Je viens d'écouter Beaud et Noiriel. Et bien c'était très confus.
Les reproches visent des espaces aux acteurs et aux logiques très différents. C'est rappelé brièvement mais on sent qu'il y a des amalgames (par manque de temps ?)
Ils parlent :
- des réseaux sociaux
- des journalistes
- des campus américains
- de black lives matter
- des mémoires de master
- des études depuis 1945
Du football aussi
Apparemment il y aurait le même phénomène, une prévalence de l'analyse de la race au détriment de la classe,qui serait la variable la plus importante.
Bon après avoir insister que la classe c'était le plus important, ils rappellent que d'autres arables comptent, comme la génération et les institutions.
(comme quoi, finalement...)
Surtout qu'il y a des enquêtes statistiques qui montrent que la classe peut être secondaire dans les pratiques et les constructions identitaires par rapport à d'autres variables (mais ils en parlent pas)
Il y a ensuite un énorme paradoxe sur l'intersectionnalité:
- on attend toujours les preuves d'un apport empirique, parce qu'il n'y a que l'enquête qui compte en sociologie (les collègues qui ont fait des études sur cela ou qui dirigent des numéros de revue apprécieront)
- on en
a toujours plus ou moins fait parce qu'on croise des variables... Du coup l'intersectionnalité ne serait utile que parce que ça permet à des gens de découvrir ce que la sociologie a toujours fait...
Je sais honnêtement pas quoi répondre à ça... Considérer qu'on a pas avancé depuis Durkheim dans l'enquête et le croisement de variables, c'est pas très flatteur pour la discipline...
Enfin, l'affaire révélée par Mediapart concernant des propos d'un entraîneur qui avait émis une classification de performance selon la couleur de peau, Beaud insiste en disant que ce n'était pas tellement sur la "race" des personnes... Je reste extrêmement dubitatif...
Qu'il y ait pu avoir d'autres dynamiques qu'une simple racisation, je peux l'entendre mais enfin le propos était explicite et je me demande à quel point ça ne contribue pas à minimiser ce fait là...
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Je propose de regrouper les ressources de socio sur l'intersectionnalité avec le #InterSectionSocio
ça permet d'éviter de faire régulièrement les mêmes threads et du coup de renvoyer vers des études en lien et des résumés en thread (je sais pas si quelqu'un a déjà fait ça ?)
Un article qui a toute sa place ici et qui mérite amplement d'être lu, après les débats qu'on a pu avoir.
Il y a une critique (donc avantages et inconvénients) de l'approche par les biais dans la compréhension de l'hésitation vaccinale.
Très convaincant.
La France est donc un pays où l'hésitation vaccinale est forte.
Les analyses sur ce fait font souvent état d'une méfiance vis-à-vis de la science en général ou d'une responsabilité des réseaux sociaux.
J'aime bien le "il faut se consacrer 100% à la thèse" et "donner des TD c'est cool"
On demande bien autre chose qu'une thèse quand on est en doctorat aujourd'hui. Alors les thèses ne font plus 1200 pages, mais organiser et animer des colloques, des journées d'étude, être dans des revues, y publier, monter des projets et des professionnels, ça fait partie
doctorat mais pas de la simple écriture de la thèse
Une passionante enquête sur l'usage des réseaux sociaux dans l'accès à l'information selon le milieu étudiant.
Certains a-priori sont battus en brèche et permettent une véritable réflexion sur le rôle de ces réseaux.
On sait que les jeunes utilisent beaucoup les réseaux sociaux pour s'informer (71 % des 15-34 ans déclarent utiliser quasi quotidiennement les réseaux sociaux pour s’informer, devant les journaux télévisés). On s'inquiète alors de leur exposition aux fake news.
Je viens de terminer le livre de Johan Heilbron sur la sociologie française, retraçant sa genèse à partir de données relativement inédites. Plusieurs remarques qui peuvent nous guider face à ce qui est dit de la sociologie dans les médias
Il n'y est pas décrit que la discipline soit structurée sur un axe politique gauche/droite. Il n'y est pas non plus décrit un gauchisme qui parviendrait à s'imposer. Il est même dit que 4 grandes figures ont réussi à marquer durablement, scientifiquement et
institutionnellement la sociologie en France : Touraine, Bourdieu, Boudon et Crozier. Les deux derniers peuvent être classés à droite ou en tout cas libéraux.