Ami-e-s collapso-sympathisants collapso-convaincus, ou collapso-sceptiques, je viens de finir le livre de Catherine et Raphaël Larrère sur l'analyse (critique) de la collapsologie et c'est juste passionnant.
Tous deux spécialistes d'éthique environnementale (et militants de gauche) illes retracent l'histoire et les filiations idéologiques de la collapsologie, pour analyser l'argumentaire et examiner la solidité des preuves...
... scientifiques à l'appui de la thèse d'un grand (et imminent) effondrement civilisationnel. Loin de verser dans le climato-scepticisme ni dans l'angélisme de la géoingénierie, ils développent non moins une critique acerbe de la collapsologie.
Je vous mets quelques morceaux choisis au fur et à mesure...
Pour eux, la collapsologie ferait preuve de scientisme en exploitant les données du Giec sans s'interroger sur la façon dont elles sont construites ni leur contexte de production.
Elle serait aussi profondément ethnocentrée, en ne faisant que parler des risques d'effondrement de "notre" civilisation thermo-industrielle (les pauvres, OSEF?) tout en reprenant à son compte le terme d'Anthropocène qui sous entend que l'humanité dans sa globalité est coupable
du changement climatique (et proposent malicieusement de parler plutôt de "Capitalocène"). Elle serait aussi une manière de promouvoir une forme de repli sur soi survivaliste en niant l'importance de l'Etat dans le maintient de l'accès à tous aux services de première nécessité,
et sans prendre en compte les aspects sociaux et politiques de la crise climatique. Pour eux, la collapsologie est, malgré sa prophétie terrifiante, ne fait que nous offrir une vision confortable: où nous n'aurions plus besoin de nous mobiliser pour changer les choses (puisque...
... le pire adviendra quoi que nous fassions), où nous pouvons troquer notre inconfort de l'incertitude par la certitude du pire et finalement nous délecter de la jouissance malsaine de faire partir du cercle très sélect de "ceux qui savent" que tout est foutu.
Bref, qu'on soit d'accord ou non avec leurs critiques, je trouve que les questions qu'elles soulèvent sont absolument essentielles, et revigorantes.
Et mes excuses aux auteur-ice-s pour avoir stabiloté abondamment leur bébé, ça me permet de gagner du temps :-)
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Terrible de réaliser que le seul contrat moral implicite entre l'Etat et les citoyens, ce n'est pas de les protéger de la maladie, ni de la mort ni des séquelles possibles, mais seulement (d'essayer) de garantir à chacun-e une place en réa.
300-400 morts/jour, les courbes de contamination qui stagnent ou flambent, les covid longs qui se multiplient -> désolé, mais c'est pas notre problème.
Tout ce qu'on peut faire c'est vous trouver une place en réa, peu importe que ce soit ou non près de vos proches (de toute façon, ils ne pourront pas venir). J'attends le moment où ils vont les transférer à l'étranger, pour "gagner leur pari de ne pas reconfiner".
Parmi les installations, il y avait un labyrinthe de verre au centre duquel était placé une magnifique cuvette de WC dorée.
Imaginez déjà un groupe de 10 gamins de 3-4 ans dans un labyrinthe de verre. On leur avait fait tendre les mains devant eux sinon ils se prenaient des beignes toutes les cinq secondes.
Un témoignage à lire +++. Il est bouleversant, il peut être effrayant pour de futurs parents (ou personnes qui envisagent une grossesse) mais il décrit une réalité vécue par un nombre incalculable de femmes.
Le Covid évidemment y joue le rôle de goutte d'eau supplémentaire, de catalyseur des difficultés et d'obstacles préexistants et c'est en cela que les statistiques que j'ai partagé hier sur l'absence de "baby boom" du confinement ne m'étonne guère...
J'aimerais quand même dire un mot sur le concept de "dépression du post-partum". Je sais combien il peut être précieux pour les femmes qui le vivent ou l'ont vécu: parce que nommer le mal c'est déjà un peu le combattre, ...
En tant que journaliste, certes pigiste, mais journaliste non moins, je partage entièrement cet étonnement et plus généralement une incompréhension totale du traitement médiatique de la question du rôle des écoles dans la pandémie.
Dès le mois de mai, je me suis étonnée que les médias se fassent l'écho de l'étude de l'Institut Pasteur sur la contagiosité des enfants sans en relever (ou si peu) les biais.
... que les médias acceptent de donner voix à la Société française de pédiatrie sans leur demander d'argumenter leurs affirmations catégoriques sur la non contagiosité des enfants, qui relevaient pourtant du pur argument d'autorité
Qu'on soit pour ou contre l'IEF, cette disposition constituerait un recul historique inédit dans les libertés individuelles. Qui plus est elle n'est justifiée par AUCUNE donnée tangible. Les terroristes français se sont tous assis sur les bancs de l'Ecole de la république.
On peut se satisfaire de cette disposition en pensant qu'elle va faire chier les aristos, les cathos, les amishs bref, les gens qui ne sont pas comme nous. Mais souvenez-vous: on entend le bruit des chaînes que lorsqu'on bouge.
En attendant, pendant que l'opinion publique conspue ce choix pourtant ultra minoritaire et déjà très contrôlé, l'Ecole de la république peut gentiment continuer d'oublier les milliers d'enfants en situation de handicap non scolarisés, les milliers d'enfants qui dorment à la rue
Parce qu'au final, on a toutes et tous consciences que certaines personnes sont statistiquement plus touchées que d'autres par les agressions. Par ex, les femmes savent qu'elles auront globalement un peu plus la paix après 35 ans qu'avant 25 (même s'il y a des exceptions!)
Face à cette relative hétérogénéité (je dis relative, car je ne connais pas de femme qui n'a jamais connu aucune forme d'agression sexiste/sexuelle, ou de harcèlement de rue), on ne peut pas s'empêcher de formuler des hypothèses.