1/Quelques réflexions sur l'affaire Finkielkraut-Duhamel.
Commençons par rétablir la vérité : Finkielkraut a explicitement condamné Duhamel, qu'il a jugé "inexcusable". C'est capital. Sur ce point toute polémique est insultante et malhonnête. #Finkielkraut
2/Il me faut arbitrer entre trois sentiments:
- une vraie estime pour Finkielkraut (que je ne lui retire pas, quels que soient nos désaccords);
- ma consternation à l'annonce de son renvoi brutal de LCI ;
-la conviction qu'il n'en a pas moins dérapé et que ce n'est pas un hasard.
3/L'intervention de Finkielkraut était juridiquement fondée, moralement déplacée et médiatiquement désastreuse.
- Juridiquement fondée parce que, quoi qu'on puisse en penser, la justice dissocie la détournement de mineur de la question du "consentement" (dont elle tient compte).
4/Mais l'insistance de Finkielkraut sur l'éventualité du consentement d'un mineur de 13 ans aux abus sexuels de son beau-père n'en était pas moins déplacée. C'est une question si scabreuse et de si grande conséquence (pour la victime) qu'elle demande la plus extrême retenue.
5/Evoquer sur un plateau de télé le consentement éventuel de la victime ne peut que donner l'impression qu'on cherche à relativiser le crime. Or, l'abus sexuel sur mineur, aggravé d'inceste, est un crime ; il n'appartenait pas à Alain Finkielkraut d'introduire un tel soupçon.
6/Or il est évident que, sur ces sujets, Finkielkraut est mal à l'aise. Cela n'a rien à voir, bien sûr, avec quelque solidarité tribale : les antisémites, toujours en embuscade, ont été jusqu'à imaginer qu'Olivier Duhamel était juif puisque Finky le défendait ! Abject.
7/Cette question de la sexualité entre adulte et ados est la seule où Finkielkraut soit resté fidèle à l'héritage de 68 ! De son éloge de Tony Duvert (dans Le Grand désordre amoureux) à la dédramatisation désinvolte du viol de Samantha Geimer, il s'égare souvent sur ce terrain.
8/Ses propos justifiaient-ils qu'il fût viré "comme un malpropre"? Non. Ironiquement la chaîne lui a donné raison (il venait de dénoncer l'hystérie médiatique qui régnait dans ce genre de débat).
Il se pourrait pourtant qu'en le remerciant, LCI lui ait rendu un vrai service.
9/Contrairement à ce qu'on a pu dire de lui, Finkielkraut est un vrai intellectuel, pas un "fast thinker" (dixit Bourdieu). Mais justement : il a besoin de temps et d'espace pour réfléchir et parler. Le format télévisuel ne lui vaut rien ; il ne peut y résister mais il s'y gâche.
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1/Le dernier billet de Cincinnatus est une mine d'or. Une relecture de Nietzche à la lumière de l'actualité politique, manuel de résistance à la vogue délétère des nouvelles idéologies du ressentiment (identitarismes, intégrismes, posthumanisme, radicalismes de toute obédience).
2/Cincinnatus, à la lumière de Nietzsche (et de... Cavanna : «Les gauchistes sentent le curé froid !»), expose ce qui souvent se cache derrière la rhétorique vindicative des SJW : une haine maladive de l'excellence, des passions tristes, un idéal frelaté de pureté.
3/Cincinnatus montre aussi comment la culpabilité autodestructrice dénoncée par Nietzsche s'est retournée chez nos SJW en une passion de l'incrimination, de l'inculpation généralisée des "autres" : nous sommes entrés dans l'ère d'un procès sans fin.
1/ Le Musée d'Art et d'Histoire du judaïsme rend hommage à Pierre Dac.
Français, juif, patriote, résistant, humaniste. Et cet humour qui est l'autre nom de la liberté. fr.timesofisrael.com/un-peu-de-schm…
2/Pierre Dac fut aussi l'auteur d'une des lettres les plus sublimes de la Résistance, adressée à Philippe Henriot, éditorialiste à Radio-Paris, qui avait mis en doute le patriotisme de celui dont le vrai nom était André Isaac.
3/Evoquant la mémoire de son frère "mort pour la France", Pierre Dac conclut:
"Sur votre tombe (..), il y aura aussi une inscription (...) ainsi libellée: PHILIPPE HENRIOT MORT POUR HITLER FUSILLÉ PAR LES FRANÇAIS. Bonne nuit, Monsieur Henriot. Et dormez bien, si vous le pouvez."
1/Hélas, tous les mots du racisme et de l’antiracisme sont malformés. A commencer par “racisme”, né au 19e s. Depuis la fin du nazisme, rares sont les racistes qui osent encore étayer leur haine par des arguments pseudo-scientifiques. On peut être raciste sans croire aux “races”.
2/Le mot “antisémitisme” est mal né. Inventé au 19e s. pour désigner une hostilité raciale aux Juifs (et à eux seuls), il permet à quelques ignorants d’affirmer qu’un Arabe, étant lui-même sémite, ne peut pas être antisémite. “Antijuivisme” aurait évité le malentendu : trop tard.
3/ Et tous ces mots en “phobe” qui, au lieu de signifier la “peur” (agoraphobe, claustrophobe), désignent (et pathologisent) l’inimitié : xénophobe, homophobe, islamophobe… Or on peut avoir peur de quelque chose qu’on ne déteste pas, et détester quelque chose sans en avoir peur.