté à coups de pieds une street-médics qui formait le cordon de sécurité." [19/24]

"À Paris, sur la Place de la République à la fin de la manifestation, un CRS a proféré des « ​menaces de violence​ » envers une équipe de street-médics, puis un policier de la BRAV a craché « ​à quelques centimètres​ » des street-médics." [20/24]

Selon l'Observatoire, ces violences sont d’autant plus graves qu’elles sont exercées à l’encontre de médics signalisés alors qu’ils portent secours à des personnes blessées, mettant en péril leur action de secours et aggravant les risques encourues par les personnes blessées.

Cependant, ce rapport est loin d'être le plus lourd de l'Observatoire. Le 16 mars 2019 pour l'acte 18 des Gilets Jaunes, il recensait 394 victimes. Le 1er Mai 2019 pour la fête de travail, 296 victimes ont été recensées. (obs-medics.org) [22/24]

Le travail que nous menons à l'Observatoire depuis deux ans montre que, derrière les manoeuvres du maintien de l'ordre, il y a de très nombreuses victimes, de très nombreuses personnes bléssées, bien éloignées de l'image du "casseur" que ces manoeuvres prétendent combattre.23/24

Fin du thread. Merci beaucoup à @Mediapart @seb_bourdon @CamillePolloni @AnttonRouget @antoineschirer pour leur enquête.

Vous pouvez consulter le rapport complet et trouver les autres rapports de l'Observatoire sur le site internet: obs-medics.org/rapports/secur… [2/24]