1/ Comment faire pour savoir, scientifiquement, la part de contamination en milieu scolaire (le risque), et sa décomposition en contribution de la cantine, contribution des récréations et des pauses, contribution du sport en milieu clos sans masque?
2/ Il y aurait un prérequis que l'on pourrait appeler #ShowMeTheData consistant à exiger que les données brutes soient rendues publiques. Un ministre donne des chiffres sans précision sur ce qu'ils sont, où, quand, comment ils ont été obtenus: une seule réponse, les données.
3/ La contamination en milieu intrafamilial étant quasi intégrale (c'est un constat, pas un fait inéluctable: on devrait avoir de la prévention par l'isolement et l'information) la contamination des enfants et de leurs parents est évidemment semblable.
4/ A comparer le taux de contamination des enfants et adolescents et des adultes n'apporte donc aucun renseignement sur le fait que le milieu scolaire contamine ou non: le résultat est trivialement lié aux structures familiales...
5/ Si les déductions de Blanquer sont fausses, du point de vue de la stricte rationalité, ce n'est pas tant parce qu'il n'utilise pas le bon vocabulaire et qu'il bidonne les chiffres en choisissant ceux qui l'arrangent que parce que le raisonnement est faux.
6/ Donc, une fois acquis que Blanquer atteint le niveau Bolsonaro d'obscurantisme, quand il prétend que les enfants ne se contaminent pas et ne sont pas contagieux, on peut reprendre la question: comment savoir?
7/ Une bonne méthode, testée involontairement dans le grand Est en mars dernier, et en Angleterre juste avant Noël, consiste à fermer une semaine les écoles (ou les cantines), toutes choses égales par ailleurs, et à regarder le changement de contamination par tranche d'âge.
8/ On aurait pu avoir ce point de mesure si, quand il était temps, juste avant les vacances de février, on avait fermé les écoles une ou deux semaines plus tôt. Mais maintenant, a minima, on veut voir les données brutes des mesures de test salivaire.
9/ En effet, on peut regarder si les distributions statistiques du nombre de contaminés partageant une même salle de classe ou une même cantine suivent les lois statistiques attendues, où si on voit la trace de la contamination scolaire par des "aggrégats" anormaux ("clusters").
10/ Sans masque et à ventilation insuffisante, on connait la réponse, quantitative, par l'Angleterre et le Grand Est: la contamination directe est massive.
Avec le masque en classe, on n'a pas les données, mais que des estimations.
11/ Mais les cantines (et ce n'est pas une affaire de X m² par enfant, sauf à ne toujours pas avoir compris que la transmission est aéroportée), c'est CERTAIN que ce sont des vecteurs très très importants de contamination. Certain. Ne rien avoir fait en étant averti est criminel.
12/ Il faut lire cette saillie à tête reposée. Les enfants ne se contaminent pas à l'école, affirme Blanquer. Ils se contaminent dans leur famille et après, ils l'apportent à l'école où ils contaminent…
Ah, oui.
Les autres enfants.
CQFD.
13/ En Irelande, il existe un rapport hebdomadaire des tests effectués en milieu scolaire. Les nombres parlent d'eux-mêmes… hse.ie/eng/services/n…
14/ Les résultats des tests dans les écoles ne sont pas publiés et ne servent pas à prévenir et isoler les cas autour. Il s'agit d'une opération de communication servant à Blanquer à balancer des chiffres qu'il ne comprend pas…
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1/ Ce qu'il y a de problématique n'est pas dans le slogan ridicule à la Ségéla — on croirait un extrait de Sardou 1986 — ni dans les recommandations, tout à fait justifiées, mais dans le fait que seule la vie privée est concernée par ces mesures.
2/ Il y a un progrès réel: la prise en compte de la nécessité de ventiler, l'encouragement au télétravail, la liberté d'aller en extérieur, le risque associé aux repas… Mais tout vise à faire porter la responsabilité aux individus et à déresponsabiliser l'exécutif.
