Thread by @LarrereMathilde

Allez, je commence un fil sur les Communes de provinces
Non parce qu'on parle souvent que de Paris,

or il n'y a pas que Paris!

Elles aussi ont 150 cette année

1)Le 23 mars 1871 des Communes sont proclamées à Lyon et Marseille.

Allez je commence par Lyon

2)Dans la nuit du 22 au 23 mars, l’Hôtel de ville de Lyon est envahi par une foule révolutionnaire où se mêlent blanquistes et internationalistes (comme à Paris)

La garde nationale appuie le mouvement (comme à Paris).

Le propre fils de Garibaldi est nommé à sa tête

3)Il faut se rappeler que Lyon est une ville ouvrière qui a connu d'importantes révoltes
les "canuts" en 1831 et 34
Les Ovalistes (ouvrières de la soie) ) en 1869
et qu’une 1ère commune, éphémère avait déjà eu lieu à Lyon en septembre 1870.

4) le 23 mars 1871, la commune est donc un nouvelle fois proclamée et l'on dans la proclamation reprend les appels de Bakounine (qui était à Lyon en septembre 1870) à la révolution mondiale

5)La Commune de Lyon ne dure pas bien longtemps...

Le 25 mars, Hénon, maire de Lyon parvient dans une subtile trouvaille à contrer la Commune de Lyon

6)Il fait partout apposer des affiches annonçant la réception solennelle des héros en armes de Belfort qui avaient résisté avec honneur au siège des Prussiens.

Le patriotisme fait accepter aux Lyonnais l’entrée de forces armées dans la ville…

pas très malin....

7)Avec l'arrivée de troupes, les insurgés quittent l'Hotel de ville qu'ils occupaient
La commune lyonnaise semble s’effacer sans bruit (ni goute de sang heureusement)….

Mais le drapeau rouge flottait toujours à la Guillotière (faugbourg ouvrier)

8) Le 30 avril, la Guillotière se soulèvera à nouveau. tentant une seconde fois d'instaurer la Commune à Lyon

Le préfet Valentin fait tirer au canon.

Au matin du 1er mai, on dénombre une trentaine de morts...

9) La commune de Marseille proclamée le 23 mars 1871 également fut une des plus longues des communes de province (enfin... jusqu'au 4 avril...)

10) Comme à Lyon, une 1ère Commune avait été proclamée à l'automne 70, contre le gouvernement dénoncé comme défaitiste
Comme à Paris et Lyon, blanquistes et internationalistes dominent le mouvement révolutionnaire de 1871, porté par la garde nationale

11) Depuis le 10 mars, les travailleurs de Marseille étaient en grève :
Les dockers le 10,
Les balayeurs le 17,
suivi des boulangers le 21.

C’est dans ce climat de grèves que les Marseillais apprennent, le 22 mars, l’instauration de la Commune à Paris

12) Le soir même, Gaston Crémieux, avocat républicain radical, prononce un discours enflammé au club de l’Eldorado

13) "Quel est le gouvernement que vous reconnaissez comme légal ? Est-ce Paris ? Est-ce Versailles?"

La salle unanime crie : «Vive Paris ! »

(avouez que pour que Marseille crie « vive Paris » fallait bien la Commune !!!

14) Le lendemain matin le peuple est en armes et la garde nationale appelée par le préfet rejoint l'insurrection au lieu de la combattre!

15) La commune de Marseille se maintient quelques jours, traversée de divisions qui la fragilisent.

le 3 avril, le pouvoir lance la répression...

16) La troupe, les « Aubagnais », (on les a appelé comme ça en référence aux Versaillais par rapport aux Communards parisiens), parcourent de nuit les 17 km qui séparent Aubagne de Marseille..

17) Les communards marseillais se réfugient à la préfecture

Mais les Versaillais-aubagnais la font bombarder des hauteurs de Notre Dame.

Ce qui lui vaudra à la Bonne mère le surnom populaire de « Notre-Dame de la Bombarde ».

300 obus tombent autour de la préfecture.

18) La répression est sévère : 150 exécutions sommaires, 900 arrestations...

Les prisonniers sont détenus au château d'If

Gaston Crémieux sera fusillé le 30 novembre dans les jardins du Pharo.

24 mars 1871
Proclamation de la Commune de Narbonne

19)On retrouve à Narbonne le schéma classique

Narbonne est une ville républicaine où se développe en 1871 la critique de l'assemblée monarchiste et défaitiste

20)A nv, les mêmes acteurs
- un club qui se radicalise (club de la révolution)
- un homme qui se détache et mène le mvnt : Emile Digeon...
- et une garde nationale qui prend la tête armée d'un mouvement insurrectionnel qd sont connus les événements de Paris

21)C’est Emile Digeon qui monte au balcon de l’Hôtel de ville le 24 mars et proclame la « constitution de la Commune centrale de l’arrondissement de Narbonne, avec union à celle de Paris »
(photo prise pour l'anniversaire des 150 ans de la commune de Paris le 18 mars dernier)

22)Mais, à Narbonne, se trouvait une caserne renfermant 1500 soldats du 52e de ligne.

