Thread by @DocteurGonzo4

🔻#Thread Le problème des lits de réanimation

Pourquoi la politique de rentabilité, de privatisation et du mensonge du Gouvernement participe grandement à enliser les français dans une crise sanitaire sans fin theconversation.com/lits-de-reanim…

On pratique la réanimation dans les « soins critiques », qui représentent quelque 19.200 lits en France.

Ces derniers comprennent :

-> 5400 lits de réanimation (pour la prise en charge prolongée de défaillances multiples)

-> 5800 lits de soins intensifs (pour traiter une seule défaillance sur une durée limitée), où l’on peut avoir recours à assistance respiratoire invasive ou non invasive.

-> 8000 lits de surveillance continue (patients à risque sans détresse vitale, soit un niveau intermédiaire entre réanimation et soins classiques), où la ventilation artificielle est également possible.

Avec ces 19200 lits, la France dispose de 11,6 lits pour 100.000 habitants. Loin derrière l’Allemagne (29,2 lits), l’Autriche (21,8), la Roumanie (21,4), la Lituanie (15,5), l’Estonie (14,6) ou encore la Hongrie (13,8).

Quant aux lits de réanimation, la France en disposait précisément de 5432 en 2018.

En octobre 2020, Olivier Veran annonçait que nous étions passé de « 5 000 lits de réanimation armés dans notre pays à 5800 lits durables ».

Cette « durabilité » était toutefois très relative. En décembre, un responsable du ministère de la Santé précisait à Francetvinfo :

« C’est peut-être un abus de notre part de penser que tout le monde allait comprendre la notion de durabilité […] Pour nous il n’y a vraiment pas d’ambiguïté, les lits durables ce sont des lits durables pendant la crise. »

Autrement dit, à chaque recul de l’épidémie de Covid-19, les lits « durables » ont été refermés, et pas un seul lit « pérenne » n’a été créé ou presque.

Selon le Syndicat des médecins réanimateurs, la montée en puissance intervenue ces derniers mois repose uniquement sur des réanimations « éphémères », autrement dit sur la transformation de lits de surveillance continue ou de soins intensifs, grâce à un renfort de personnels.

En outre, selon des révélations du Canard Enchaîné, le nombre de lits de réanimation en Ile-de-France a baissé en l’espace d’un an, passant de 2.500 en mars 2020 à 1.700 aujourd’hui.

Résultat ➡️ Une dizaine d’évacuations d’IDF ont déjà eu lieu depuis une semaine.

Selon l’OCDE elle même : « les taux d’occupation élevés des lits de soins aigus sont symptomatiques d’un système de santé sous pression qui a une capacité très limitée à faire face à une poussée inattendue de patients nécessitant une hospitalisation immédiate ».

Et selon ses plus récentes statistiques de santé, parmi ses 37 pays membres, la France ne se situe qu’au 19e rang pour ses capacités en lits de soins aigus, avec 3,1 lits pour 1000 habitants.

Bien moins que le Japon (7,8 lits pour 1000 habitants), la Corée du Sud (7,1), l’Allemagne (6), la Lituanie (5,5 lits), la Pologne (4,8), la Hongrie (4,3) ou encore la République tchèque (4,1).

Pour bien comprendre la politique du Gvt : revolutionpermanente.fr/Privatisation-…

Affirmer, comme le Gvt, que l’augmentation du nombre de lits de réanimation n’est pas une bonne réponse est donc hypocrite mais surtout irresponsable voire criminel car il réduit les capacités d’un HP déjà saturé en pleine épidémie, et joue avec le feu pour privatiser à tout prix

https://twitter.com/docteurgonzo4/status/1366677954797969410

À noter : lors de la première vague épidémique, les pays les mieux équipés en capacité de soins critiques ont adopté des confinements plus « soft ».

La première des contraintes sur ces services est liée au manque d’attractivité des métiers paramédicaux, et à son impact en termes de disponibilité d’une main-d’œuvre formée pour intervenir en réanimation : le gouvernement pousse les soignants du public vers la sortie.

Sans une réserve suffisante de personnels infirmiers, aide-soignants et autres, il y a donc nécessairement pénurie en cas d’augmentation soudaine de la demande... un problème bien connu depuis de nombreuses années

Un gros problème vient également de la politique de rentabilité des établissements de santé, générée depuis 2004 par un certain nombre de mesures comptables, à l’instar de la tarification à l’acte (T2A). researchgate.net/publication/31…

On notera qu’en 2010, le coût total d’une journée passée en service de réanimation était évalué à 1425€, quand la recette totale moyenne est d’environ 1200 €, soit un sous-financement d’environ 200 €. La réa est donc par nature déficitaires, afin de pousser à la rentabilité.

On comprend pourquoi les établissements de santé n’ont pas cherché à accroître leurs capacités en réanimation... mais aussi pourquoi le secteur privé hospitalier s’y intéresse peu (753 lits de réanimation dans le privé, le-guide-sante.org/actualite/546-…)

Enfin, la forte progression de la chirurgie ambulatoire réduit mécaniquement les coûts pour baisser la durée du séjour. Faute d’occupation, le nombre de lits est passé de 468.000 à 396.000 entre 2003 & 2018. D’où des difficultés, en temps de crise, de libérer des lits pour la réa

https://twitter.com/DocteurGonzo4/status/1371131372396548096

Ces suppressions de lits en rafales passent par des décisions du Copermo, pour « Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins », une instance interministérielle créée en 2012. bastamag.net/carte-des-supp…

Il est particulièrement irritant d’entendre le ministre de la Santé, Olivier Véran, répéter vouloir en finir avec ces fermetures de lits alors que sur le terrain, les restructurations se poursuivent et les personnels sont inquiets, scandalisés et dépités bastamag.net/Olivier-Veran-…

A cause de cette politique des Gvt successifs visant à rentabiliser et privatiser le secteur, toute légère aggravation de l’épidémie mène à la saturation des services de réa et permet d’imposer des mesures coercitives et de distanciation physique & sociale google.fr/amp/s/www.huma…