Le syndicat de médecins allemand Virchowbund plaide pour un changement radical de stratégie vaccinale : Astra Zeneca en priorité pour les personnes âgées et rediriger des doses Pfizer vers les plus jeunes.
Astra Zeneca, prévenant de manière efficace les hospitalisations et les décès, y compris chez les personnes âgées, d'après les données anglaises, il serait rationnel, selon ce syndicat, de considérer qu'il est le vaccin le plus adapté à la population âgée.
Cette réflexion intervient alors que les 7 cas de thromboses cérébrales, qui ont fait interrompre la vaccination Astra Zeneca en Allemagne, l'ont été chez des personnes jeunes. "Nous constatons également moins de réactions allergiques à la vaccination chez les personnes âgées".
D'un autre côté, il faudrait, selon Virchowbund, rediriger des doses Pfizer vers les plus jeunes car les données en Israël ont montré que le vaccin prévenait très bien la transmission.
Par conséquent, le vaccin Pfizer pourrait être utilisé différemment, en ciblant les groupes de population les plus susceptibles de transmettre le virus, comme les employés de crèche, les enseignants ou les soignants.
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Le Paul-Ehrlich-Institut, à l'origine de la décision allemande de suspension de la vaccination Astra Zeneca, publie un document sur les 7 cas de thromboses veineuses cérébrales. 6 femmes, un homme, âgés entre 20 et 50 ans. 3 décès ont été enregistrés.
Considérant les 1,6 millions de personnes vaccinées et une fenêtre de temps de deux semaines, un seul cas était statistiquement attendu (contre 7 advenus). D'où l'alerte donnée par cette agence sanitaire.
Le Paul-Ehrlich-Institut répond à l'objection au sujet des pilules contraceptives qui peuvent provoquer des thromboses cérébrales : "Les pilules contraceptives sont disponibles uniquement sur ordonnance. Chaque femme doit être informée de ce risque par le médecin prescripteur."
Petite précision sur Astra Zeneca : depuis la suspension allemande, qui a provoqué l'effet de domino européen, on ne parle plus de thromboses mais d'un cas spécifique et rare, les thromboses veineuses cérébrales.
Le Paul-Ehrlich-Institut, à l'origine de toute cette histoire, avait dans un premier temps considéré qu'il n'y avait pas de souci dans les données. Jusqu'à de nouvelles infos récentes faisant état de 7 cas de thromboses veineuses cérébrales, dans un public jeune et féminin.
Il y a normalement environ 4 cas pour un million d’habitants par an. La survenue de 7 cas pour 1,7 millions de personnes vaccinées, soit 4 cas/million en quelques jours ou semaines, les a donc alerté. En Allemagne, on parle d'une décision technique et d'aucune manière politique.
Le Conseil scientifique a rendu un avis le 11 mars que le gouvernement n'a toujours pas rendu public, quand bien même la loi l'y oblige. Il est désormais disponible... mais derrière un paywall sur le site des Echos.
Cet avis du CS ne répond pas vraiment à la grande question actuelle (confiner ou pas l'IdF ?) et se penche plutôt sur la stratégie globale, en plaidant pour une nouvelle approche "précoce, régionale, ajustée et ciblée". Pour le "précoce", ça paraît un poil tard pour l'IdF.
Le Conseil scientifique balaye trois autres options : la stratégie d'immunité collective, le "Stop and go" (la stratégie actuelle) et le "Zéro Covid", qui est jugé "ni réaliste sur un plan pratique, ni probablement acceptable par la population".
A l'approche d'un énième psychodrame médiatico-politique autour du confinement, il est intéressant de faire le point sur le système de décision en matière sanitaire qui s'est imposé depuis un an.
Dans cette nouvelle République Covid, Macron décide seul, en toute opacité. 🔽🔽🔽
Après un premier Conseil de défense le 29 février 2020, en mode cluster, Macron a fait de cet outil institutionnel taillé pour les situations de guerre l'instrument de la gestion ordinaire de la crise sanitaire.
Les délibérations y sont couvertes par le secret-défense, sans que l'on comprenne bien l'intérêt dans un cadre sanitaire. Contrairement au Conseil des ministres, il n'existe pas de compte-rendu. C'est une boîte noire, de laquelle ne ressort que des indiscrétions de presse.
Alors que les modélisations ont (temporairement?) disparu du débat public français, les autorités sanitaires allemandes publient pour la première fois une projection de l'évolution du variant B.1.1.7 🇬🇧. Selon ce modèle l'incidence pourrait dépasser celle de Noël dans 4 semaines.
Ce graphique a d'autant plus d'impact qu'il est publié à la suite de trois mauvais chiffres quotidiens, laissant entrevoir une croissance hebdo des cas entre 20 et 30%.
Le taux d'incidence, qui était de 64 le 3 mars, quand a été planifié le déconfinement, est maintenant de 76.
Le directeur du Robert Koch-Institut a déclaré hier: "Nous sommes maintenant au début de la troisième vague".
"Nous devons empêcher le nombre de cas d'exploser à nouveau", alors que la "dritte Welle" apparaît de plus en plus sur les graphiques.
Une des études les plus complètes sur le risque de contamination dans les écoles vient d'être publiée en pré-print. Via un sondage en ligne, les chercheurs ont pu analyser les symptômes de 576.000 parents d'élèves américains pendant la 2e vague.
Les résultats confirment ceux de l'étude française ComCor d'Arnaud Fontanet : les parents d'élève ont un risque supérieur aux autres de développer des symptômes Covid, ce risque augmentant chez les parents de collégiens ("6 to 8") et de lycéens ("9 to 12").
De manière intéressante, les chercheurs notent que le risque pour les parents décroît en fonction des mesures prises dans l'école de leurs enfants. Les plus efficaces: pas d'activités extra-scolaires, dépistage quotidien des symptômes et masque chez écoliers et surtout profs.