Qu’allait faire la garnison ?

23)Le 25 mars, une partie de la réponse est donnée :

envoyés pour s’emparer de l’Hôtel de ville, des soldats passent au peuple, et partent aussitôt enrôler leurs camarades

Fraternisation!!!

24)
Le 26 mars, Digeon et une troupe de plus de deux cents communards et communardes s’emparent de la sous-préfecture, de la gare, du télégraphe, sans être inquiétés.

Les communard-es sont maîtres de la ville

25)Mais pour vaincre l’insurrection, le gouvernement de Versailles rassemble une véritable petite armée venue de Toulouse, Carcassonne, Perpignan, Foix, Montpellier.

26)Le 31 mars, le général Zentz, commandant les troupes, fait afficher dans Narbonne le placard dont les archives ont conservé la version manuscrite reproduite ici, après avoir installé des batteries d’artillerie pour bombarder l’Hôtel de ville.

27)Face aux menaces du général Zentz de lancer des obus sur la ville, les communards menacent d’exécuter des otages, dont Antoine Raynal, premier adjoint du conseil municipal déchu

28)Les civils, hommes comme femmes, participent aux préparatifs de défense. Les rues bordant l’Hôtel de ville sont bloquées par des barricades.

29)Mais, finalement, face au déséquilibre des forces en présence, l’Hôtel de ville est évacué.

Une centaine de soldats communards sont arrêtés dans l’Hôtel de Ville qu’ils avaient renoncé à défendre

30)Les arrestations sont nombreuses

Une répression qui toucha surtout les militaires qui avaient rejoint l'insurrection mais épargna les civils : jugé, Digeon fut acquitté

31) Le 24 mars Saint-Etienne proclame aussi sa Commune !
La ville industrielle, ouvrière était agitée depuis la fin de l’empire, plus encore depuis septembre 1870 et la proclamation de la République

32) Le 24 mars l’hôtel de Ville est envahi par des insurgés venus des clubs socialistes et radicaux de la ville. La Commune est proclamée à minuit, et le drapeau rouge planté sur le bâtiment

Le préfet arrive dans la nuit du 24 au 25, déterminé à ramener l’ordre, enfin son ordre.

Mais il est fait prisonnier le 25 par les gardes nationaux.

Dans l’agitation et la confusion de l’arrestation des coups de feu sont tirés, on ne sait pas bien d’où

Deux gardes nationaux et le préfet sont tués dans ces échanges de tir. Ces morts suscitent la désapprobation de la foule qui se disperse et nombreux cessent alors de soutenir la Commune

35) Mais le 27 mars, des troupes arrivent de Lyon. Le lendemain, à six heures du matin, elles cernent l'Hôtel de Ville qui se rend sans combat. La répression judiciaire sera lourde.

à demain
(nous parlerons de Toulouse!!!)

Les communes de Lyon, Marseille, Narbonne par le grand @FredSochard

25 mars 1871
Proclamation de la Commune de Toulouse

36) dès le 18 mars, les milieux radicaux, socialistes de Toulouse expriment leur solidarité avec les insurgés de Paris

37) Le 25 mars le pouvoir municipale organise place du Capitole une revue des Gardes nationaux dans le but de constituer une garde pour prêter main forte à l’assemblée de Versailles

38) Mais les officiers de la Garde nationale refusent le rôle qu’on veut leur faire jouer.

Au contraire : ils acclament Paris et sa Commune

et toc!

Mieux

Ils proclament la Commune depuis le balcon du Capitole !

Et demandent à Armand Duportal de se porter à sa tête

39) Alors... Armand Duportal

c’est qui celui la???

Un opposant de toujours à l’Empire,

Déporté en Algérie après le coup d’état de 1851

Plusieurs fois accusé de délits de presse dans son journal républicain et socialiste « L’émancipation » (beau titre non?)

40) Plusieurs fois emprisonné à Sainte Pélagie.
Libéré à la proclamation de la république le 4 septembre 1870.
Fait préfet !
Fin septembre 1870 il avait créé une Ligue du sud ouest, républicaine et socialiste, prônant un programme hérité de 1793
(y'a un bv à son nom à Toulouse

41) Ca n’avait pas trop plu, il avait été destitué.
Mais soutenu par la population, la GN, il avait finalement été maintenu à son poste
Logiquement, il avait désavoué l’armistice.

Bon donc, c’était logique de lui proposer de se mettre à la tête de la Commune

42) Sauf que va comprendre Charles (ou Armand !), l’homme tergiverse….

Puis refuse….

Paralysée par le refus de Duportal, la Commune de Toulouse ne sait que faire

43) Le 27, face à l’arrivée de troupes, elle laisse le Capitole sans résistance…

fin de la Commune de Toulouse…

ouais, c'est moche

Demain je vous raconterai la commune du CREUSOT

et l'élection de la commune de Paris (ça va en faire des tweets ça!)