Fondée en 1976, l'@afer_asso est une association d'épargnants qui est une référence dans le monde de l'#assurance-#vie.
'De référence' ne signifie pas 'dominant' : après tout, les quelque 59 milliards d'euros gérés par l'association ne représentent jamais que 3% du marché.
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Mais à chaque début d'année, c'est le même rituel : tout le marché retient son souffle en attendant la publication par l'#Afer du taux de rémunération de son contrat euros pour l'année précédente. Comme un orchestre attend le 'la' du chef !
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Il y a une vingtaine d'années, l'#Afer a traversé une grave crise et, pour ainsi dire, mérité son nom, lorsque deux de ses fondateurs ont été accusés d'avoir spolié les adhérents de quelque 128 millions d'euros. Excusez-du peu.
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Cette "affaire de l'Afer" où l'association s'était portée partie civile a abouti à la condamnation des deux fondateurs (deux ans de prison, 200 k€ d'amende), à la confiscation de 92 M€ par l'Etat puis à une indemnisation des adhérents (en 2017 et 2019 !).
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Malgré cette embarrassante affaire, l'association, reprise en main par Gérard Bekerman, devenu son président en 2007, a continué sur la voie de la croissance.
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Mais dans le bilan de l'année 2020, présenté dans le dossier de presse riche de détails que publie annuellement l'#Afer (voilà qui pourrait servir aussi de référence à d'autres acteurs !), on voit poindre une nouvelle crise de croissance.
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L'indicateur le plus crucial pour les acteurs de l'assurance-vie, c'est la #collecte : autrement, dit, l'argent nouveau versé sur les contrats. C'est l'indicateur du succès commercial de l'assureur-vie (cela marché aussi pour une société de gestion).
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On distingue plus précisément :
- la #collecte#brute : l'argent supplémentaire verré par les clients (que ce soient des clients existants ou de nouveaux);
- la #collecte#nette : la collecte brute diminuée des retraits qu'on pu effectuer les clients (les mêmes ou d'autres).
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Revenons à l'#Afer : en 2020, tous les 'drivers' de la collecte se sont dégradés. Examinons-les un à un.
La #collecte brute est passée de 2,6 Mds€ en 2019 à 2,08 Mds € en 2020 : moins d'argent nouveau est rentré.
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Simultanément, plus d'argent est sorti, sous l'impact de deux facteurs principaux.
- Des rachats partiels de 1,3 Md€ vs. 1,2 Md€ en 2019 : les clients/adhérents ont puisé dans leurs contrats ;
- Et surtout des versements de prestations passés de 1,1 à 1,7 Md€.
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Notons que les rachats totaux (i.e. départs de clients) restent très faibles !
Ceci dit, les 'versements de prestations' sont aussi une forme de départ des clients.
Le départ... les pieds devant ! Il s'agit bien des prestations versées au moment du décès de l'assuré.
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On voit bien sur le graphique plus haut que l'impact est loin d'être neutre. Et pour cause !
La cible principale de l'assurance-vie n'est pas exactement jeune. A l'#Afer, l'âge moyen des nouveaux adhérents est de 41 ans. Et l'âge moyen des adhérents tout court est de 58 ans.
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Et, bien évidemment, c'est la partie la plus âgée du portefeuille de clients qui tend à avoir le plus d'épargne.
L'Afer donne d'ailleurs un chiffre impressionnant.
En 2020, 10.622 de ses adhérents sont décédés, soit 1,4% de ses adhérents à fin 2019.
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Ce chiffre est en augmentation par rapport aux années précédentes et l'âge moyen élevé de la clientèle de l'Afer indique que la tendance haussière devrait se poursuivre.
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Cela met l'#Afer face au défi du renouvellement de sa clientèle.
Justement, l'année 2020 apporte ici un autre signal alarmant de ce côté : le nombre de nouveaux adhérents est en chute libre.
Jamais il n'avait été aussi faible au cours de la décennie passée.
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Pour la première fois depuis 2012, le nombre de nouveaux adhérents ne suffit pas à compenser la perte de clients existants (décès et départs cumulés).
En 2020, la base totale d'adhérents recule de 0,5% à 756.620.
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Trouver de nouveaux clients passe par une poursuite de la diversification. Le fameux contrat en euros de l'#Afer représente encore 80% des encours.
Or, si l'association continue de parler du 'bel avenir' de ce produit 'pas obsolète', il est de moins en moins attrayant.
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Sans surprise, le taux servi par l'Afer a encore baissé en 2020.
Il a été fixé à 1,7%, vs. 1,85% en 2019 et une moyenne de 3,14% sur 14 ans.
Or cette baisse est inéluctablement liée à la baisse des taux.
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Le fonds garanti en euros proposé par l'Afer et géré par Aviva est exposé à près de 45% à des obligations d'Etat, qui ne rapportent presque rien.
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Ce qui était il y a 15 ou 20 ans un produit presque parfait (rentable, liquide et garanti) a perdu de son lustre.
Pire, en cas de remontée de l'inflation (donc des taux), son rendement réel (inflation déduite) pourrait vite devenir négatif.
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Si l'Afer avance l'explication de la crise sanitaire pour justifier la faiblesse du nombre de nouveaux clients, l'argument semble un peu spécieux.
Le niveau d'épargne a en effet explosé en 2020 et les courtiers en ligne notent justement une affluence de nouveaux clients.
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Soyons justes, l'Afer reconnaît aussi avoir rencontré des difficultés lors d'une migration informatique.
Peut-être se rapproche-t-on ici de l'enjeu principal : l'Afer vit surtout d'un produit vieillissant commercialisé à l'ancienne.
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La concurrence qui doit motiver ses décisions stratégiques aujourd'hui, c'est sans doute celle de nouveaux entrants, comme @yomoni_fr.
Des profils de performance plus attrayants, grâce à des outils modernes et peu coûteux comme les #ETF et à un mode de distribution en ligne.
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Encore une fois, le cas de l'Afer semble assez bien représenter les enjeux de ce marché de l'assurance-vie, qui a su séduire toute une génération mais doit maintenant convaincre les suivantes.
FIN
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Société Générale était dans un premier temps resté actionnaire minoritaire à hauteur de 20%, avant de sortir complètement du capital d'#Amundi après l'#IPO de novembre 2015.
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Jusqu'ici restait dans le giron de Société Générale un autre gérant d'actifs, #LyxorAM, notamment connu pour ses #ETF.
#Lyxor a même été pionnier en Europe de ses fonds cotés en Bourse avec son ETF sur le #CAC40 lancé en décembre 2000.
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Ce vieux dicton boursier a bien fonctionné avec @DbtGroupe. Mais les particularités de ce petit scandale touchant le monde des micro-capitalisations valait bien un thread.
C'est parti.
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Le point particulier de cette affaire, c'est que la rumeur est venue du groupe lui-même, via un tweet publié par son compte officiel, que voici :
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