Il sort ça le week-end en plus. Aucun respect pour les profs de SES je te jure.
Alors, le terme "fait social" est profondément lié à Durkheim, lequel en donne une définition très précise. Un fait social est une manière de faire extérieure à l'individu et contraignante. C'est ce qui fonde la légitimité de son étude en tant que réalité sui generis
Le pseudo "islamogauchisme" ne répond pas à cette définition : il n'est pas contraignant, il n'est pas extérieur aux individus. On ne sait pqs trop ce qu'il est. Ce n'est pas un fait social.
Franchement, on dirait les élèves de première qui essayaient de justifier leur sujet de TPE en disant que "X est un fait de société".
Mais il y a plus : un fait, au sens de fait scientifique, ne se décrète pas. Un fait est, selon la formule de Gaston Bachelard reprise ad nauseam dans Le métier de sociologue (Bourdieu, Passeron, Chamboredon), "conquis, construit, constaté".
Conquis contre l'évidence du sens commun. Construit par la théorie. Constaté par la confrontation empirique. Aucune de ces étapes n'a pas été faite pour ce terme raciste importée de l'extrême droite.
Notamment parce que la construction de l'objet amènera a montrer que ce qui existe ce n'est pas "l'islamogauchisme" mais "l'accusation d'islamogauchisme". Que c'est celle-ci qui a un caractère contraignant sur les individus en jouant comme contrôle social pour stigmatiser
délégitimer et finalement policer les comportements. Si "islamogauchisme" a quelque chose à voir avec un fait social, c'est dans ce sens là : comme une arme utilisée par l'extrême droite et les conspirationnistes, arme qui devient efficace quand elle trouve des relais auprès
dun gouvernement - que je m'abstiendrai de qualifier d'idiots utiles car je pense qu'ils savent parfaitement ce qu'ils font.
Et evidemment maintenant ils commencent a sortir "oui alors on pourrait trouver un autre mot" parce qu'ils n'en ont plus besoin : ils sont arrivés à inscrire à l'agenda politico-médiatique la fin des libertés académiques et l'existence tout à la fois d'analyses du racisme
et de racisé•e•s dans l'enseignement supérieur et ailleurs comme un problème qu'il faut résoudre. C'est cela qui compte vraiment pour eux.
Pour plus de détails sur le fait social chez Durkheim
Si cette personne avait le moindre souci véritable pour les personnes en difficultés, il réclamerait des aides inconditonnelles plus importantes. Simplement parce que c'est ce qui permet aux gens de travailler et de s'émanciper.
Vous savez ce qui condamne les gens à la pauvreté ? C'est la pauvreté. Quand vous êtes pauvres, c'est plus dur de suivre une formation, de monter une entreprise, de s'investir dans des activités, de se projeter dans l'avenir. La pauvreté est le premier obstacle à l'émancipation.
Vous ne voulez pas qu'un responsable de Daesh touche des revenus d'assistance ? Adressez vous aux services de police et de renseignement. C'est leur boulot de lutter contre le terrorisme. Pas aux politiques sociales.
Évidemment la tentative est ici de transformer une mesure sanitaire - servir les repas plus rapidement pour permettre la distanciation - en une guerre culturelle parce que sur les questions économiques, on a rien à offrir aux classes populaires
Sinon vous savez, c'est vrai que c'est important de se soucier de l'équilibre des repas dans les cantines - et un repas sans viande peut parfaitement être équilibré. Mais la cantine scolaire, c'est pas un dispositif de lutte contre la pauvreté.
Sérieusement, les gens qui ont un problème avec "la race est une construction sociale" adorent discuter avec ceux qui considèrent que les races existent biologiquement et sont inégales. Et on veut nous faire croire que le problème c'est utiliser le mot "race".
Si vous utilisez le mot "race" dans un sens raciste, vous pouvez être un invité permanent et rémunéré sur les chaînes d'information. Si vous utilisez le mot "race" pour dire que le racisme crée des inégalités injustes, vous fracturez la république et il faut enquêter sur vous.
Si vous utilisez le mot "race" dans un sens raciste, les éditorialistes défendront votre liberté d'expression et exigeront que l'on vous donne la parole. Si vous utilisez le mot "race" pour dénoncer une construction socio-politique injuste, ils vous insulteront.
C'est vraiment fascinant ce texte. Fascinant de betise et d'incompétence. Sur l'école d'abord et la mobilité sociale d'abord : tout ce que l'on a, c'est un déroulé de clichés et de mensonges.l
La mobilité sociale est restée relativement stable depuis 40 ans insee.fr/fr/statistique… L'ascenseur sociale en panne ? Non.
Ce qui a ralentit, c'est la mobilité structurelle, celle produire par les transformations économiques : le déclin du nombre d'agriculteurs et d'ouvriers et l'augmentation du nombre de cadres provoquaient nécessairement de la mobilité. Et ça n'a pas grand chose à voir avec
Je me demande honnêtement depuis combien de temps il faut ne pas avoir mis les pieds dans une université pour penser que le gros problème actuel c'est la "terreur" que feraient peser des étudiants sur les professeurs...
Bon, je me demande aussi depuis combien de temps il faut ne pas avoir lu Orwell pour penser que des historiens ouvrant des archives et écrivants des articles sont "orwelliens" mais la réponse est plus facile (c'est "jamais")
Demandez aux universitaires quels sont les problèmes des universités aujourd'hui et pour peu que vous ne demandiez pas aux retraités et autres hyper privilégiés qui écrivent dans le Point, ils vous parleront du manque de moyens, de la surcharge de travail, etc.
Extrait authentique de malhonnêteté intellectuelle de la part d'un professeur (anecdote et cherry picking) doublé de la diffusion illégale d'une copie.
Vous voulez le signe d'un problème de niveau dans l'ESR ? Le fait qu'un idéologue patenté comme l'auteur du tweet ait un poste en fait partie.
Mais ce n'est pas un problème général. C'est juste qu'il peut y avoir des plaques où des gens faiblement compétents arrivent a s'installer. Ce qui arrive dans toute organisation de grande taille.