Le 18 mars 1871, après que l'armée a fraternisé avec le peuple de Paris, la ville se couvre de barricades. Petite recension par Pierre Vésinier, commandant d'un bataillon de la Garde nationale : ⤵️🍒💥 1/
[👨🎨 : Tardi, Le Cri du peuple]
« Durant toute la journée de nombreux ouvriers volontaires ont été occupés à fortifier les Buttes Montmartre, à creuser plus profondément les tranchées, à solidifier les redoutes.
De nombreuses barricades ont été élevées dans les faubourgs, et surtout à Montmartre.
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Des citoyens, protégés par une haie de gardes nationaux, élèvent une forte barricade au haut de la rue des Martyrs, aux angles des boulevards Rochechouart et de Clichy. Cette barricade est ensuite armée d’un canon placé de façon à balayer la rue des Martyrs. 3/
📷: B.Braquehais
La rue Germain Pilon est aussi barricadée et défendue par une pièce de canon. Le carrefour formé par la rencontre des rues Lepic, des Abbesses, et des Dames est aussi défendu par une énorme barricade garnie de 4 pièces d’artillerie, balayant la rue Lepic et la Place Blanche. 4/
[...]
Le XIe arrondissement imite l’exemple de Montmartre : les rues Saint-Sébastien, Saint-Sabin, Sedaine et du Chemin Vert, sont garnies de solides barricades en pavés, habilement construites. 5/
À Belleville, où l’insurrection est aussi triomphante, cinq barricades garnies de canons commandent la rue de Paris entre le boulevard extérieur et celui de Puebla. Les rues latérales sont aussi barricadées, ainsi que la rue du Faubourg du Temple et la rue Saint-Maur ; 6/
il en est de même de la plupart des faubourgs de Paris et du quartier Saint-Antoine et de la Bastille. »
J 2
Émile Zola raconte l'insurrection de Paris dans les deux derniers chapitres de son roman La Débâcle. Au chapitre VII, il peint le matin du 19 mars 1871 comme une « aube de la Commune » : ⤵️🌇🍒 1/ #150ansCommunedeParis
« Le 19, Paris s’était réveillé sans gouvernement, plus surpris qu’effrayé d’apprendre le coup de panique qui venait d’emporter à Versailles, pendant la nuit, l’armée, les services publics, les ministres ;
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et, comme le temps était superbe, par ce beau dimanche de mars, Paris descendit tranquillement dans les rues regarder les barricades. Une grande affiche blanche du Comité central, convoquant le peuple pour des élections communales, semblait très sage. 3/
André Léo racontera quelques mois plus tard le 18 mars 1871 comme le produit d’une opération sciemment menée par Thiers, ce "petit machiniste" : ⤵️👨🔧🍒
« De l'aveu de tous les journaux modérés, l'attaque du 18 mars fut une provocation. Le départ immédiat du gouvernement de tous les services publics, l'enlèvement des caisses et de tout le matériel de l'administration, montre un plan arrêté d'avance. ⚙️⚙️
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L'émeute devint une révolution. Le grand courage du petit machiniste de ce drame ne faiblit pas. 😈
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Éloge lyrique du 18 mars par Jules Vallès, adressé à un enfant qui évoque le personnage de sa trilogie, Jacques Vingtras :
« Le 18 mars te l’a sauvé belle, gamin ! ⤵️🍒
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Tu pouvais, comme nous, grandir dans le brouillard, patauger dans la boue, rouler dans le sang, crever de faim et crever de honte, avoir l’indicible douleur des déshonorés !
C’est fini ! ✊
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Nous avons saigné et pleuré pour toi. Tu recueilleras notre héritage. Fils des désespérés, tu seras un homme libre. »
Le 18 mars 1871, tout ce que Paris compte d’écrivains, d’éditeurs, Verlaine, Millière, Courbet... accompagnent le cortège funèbre de Charles Hugo, fils de Victor, vers le Père Lachaise en une procession aux accents prophétiques. Récits de VH et de Goncourt: ⤵️⚰️
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Victor Hugo dans Choses vues :
« 18 mars — À la gare, on nous reçoit dans un salon où l’on me remet les journaux qui annoncent notre arrivée pour midi. Nous attendons. Foule, amis.
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À midi, nous partons pour le Père-Lachaise. Je suis le corbillard, tête nue, Victor [fils] est près de moi. Tous nos amis suivent, et le peuple. On crie : Chapeaux bas !
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...où vint le rejoindre Clément Thomas, reconnu tandis qu’en vêtements civils il étudiait les barricades de Montmartre.
Suivant les lois de la guerre ils devaient périr.
Au Château-Rouge, quartier général de Montmartre, le général Lecomte signa l’évacuation des buttes.
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Conduits du Château-Rouge à la rue des Rosiers, Clément Thomas et Lecomte eurent surtout pour adversaires leurs propres soldats.
L’entassement silencieux des tortures que permet la discipline militaire amoncelle aussi d’implacables ressentiments. 🤬
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Le matin du 18 mars 1871 à Montmartre : récit par Louise Michel, carabine sous le manteau et plume à la main. ⤵️💥🍒 1/
[👨🎨: Alfred Le Petit, 1880]
« On savait par le 31 octobre et le 22 janvier de quoi sont capables des bourgeois hantés du spectre rouge.
On était trop près de Sedan et de la reddition pour que les soldats, fraternellement nourris par les habitants de Paris, fissent cause commune avec la répression.
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— Mais sans une prompte action, on sentait, dit Lefrançais, que comme au 2 décembre [1851] c’en était fait de la République et de la liberté. 3/