Une passionante enquête sur l'usage des réseaux sociaux dans l'accès à l'information selon le milieu étudiant.
Certains a-priori sont battus en brèche et permettent une véritable réflexion sur le rôle de ces réseaux.
On sait que les jeunes utilisent beaucoup les réseaux sociaux pour s'informer (71 % des 15-34 ans déclarent utiliser quasi quotidiennement les réseaux sociaux pour s’informer, devant les journaux télévisés). On s'inquiète alors de leur exposition aux fake news.
Pourtant, les jeunes ne semblent pas être les plus gros consommateurs ni ceux qui diffusent le plus les fake news.
Cela invite à s'interroger sur leurs pratiques concernant l'information sur ces réseaux.
On sait toutefois que le rapport à l'information n'est pas entièrement déterminée par la génération mais aussi par la position sociale et le capital culturel.
L'auteur propose ainsi de vérifier deux hypothèses :
Julien Boyadjian mène une enquête pour les tester auprès de différents publics d'étudiants afin de comparer leurs usages des réseaux sociaux :
*E2C = Ecoles de la deuxième chance
On observe qu'il existe des différences dans la façon de s'informer, notamment la télévision qui est davantage prisée dans les milieux étudiants populaires et que les sites d'information sont l'apanage des formations élitistes.
Pour aller davantage dans le détail des réseaux sociaux, l'auteur a pu analyser les likes des étudiants qui ont bien voulu accepter de donner ces informations. Peu de ceux issus de formation populaire ou moyenne aiment des pages de médias d'information.
L'auteur complète ces résultats à travers des entretiens et remarque cette distance des catégories populaires et moyennes envers l'information :
Ainsi
Pour les étudiants de formation plus élitiste, il y a un rapport plus engagé à l'information et dépendant de ses convictions politiques, même s'ils sont davantage exposés à ce type de contenus :
Conclusion sur les classes populaires
Conclusion sur les formations élitistes
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Je viens de terminer le livre de Johan Heilbron sur la sociologie française, retraçant sa genèse à partir de données relativement inédites. Plusieurs remarques qui peuvent nous guider face à ce qui est dit de la sociologie dans les médias
Il n'y est pas décrit que la discipline soit structurée sur un axe politique gauche/droite. Il n'y est pas non plus décrit un gauchisme qui parviendrait à s'imposer. Il est même dit que 4 grandes figures ont réussi à marquer durablement, scientifiquement et
institutionnellement la sociologie en France : Touraine, Bourdieu, Boudon et Crozier. Les deux derniers peuvent être classés à droite ou en tout cas libéraux.
J'aimerais les données qui permettent d'affirmer que la sociologie française a eu du mal à intégrer l'anthropologie. En attendant, plusieurs constats :
Je travaille en parti sur ça. Ce qui est dit ici est faux.
Chez Bourdieu, l'interaction entre offre et demande est assez complexe, régie en partie par l'homologie structurale et il se apporte évidemment des réponses au fait que la gratuité des musées n'entraîne pas les foules à s'y rendre.
Les travaux contemporains inspirés de Bourdieu sur l'interaction offre/demande requestionne d'ailleurs cette homologie et laisse une place aux intermédiaires, cheville essentielle pour comprendre comment la correspondance se réalise concrètement.
La consommation des nanars, en tant que pratique culturelle, pose de nombreuses questions à la sociologie. Renaud Chartoire nous le montre très bien.
A travers ces films tellement mauvais qu'ils en deviennent bon, on peut dresser des hypothèses et résumer ainsi les théories que la sociologie de la culture a dressé pour comprendre tout cela.
Les données empiriques manquent pour qualifier le vécu des personnes blanches comme victime de racisme, se définissant par un principe de systémicité selon les sciences sociales.
Pourtant, le terme de "racisme anti-blanc" existe et prospère dans le champ médiatique.
Il convient alors de comprendre comment ce terme ait parvenu à s'y introduire alors qu'il était quasiment absent en 2000.
Pour cela Reihane Meraska analyse les discours de presse de Le Monde et du Figaro entre 2000 et 2019. 374 articles sont analysés.
Comment expliquer que les enfants d'immigrés réussissent mieux à l'école, à milieu socio-professionnel égal ?
Est-ce seulement par la détention de ressources objectives plus importante ou d'autres hypothèses doivent être formulées ?
Ce sont ces deux questions que vont se poser les deux chercheuses de l'article, en tentant une explication originale par la transmission d'une histoire familiale.