Thread by @DocteurGonzo4

#Thread Les multinationales du Conseil financier et l’Etat main dans la main contre l’intérêt général des français.

❌ Stop à la relation incestueuse entre les décideurs publics et le secteur privé capitaliste.

https://twitter.com/lachaudb/status/1346418762518552576

McKinsey, Boston Consulting Group (BCG), Capgemini, Ernst & Young ou encore Mazars sont de gros cabinets de conseil français ou internationaux qui participent pleinement au processus décisionnel public à titre d’experts.

Dans les 1990’s, la concentration du secteur de l’audit privé conduit à l’émergence de multinationales du conseil. Elles développent des filiales “services publics” et des prestations centrées sur l’informatique, les audits comptables, les réformes de la comptabilité publique.

Depuis, à la faveur de l’offensive des think tanks néolibéraux l’emprise du conseil privé ne cesse de s’étendre. L’élection de Sarkozy et la nomination de personnes issues non de la fonction publique ou de la société civile mais du monde des affaires a radicalisé cette dynamique.

Woerth, Borloo (HEC + avocats d’affaires), Lagarde (a fait carrière chez Baker & McKenzie) Copé (associé au cabinet Gide-Loyrette-Nouel). Ces passeurs œuvrent à la pénétration au sein de l’administration de logiques, d’intérêts, de catégories et dispositifs spécifiques au marché

Gide-Loyrette-Nouel est l’un des rares cabinets français à concurrencer les mastodontes anglo-saxons Allen & Overy, Hogan Lovells ou Baker & McKenzie régulièrement sollicités par le gouvernement français.

De quoi recevoir le 1er prix du bon larbin par Le Point, qui tresse des lauriers au « cabinet tricolore » et en énumère les faits d’armes : aide à la privatisation des autoroutes, à la création de La Banque postale, conseil de Total dans le procès de l’Erika,

Conseil de l’Etat dans la fusion GDF-Suez... Gide-Loyrette-Nouel a servi de « conseil » à DSK quand il était ministre des finances (1997-1999), pour nombre d’opérations de privatisation.

En 2007, le cabinet assiste la ministre de l’économie C. Lagarde pour « le plan de relance »

L’aide apportée par les cabinets de conseil ne se limite pas au seul domaine technique. L’implication des consultants dans les politiques de réforme de l’Etat a de puissants effets sur le contenu et les formes des politiques de réforme.

-> Mise en place des techniques de « gestion dégraissée » (lean management) issues du privé, au sein du publique. Sont arrivés alors des consultants privés, payés pour étudier la possibilité d’intégrer au système judiciaire français les principes du lean management.

Cette logique managériale est induite par une approche ultralibérale, qui va évaluer scrupuleusement tous les champs de décision. Cette approche ne fonctionne pas, tout le monde le sait, mais aucun haut fonctionnaire ne vous le dira, car c’est ce que veut le marché.

Voir aussi l’affaire impliquant les ministres Moscovici, Montebourg et la banque Lazard : est-ce qu’une banque d’affaires, qui a distribué des bonus exorbitants à ses dirigeants en pleine crise peut décemment conseiller l’Etat pour créer une banque publique d’investissement ?

Par ailleurs, en France, la procédure législative est surtout gouvernementale. Mais le gouvernement fait massivement appel au privé... Or, il y a une idéologie anti-sociale, anti-écologique et anti-démocratique qui se cache derrière l’expertise commandée.

L’association Anticor met en cause la baisse constante de l’ingénierie publique au profit de prestataires privés : «on assiste à une privatisation des ressources en information, une politique qui confie la construction de textes au privé en limitant les renouvellements de postes»

https://twitter.com/anticor_org/status/1346499288902344711

Pendant que le conseil privé sème ses pions, l’expertise publique s’affaiblit. Chaque ministère disposait jadis de son propre centre de prospective et d’analyse, destiné à alimenter la décision politique. Seules l’ombre de quelques grandes instances subsistent aujourd’hui.

Les décisions se prennent lors de conversations privées, comme ce coup de fil (révélés par l’une de nos sources) passé par des membres du Gvt Hollande tout juste nommés à des avocats de la place parisienne qui ont pour clients les patrons et les grands actionnaires français.

https://twitter.com/DocteurGonzo4/status/1346234207174078469

Il y a aussi le phénomène de lobby tres présent parmi les parlementaires. Les avocats de ces cabinets rédigent régulièrement des amendements pour des députés, à la demande d’acteurs privés :

« Les entreprises nous contactent et nous disent : ‘’Maître, il y a un débat parlementaire, pouvez-vous formuler un amendement que nous passerons à un député ?” »

Instrument technique du lobby, l’amendement confectionné par le privé est un classique de l’Assemblée nationale.

Catherine Lemorton, jeune député PS de Haute-Garonne en a fait les frais. Son rapport sévère sur le prix des médicaments a froissé BigPharma..

«Je reçois alors la visite de Corinne Moizan, lobbyiste chez Servier, Ils me rappellent que ce n’est pas comme ça qu’il faut légiférer»

Ils me laissent un courrier, pour m’expliquer comment les exonérer fiscalement. Impôts réduits sur les sociétés en reconnaissance de la vitalité économique du secteur, transformation des barèmes de remboursement, poursuite et approfondissement des crédits d’impôt sur la R&D...

En gros, on demande à l’AN de defiscaliser un secteur qui va déjà très bien. Et quand ça vient de lobbys travaillant pour de grands groupes, c’est de la grosse artillerie. Si vous avez un amendement signé par soixante-dix députés, en général, on sait d’où ça vient...

Selon l’élue, « il y a très peu de spécialistes parmi les députés, ce qui laisse le champ libre aux lobbys. C’est ce qui s’est passé avec la loi Hadopi, et c’est vrai pour la plupart des textes. »

Tout cela révèle un changement dans la manière de « faire la loi ». La production du droit s’est “anglo-saxonisée”. La conception de la loi rédigée et votée après un débat démocratique, où les idées ont pu s’exprimer dans l’intérêt général, n’est plus d’actualité.

Anticor voit dans cette bascule une privatisation du processus législatif. « On accepte que la décision publique soit finalement le fruit du rapport de forces entres différentes influences... La pirouette, c’est de faire passer ça pour de l’éthique, de la transparence.

C’est la loi du plus fort et la forme la plus aboutie de la corruption. » On calque le modèle du Parlement français sur le modèle européen : à Bruxelles, les lobbys ont leur plaque de cuivre bien en vue. ´

Source : monde-diplomatique.fr/2013/01/GOANEC…

Édifiant : le 23 décembre, celui qui détaille le plan de l’exécutif face aux directeurs d’ARS et aux directeurs d’Hopitaux en charge de la campagne de vaccination n’est pas Olivier Véran, qui fait juste acte de présence, mais Maël de Calan, un cadre de McKinsey.

Apres un échec politique cuisant, grâce à ses relations d’affaires dans les milieux américains – promotion 2018 des « Young leaders » de la French American Foundation -, Maël de Calan s’est trouvé un emploi dans le cabinet de conseil McKinsey en 2018. breizh-info.com/2019/08/14/124…