3/ Or, on sait que, partant de R=1,3 ces mesures vont difficilement suffire à retourner sur le plateau hyper-haut (R=1) et encore plus difficilement à passer en phase de régression (R<0.9) épidémique.
Blanquer entend faire assumer aux autres son obscurantisme répété, et l'absence de mise en œuvre des moyens de sécurisation sanitaire recommandés par le milieu scientifique depuis juin dernier.
Pas plus que le choix pour la société ne peut être réduit au confinement ou à la roue libre, le choix du risque en milieu scolaire ne peut être entre fermeture ou risque maximisé par l'absence de moyens de sécurisation.
Et on les connait: les cantines et le sport en intérieur sont des foyers de contamination primordiaux. On peut sécuriser les cantines avec des purificateurs à filtre Hépa ou en distribuant des repas à l'extérieur, sous barnum, en monitorant le taux de CO2.
Blanquer ose ici s'en prendre au Professeur Fontanet, en invoquant la "Société Française de Pédiatrie", qui a aligné les falsifications et les contrevérités depuis un an, sans jamais citer la plus petite source scientifiques.
L'obscurantisme règne…
Les saillies à la Trump de Blanquer sont maintenant quotidiennes: il nie que la science, ce ne sont pas des opinions d'amis politiques, mais des faits et des preuves rapportés dans des articles, avec une bibliographie, et un appareil probatoire.
Les résultats sur les charges virales des enfants sont connus depuis fin avril 2020, et en particulier avec cet article qui en a initié des dizaines d'autres. zoonosen.charite.de/fileadmin/user…
1/ A la nullité scientifique, à l'incapacité de comprendre une prédiction à des fluctuations près, l'exécutif ajoute le mensonge. Dans la Pravda, Attal ose dire que les prédictions de croissance de la souche B1.1.7, avec une percée à la mi-mars, ne se sont pas réalisées.
2/ C'est faux: les données de croissance des souches mutantes sont parues chaque semaine depuis début janvier, montrant une croissance inéluctable.
Elle n'a été masquée par le "plateau descendant" de la souche sauvage que pour ceux qui veulent croire.
3/ Et oui, les vacances scolaires, l'épisode de très beau temps avec retournement des Alizés nous apportant de l'air saharien, le télé-travail, l'attention de chacun ont fait que la courbe de la souche sauvage (en rouge) a été légèrement en baisse…
1/ Je profite de l'afflux d'abonnés lié après le thread sur le calcul de risque de contagion pour relancer #ZéroCovid, maintenant qu'il est clair qu'il ne s'agit pas d'un déguisement pour le confinement mais d'une stratégie simple: R<1 jusqu'à élimination.
En travaillant les voies de contamination principales extrafamiliales (port correct de masques de qualité, ventilation, mesure de CO2, purification d'air, jauges de fréquentation, éducation populaire) comme les voies de contamination domestiques.
3/ Il faut recruter et former des épidémiologistes de terrain, tenus au secret médical, travaillant en équipe dans un petit secteur qu'ils connaissent comme leur poche, aidant à l'isolement (réquisition des hôtels et éducation aux techniques d'isolement), testant les eaux usées,
1/ Question posée deux fois: quel est le risque de transmission quand 30 adolescents font du sport (EPS) dans un gymnase de type terrain de handball, conformément aux instructions ahurissantes de Blanquer?
C'est parti (mais il manque de données sur la ventilation)…
2/ On va prendre un gymnase de 25 m x 45 m x 5 m de haut, pendant 1h de sport, avec une respiration deux fois plus rapide qu'au repos. Ca fait 200 ppm de CO2 au dessus de l'extérieur (600 ppm en absolu).
3/ Il nous faut ensuite le débit de particules virales pendant un exercice soutenu, la moitié du temps. Si on regarde les données publiées, un adolescent asymptomatique exhalerait quelque chose comme 150 quanta/h, avec des grosses barres d'erreur. sciencedirect.com/science/articl…